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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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magnifiques hommes qu’il eût jamais vus : pureté sans mièvrerie des traits, profondeur énigmatique du regard sombre et velouté, tête arrogante couverte d’épaisses boucles noires fièrement posée sur de larges épaules, rien n’y manquait et Ricci avait raison quand il le comparait au David de Michel-Ange. Et maintenant cette abomination où l’âme n’avait plus l’air d’exister remplacée par un brûlant magma de haine sadique et de besoin de détruire dans les pires conditions. La balle de Morosini avait-elle renvoyé un démon en enfer… ou bien délivré un être assez malheureux pour avoir sombré dans les pires dérivations ? Un génie de la finance pourtant selon Ricci, donc une intelligence pour laquelle plaidaient la qualité des ouvrages littéraires ou scientifiques réunis chez lui, l’esthétique des objets, des couleurs… Aldo finit par s’arracher à une contemplation hors de saison : il prit le bras de Miss Parker :
    — Venez, Nelly ! Nous allons essayer de trouver le mécanisme de retour du lit…
    — C’est inutile. Je sais comment sortir. Vous pensez bien qu’il y a une issue souterraine. Celle qui donne sur la mer. Je vais vous conduire. J’ai appris qu’il y en avait une autre, dans le parc, mais il est préférable de ne pas perdre de temps à la chercher… Quelle heure est-il ?
    — Un peu plus de trois heures !
    Aldo et Adalbert décidèrent de porter Hilary à eux deux pour aller plus vite car elle était assez lourde. Dans un geste de pitié, Aldo jeta sur le corps de Cesare la robe dorée d’Hilary cependant que Nelly fermait les yeux de sa servante dont aucun d’eux ne saurait jamais le nom :
    — Comment pouvait-elle l’aimer ? murmura-t-elle. Car elle l’aimait : j’en ai eu la certitude le peu de temps où j’ai été en leur présence. L’amour prosterné d’une adoratrice.
    — Trop habituée peut-être pour le voir encore tel qu’il était ! fit Aldo… Allons-y ! Dépêchons-nous ! Qu’est-ce que tu fais ? ajouta-t-il pour Adalbert qui explorait la salle en ayant l’air de chercher quelque chose.
    — J’essaie de trouver de quoi fabriquer un brancard. Elle n’est pas légère, tu sais ?
    — On la portera à tour de rôle ! On vous suit, Nelly !
    Elle les conduisit au fond de la salle, où il y avait en effet une porte. Elle donnait sur un couloir en pente descendante tapissé de moquette rouge et suffisamment large dont les appliques électriques assuraient l’éclairage. Ce couloir tournait comme l’escalier d’un donjon et venait buter contre un panneau de fer que les fuyards n’avaient pas pris le temps de refermer. L’envers de cette porte imitait la structure du rocher et quand il était clos, il devait être difficile de la distinguer de la muraille. Au-delà trois couloirs formaient une patte d’oie. Sans hésiter Nelly choisit celui de gauche.
    — Vous êtes sûre de ne pas vous tromper ? demanda Aldo.
    — Quand on m’a apportée j’ai fait semblant d’être évanouie mais en réalité j’essayais de prendre mes repères et comme j’ai une excellente mémoire visuelle et auditive je ne pense pas me tromper. Sinon…
    Elle n’ajouta rien, poursuivit son chemin. Sur le dos d’Adalbert Hilary gémissait et semblait avoir du mal à respirer. Les deux hommes décidèrent alors de la porter entre eux, l’un sous les bras, l’autre tenant les jambes.
    — C’est encore loin ? chuchota Aldo.
    — Non. Tenez, voilà les dépôts de marchandises ! Nous arrivons dans le couloir où vous étiez enfermé avec Betty…
    Réconfortés ils pressèrent le pas d’autant plus qu’il leur semblait bien entendre battre une horloge lointaine et bientôt ils purent voir avec un immense soulagement que l’ouverture sur les rochers n’avait pas été refermée. Nelly la franchit la première en rampant sur le sol tandis que les autres l’attendaient un peu en retrait. Elle reparut très vite :
    — Le Médicis est là… à une encablure environ et il y a près des rochers un canot où trois hommes sont en train de charger des paquets… Cachez-vous et essayez de la faire taire !…
    Les deux hommes déposèrent leur fardeau et Adalbert posa sa main le plus légèrement possible sur la bouche de la blessée. On entendit :
    — Tout y est ? On peut y aller ?
    — Oui mais on va d’abord refermer !
    Un instant plus tard le rocher reprenait sa place. Aldo sentit la sueur lui mouiller les tempes

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