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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Rentrons !
    Tandis que le canot filait vers Belmont Castle, le jour se levait doucement, l’aurore commençait à rosir. L’air calme et pur du matin renvoyait sur l’eau les cris et les coups de feu faisant écho au grondement du brasier terrestre. Tournés vers l’arrière Nelly et Aldo cherchaient encore à apercevoir la scène du drame qui s’éloignait et qu’une pointe à présent leur cachait. Il y eut encore des coups de feu, des cris, une autre explosion, puis plus rien sinon de noirs panaches de fumée au-dessus des arbres…
    À la suite des pompiers, les habitants de Newport arrivaient en masse sur les lieux du sinistre. Le « Riva », lui, achevait sa course au ponton de la résidence. Là Pauline attendait. Enveloppée d’une écharpe de laine, elle arpentait les planches, bras croisés et l’œil orageux tandis qu’en retrait l’impassible Beddoes attendait lui aussi.
    — Tout le monde est là ! lui cria John-Augustus en coupant son moteur. Mais nous avons une blessée. Appelez une ambulance ! Et en attendant allez chercher un brancard.
    — C’est grave ? questionna Pauline en s’accroupissant près du bateau où Aldo et Adalbert s’occupaient à soulever Hilary toujours inconsciente.
    Elle gémit cependant quand on la manipula.
    — On ne sait pas, répondit Adalbert. Elle continue à saigner et ce qu’elle a subi laissera certainement des traces.
    — Et vous deux, vous n’avez rien ?
    En parlant elle aidait Nelly, pâle comme un linge et visiblement à bout de forces, à débarquer mais c’était Aldo qu’elle regardait. Il lui offrit un sourire las.
    — C’est fini à présent. Le cauchemar est terminé. Dieu en soit loué !
    Expédiés par le maître d’hôtel qui devait être en train de téléphoner, deux valets accouraient avec une civière sur laquelle la blessée fut étendue. Puis on remonta vers la maison. Pauline s’arrangea pour marcher un peu en retrait avec Aldo :
    — Cela signifie que vous allez repartir, murmura-t-elle sans le regarder.
    — Oui, Pauline. Je n’ai plus rien à faire ici.
    — Vous avez pu retrouver les bijoux ?
    — Ils sont dans la poche de Ricci et j’ignore pour l’instant ce qu’il est advenu de lui.
    — On le saura dans la journée. Il y a peut-être encore un espoir ?
    Elle posa sa main sur son bras un geste qui s’efforçait de retenir, un regard qui priait. Aldo désigna la forme étendue sous des couvertures :
    — Si elle survit à ce qu’elle a enduré et quel que soit le sort de Ricci, elle est sa femme et par conséquent son héritière…
    — Justement. Vous pourriez attendre qu’il y ait une certitude. De toute façon, ajouta-t-elle avec une pointe de satisfaction, il va falloir répondre aux questions de la Police…
    — Ah c’est vrai ! J’oubliais…
    — Parce que vous avez hâte de partir ?
    Il sentit sa main trembler sur sa manche et posa dessus la sienne, apaisant :
    — Oui, Pauline, fit-il gentiment. Je regretterai de vous quitter mais…
    — Mais votre vie est ailleurs, votre cœur est ailleurs… Il faudra bien que je me fasse à cette idée. Après tout, vous avez raison il vaut mieux que vous partiez…
     
    Ricci était mort. Ainsi que l’avait prédit Pauline, on le sut le soir même. Au cours de l’attaque du Médicis , pris d’une rage forcenée, il s’était emparé d’un fusil mitrailleur, tirant en aveugle sur ceux qui le menaçaient. Une balle d’arme lourde, ajustée avec précision, l’avait atteint entre les deux yeux… On l’avait vu basculer en arrière et l’océan s’était refermé sur lui et ne le rendit pas. Les courants étaient forts à cet endroit…
    Libérés relativement vite des enquêtes et formalités policières – Dan Morris avait été relevé de ses fonctions en attendant mieux ! – Morosini et Vidal-Pellicorne regagnèrent New York sur le Mandala . La veille ils étaient allés à l’hôpital rendre visite à Hilary qui les avait demandés : elle voulait les remercier.
    — Vous m’avez évité pire que la mort puisque vous m’avez sortie de l’enfer. Aussi, je voulais vous dire que je ferai en sorte de ne plus jamais risquer d’y retourner. Et nous n’aurons plus, je crois, l’occasion de nous rencontrer.
    — Vous allez restez ? demanda Adalbert.
    — Le temps qu’il faudra. Les Schwob ignoraient ce que Ricci était. Ils ne savent que faire pour m’aider. Je demeurerai sans doute chez eux quelque temps. Assez

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