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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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et glisser le long de son dos. Alors que la liberté était si proche allaient-ils être pris au piège tous les quatre ? Il avait l’impression que le tic-tac se faisait plus fort. Combien de temps restait-il avant que la machine infernale de Ricci se mette en marche ?
    — Tant qu’ils sont encore si près, cela ne devrait pas sauter, murmura Adalbert répondant à l’interrogation muette de son ami. Au fait, vous savez ouvrir ce machin, Nelly ?
    — Oui mais on n’y voit rien et je n’ose pas allumer.
    — Allez-y ! On ne va pas attendre que la baraque nous tombe sur le dos !
    Elle obéit. Dirigeant le pinceau lumineux elle se releva, tendit un bras, actionna le mécanisme puis se signa précipitamment. Au-dehors on entendit le clapotement des rames et plus loin le chant d’un coq…
    Sans attendre son avis les deux hommes ramassaient Hilary et se hâtaient vers l’air libre. Le ciel nocturne montrait déjà vers l’est une mince bande plus claire. Sur le yacht à peine éclairé, on achevait l’embarquement des gens du canot.
    — Dépêchez ! Dépêchez ! cria une voix. Y en a plus pour longtemps.
    Les fugitifs non plus n’en avaient plus pour longtemps. La mort approchait à grands pas. Tous ignoraient si même la plage vers laquelle il leur fallait se diriger n’allait pas s’ouvrir sous leurs pieds, leur jeter ses rochers et ses arbres à la tête. Là-bas le yacht levait l’ancre et il ne reviendrait pas. Nelly alluma sa lampe pour guider les porteurs au milieu des rocs. Une voix alors se fit entendre, toute proche :
    — Psst ! par ici !
    Tel un Neptune trempé et sans trident, John-Augustus sortit de l’eau encore sombre. Derrière lui il y avait un canot automobile qu’il avait dû amener à la nage en le remorquant. Il les aida à embarquer puis se jeta sur les commandes. Le moteur rugit, le « Riva » décolla presque :
    — Vous devez être une espèce d’archange, soupira Aldo. Comment saviez-vous que nous sortirions à cet endroit ? Et même que nous sortirions ?
    — Je n’en savais rien. Je l’espérais seulement parce que c’était la simple logique, et la seule issue que nous connaissions. Dès l’instant où leur sacré bateau était à l’ancre dans les environs…
    — Mais vous avez pris un risque terrible ! Le Palazzo et ses secrets ne vont pas tarder à sauter !
    — Ah ?… Ben, vous voyez j’avais dans la tête une idée qui me turlupinait et qui tournait autour de quelque chose comme ça. Ce foutu mariage ne pouvait être que le dernier et le Ricci devait avoir concocté quelque chose… Et puis il nous arrive parfois, à nous autres les Belmont, d’être doués d’une sorte de double vue !
    — À propos de vue, rouspéta Adalbert, vous devriez changer de cap, vous nous emmenez droit sur le Médicis  ? Vous avez l’intention de lui couper la route ? Nous avons une blessée qu’il faudrait soigner d’urgence !… Et vous allez nous faire tirer dessus !
    — M’étonnerait ! Ricci va avoir une autre occupation… et puis j’ai une énorme envie de voir le spectacle ! Regardez !
    Une lumière violente venait de s’allumer sur la mer. Des phares puissants éclairaient l’eau calme du petit matin révélant chaque détail du bateau sur lequel on pouvait voir des hommes s’agiter. En même temps un porte-voix rugit l’ordre de stopper : un navire de guerre du genre escorteur d’escadre piquait sur le Médicis …
    — Juste à temps ! applaudit John-Augustus. Que ça fait plaisir et j’espère qu’ils vont envoyer ce rafiot par le fond !
    — Vous saviez que la Marine allait intervenir ? demanda Adalbert abasourdi.
    — Certainement. Avant-hier j’avais pris langue au téléphone avec l’Attorney General de Providence et, tandis que vous alliez faire la foule chez les Schwob, j’ai foncé là-bas pour m’assurer que les ordres seraient donnés à la Navy et en rapporter pour le commandant de Fort Williams. Et vous pouvez constater que ça a marché… Ça marche même très bien ! ajouta-t-il avec satisfaction.
    En effet, le yacht ayant refusé d’obtempérer un premier coup de semonce était parti suivi d’un autre à tir réel. Au même moment une énorme détonation éclata, aussitôt suivie par une explosion qui ouvrit dans la colline un cratère de feu.
    Belmont qui avait arrêté son moteur le remit en marche :
    — Si vous en avez assez vu, moi aussi ! fit-il d’une voix soudain grave.

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