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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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aucun doute en admettant même qu’il eût les mains nettes des meurtres de Covent Garden et de Bagheria.
    Son retour rue Alfred-de-Vigny fut salué par un triple soupir de soulagement en dépit de plusieurs appels téléphoniques pour que les trois femmes ne s’inquiètent pas trop. Ce qui n’avait rien empêché car Lisa, retrouvant d’instinct ses anciennes habitudes de parfaite secrétaire, s’était procuré des journaux anglais où s’étalait largement « Le meurtre mystérieux de Piccadilly ». Ce fut ce que l’on mit sous le nez d’Aldo quand, débarrassé des escarbilles et autres poussières du voyage, il rejoignit « ses » femmes dans le jardin d’hiver à l’heure où la marquise pratiquait à sa manière le five o’ clock tea en buvant un ou deux verres de champagne.
    — Il y a longtemps que tu connais cette jeune femme ? demanda Lisa en offrant le Daily Mail à son époux.
    Le ton était innocent mais Morosini connaissait trop Lisa pour se tromper sur certaine vibration de sa voix mais fort de sa pureté d’intentions il n’était pas disposé à se laisser malmener, fût-ce par une épouse plus ravissante que jamais dans une robe de crêpe de Chine imprimé de dessins géométriques vert amande et blanc. Il fronça le sourcil puis, fidèle à son habitude répondit par une question :
    — Qu’est-ce qui t’a pris d’acheter la presse anglaise ?
    — Quand tu vas quelque part, mon chéri, j’achète toujours les journaux du coin, fit-elle en forçant sur l’angélisme. Il est rare que l’on n’y trouve pas de tes nouvelles. Tu es un homme tellement intéressant !…
    — Ne me dis pas que l’on parle de moi là-dedans ? grogna-t-il en considérant la photo de Jacqueline – où diable ces gens-là avaient-ils pu se la procurer ? – qui décorait l’article.
    — Pas en toutes lettres, intervint Madame de Sommières, mais quand on parle du prince M… et que tu es dans le quartier ça devient limpide. Le mieux serait peut-être que tu racontes… en fabulant le moins possible !
    — Je n’ai jamais fabulé avec vous, protesta Aldo. Puis considérant les trois regards qui convergeaient dans sa direction, il ajouta : « Vous avez décidé de vous constituer en tribunal ou quoi ? Je viens de passer des jours pénibles et je vais peut-être en passer de pires et tout ce que vous trouvez à faire c’est de me passer à la question ? Vous mériteriez que je ne vous raconte rien ! »
    — On ne mérite pas d’être punies ! gémit Marie-Angéline prête à pleurer. Ce serait trop cruel !
    — C’est bien pour vous faire plaisir Angelina ! Sachez d’abord que je n’ai jamais tant vu Jacqueline Auger que le jour de sa mort. Jusque-là je m’étais contenté de l’apercevoir au Ritz lors de mon déjeuner avec Boldini et comme je vous ai raconté ce qu’il m’a dit vous devriez vous en souvenir.
    — Ah ! C’est celle-là ? émit Lisa.
    — Oui. C’est celle-là ou plutôt c’était celle-là ! Maintenant tâchez de m’écouter sans m’interrompre.
    Ce fut vite fait mais à la fin du récit Tante Amélie avait les larmes aux yeux :
    — Tu l’as ramenée auprès de ses parents ? Oh, ça c’est très bien, mon petit !
    — Il y a longtemps que je sais que j’ai épousé une assez bonne copie de Don Quichotte, fit Lisa plus émue qu’elle ne voulait le montrer. Ce qui m’inquiète à présent c’est la suite.
    — Quelle suite ?
    — Celle que tu vas donner à cette triste histoire en rendant sous peu une visite à la Compagnie Générale Transatlantique. Ai-je raison ? C’est ce que tu as dans l’idée ?
    Aldo vint s’asseoir près de sa femme sur le canapé de rotin garni de coussins en toile de Jouy et prit sa main pour en baiser la paume comme il en avait la tendre habitude. Il vit une larme dans la frange de ses cils.
    — Pas si cela te cause de la peine, mon cœur. Certes j’aimerais fort faire payer son ou ses crimes à ce triste sire et retrouver les bijoux de la Capello parce que je suis persuadé qu’il y a un lien entre tous ces faits mais tu es ce que j’ai le plus précieux et pour rien au monde je ne voudrais que tu te tourmentes. En particulier en ce moment ! Si encore tu venais avec moi…
    — Ce serait de la dernière imprudence ! s’écria Marie-Angéline dont les narines frémissaient depuis que Lisa avait évoqué la célèbre compagnie de paquebots. Il faut penser au bébé à venir !… Nous,

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