Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
en revanche, nous pourrions avantageusement accompagner Aldo puisque nous sommes invitées à Newport par Mrs Van Buren.
    — Je me disais aussi que nous n’allions pas tarder à en entendre parler ! ironisa Madame de Sommières. Vous ne perdez jamais une occasion d’avancer vos petites affaires, hein Plan-Crépin ? Pourquoi un voyage en Amérique serait-il une imprudence pour Lisa et pas pour moi ? Elle est enceinte mais je suis une vieille dame fragile…
    — À qui le ferez-vous croire, Tante Amélie ? dit Lisa qui retrouvait son sourire. Vous êtes forte comme un quarteron de mousquetaires.
    — C’est gentil de ne pas m’avoir comparée à un Turc, apprécia la marquise. Mais pour en revenir à nos moutons si tu décides d’aller là-bas Aldo, j’accepterai peut-être cette fichue invitation dont on me rebat les oreilles. Au fond, Lisa, vous pourriez parfaitement nous accompagner. Mrs Van Buren qui cultive passionnément l’armorial serait aux anges de recevoir une princesse, vous n’êtes qu’en début de grossesse, vous n’avez jamais eu le mal de mer et en aucun cas vous n’auriez à craindre l’inconfort. Évidemment, je déplore que le jeune Vidal-Pellicorne se soit retiré du circuit pour courir la gueuse…
    Elle achevait sur un soupir quand Cyprien entra portant sur un plateau d’argent un télégramme qu’il tendit à Morosini. Celui-ci le prit, le décacheta d’un doigt impatient et lut à haute voix :
    « Paquebot Île de France fera escale le 15 prochain à Plymouth destination de New York. Places retenues pour Monsieur et sa compagne. Respectueusement. Théobald. »
    — Magnifique ! s’écria Marie-Angéline. Voilà qui change tout ! Il faut immédiatement…
    À l’aide de sa canne, Madame de Sommières frappa le parquet d’une série de coups :
    — Du calme, Plan-Crépin ! Le 15 est dans cinq jours. Il ne doit plus y avoir une place libre à bord et l’entrepont ne me tente pas !
    — On peut toujours essayer ? gémit l’interpellée. Je fais confiance à Aldo : il saura se débrouiller.
    — Un instant !… Viendrais-tu, Lisa ? J’en serais si heureux !
    Elle comprit qu’en esprit il était parti, que sa décision était prise. Cependant elle lui sourit de tout son cœur.
    — Non mais tu peux t’embarquer sans remords. Je ne sais si je t’ai dit que je n’aime pas l’Amérique. De plus je préfère ne pas courir les aventures même si je ne suis gênée en rien.
    — Que vas-tu faire alors ? fit-il sincèrement désolé.
    — En premier lieu rentrer à la maison y prendre les jumeaux puis aller t’attendre chez Grand-Mère à Rudolfskrone. Les enfants adorent et j’y serai mieux qu’à bord d’un bateau, si luxueux soit-il, pour éviter les inévitables nausées du début d’une grossesse. Pars tranquille !
    — Tu es la femme la plus merveilleuse de la terre ! fit-il sincère. Et tu peux être certaine que je ferai l’impossible pour te ramener un époux en bon état… Et nous n’aurons peut-être pas de places ?
    Marie-Angéline avait anticipé et foncé chez le concierge pour téléphoner.
    Elle en revint déconfite. Il ne restait qu’une seule cabine en première classe. Encore était-ce parce qu’un passager malade venait de se décommander.
    — Je l’ai retenue pour Aldo, soupira-t-elle au bord des larmes, et le billet sera à sa disposition demain matin mais nous, il est impossible de nous caser…
    — La belle affaire ! fit Madame de Sommières. Nous prendrons le paquebot suivant !
    — Oui mais ce ne sera pas sur l’ Î l e de France et tous ceux qui l’ont pris proclament que voyager à son bord est merveilleux, un véritable rêve !
    — Bah ! Vous serez aussi bien sur le Paris , le La Fayette ou le France  ! N’importe comment vous aurez le mal de mer !
    — Nous savons que je ne l’ai jamais eu ! Ce ne sera pas la première fois que nous naviguerons…
    Ce genre de discussion avait tendance à durer quand la marquise et sa « Bécassine à tout faire ! » en entamaient une. Aussi Lisa jugea-t-elle prudent d’intervenir en disant que, pour sa part, elle était satisfaite de rester en Europe. L’important était qu’Aldo parte en même temps qu’Adalbert. Cette brouille stupide entre eux ne pouvait être durable et elle avait besoin de lui pour se sentir rassurée ! conclut-elle.
    Laissant les autres poursuivre le sujet, elle reprit le journal abandonné par son époux et se mit à

Weitere Kostenlose Bücher