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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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particulier durant la période la plus élégante.
    — Ricci ne s’en est pas privé pourtant !
    — Oui mais vous ne devez jamais perdre de vue le fait qu’il est très riche, très habile et très généreux avec cette flopée de fondations plus ou moins charitables. Jusqu’à présent on s’obstine à voir en lui un homme malheureux poursuivi par un destin implacable. Alors si vous allez fouiner là-bas faites attention aux endroits où vous mettrez les pieds !
    Pour montrer que, selon lui, l’entretien prenait fin, Phil Anderson s’extirpa une fois de plus de son fauteuil et Aldo fut bien obligé d’en faire autant. Cependant il avait encore quelque chose à dire :
    — J’ai pris bonne note que pour l’instant il est à New York, donc chez vous ? Ne pouvez-vous le faire surveiller… discrètement ?
    L’autre partit d’un énorme éclat de rire.
    — Est-ce que vous imaginez, par hasard, que je m’en prive ? Comme vous je suis certain que c’est un criminel comme on n’en voit pas beaucoup, même ici et qu’en outre, il trafique l’alcool, l’opium et deux ou trois autres babioles. Alors si grâce à vous je pouvais dénicher une preuve qui me permette de l’abattre, je vous promets une reconnaissance éternelle et peut-être même des funérailles officielles mais n’allez pas vous aviser de demander l’aide de Dan Morris, le shérif de Newport : il lui mange dans la main. Compris !
    — C’est on ne peut plus clair ! Merci de vos conseils, Chef Anderson. Je m’en souviendrai…
    Difficile à oublier, en effet ! Aldo se retrouvait seul comme devant, aux prises avec un ennemi dont il ne pouvait pas imaginer l’étendue des forces et du pouvoir de malfaisance. Cela n’avait rien de récréatif mais il était malgré tout assez satisfait d’une chose – une seule ! – : Ricci était bel et bien le possesseur des joyaux de la Sorcière et, dans ce cas, il y avait gros à parier qu’il était aussi le meurtrier de la fiancée de Pavignano et de la cantatrice de Covent Garden. Morosini allait peut-être risquer sa vie mais au moins ça en vaudrait la peine. Dommage seulement que les doigts agiles d’Adalbert lui fassent défaut pour récupérer la croix et les pendants d’oreilles. Les doigts mais aussi l’intelligence, la bonne humeur, le courage tranquille et ce qui faisait de lui un incomparable compagnon d’aventures.
    Comme chaque fois qu’il pensait à Adalbert ces temps derniers, son humeur s’assombrit et en arrivant à l’hôtel, il n’était pas à prendre avec des pincettes. Ce fut Nelly Parker qui en fit les frais quand elle courut après lui tandis qu’il fonçait vers les ascenseurs :
    — S’il vous plaît sir Morosini ! Rien qu’un mot !
    Il lui jeta un regard noir. En dépit de son habillement différent il la reconnaissait fort bien et son absurde chapeau cachait la seule chose en elle qui pût inciter Aldo à l’indulgence : ses cheveux roux qui même de loin lui rappelaient Lisa.
    — Lequel ? Je ne suis pas certain d’en avoir de polis à votre disposition.
    — J’essaierai de m’en contenter, fit-elle avec un sourire timide qui dévoila de petites dents blanches, des dents de gamine évoquant les barres de chocolat et les pots de confitures mangés en cachette. Vous ne voulez pas que nous nous asseyions deux minutes ?
    — Si c’est ce que vous vouliez savoir c’est non. Je suis pressé !
    — Ça vous reposerait un peu : vous n’avez pas arrêté de courir depuis le lunch.
    — C’est gentil de vous intéresser à moi mais je me reposerai beaucoup mieux dans ma chambre et seul ! Alors, ce mot, il vient ? Je suppose que vous ne vouliez pas seulement me demander de m’asseoir ?
    Les yeux candides de la jeune fille se firent implorants :
    — Confiez-moi les raisons de votre séjour chez nous !
    — Je vous l’ai déjà dit : vacances !
    — Non : la vraie raison ! On ne commence pas ses vacances en allant chez les flics !
    — Pas vous ? Comme c’est bizarre ! Je commence toujours les miennes par une visite à la police locale. Ce sont les gens les mieux renseignés sur les avantages et les inconvénients d’un pays et croyez-moi, ils répondent à vos questions avec une urbanité exquise. Vous devriez essayer la prochaine fois que vous aurez envie d’aller vous détendre quelque part ! Je vous souhaite le bonsoir, Miss !
    Et sans lui laisser le temps de réaliser, il s’engouffra dans

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