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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Vauxbrun. On s’y sent à l’aise… mais vos amis doivent vous le répéter à satiété ?
    — Il faudrait que j’en donne l’occasion. J’ai peu d’amis et reçois encore moins. Je suis lasse de ces cohues où l’on se marche sur les pieds en criant très fort pour dominer les autres en buvant n’importe quoi. Depuis la prohibition tout au moins.
    — Ceci n’est pas n’importe quoi, émit Aldo en promenant sous son nez la tulipe de cristal à demi pleine d’un meursault remarquable…
    — Mon défunt époux possédait une qualité – je me suis souvent demandé si ce n’était pas la seule en dehors de son physique ! – : il aimait les vins et savait les choisir. J’ai grâce à lui une excellente cave.
    — Je sais d’expérience, fit Aldo, que la prohibition ne vous dérange pas beaucoup. L’occasion m’a été donnée de goûter le vulnéraire que notre amie emporte avec elle dans ses voyages, dit-il à l’inten­tion de Gilles. Comment faites-vous, baronne, pour vous jouer ainsi des lois ?
    — Ayant la double nationalité autrichienne et américaine, la première m’accorde certains privilèges mais surtout j’appartiens à ce que mes compatriotes considèrent comme leur aristocratie fondée sur l’ancienneté et aussi la fortune. Il faudrait être un irrécupérable rustre pour venir voir ce qu’il y a dans le verre d’une Belmont. Cela dit, messieurs, cette maison vous est ouverte et vous me ferez plaisir en y venant souvent durant vos séjours…
    — Malheureusement, soupira Vauxbrun, je dois interrompre le mien dès demain pour me rendre à Boston. Je vous ai parlé, baronne, du fauteuil que je veux acheter et j’espérais qu’à cette heure ce serait chose faite mais il faut que je lui courre après jusque dans le Massachusetts. La succession a été réglée plus vite que je ne pensais et…
    — … et c’est Diana Lowell qui l’a emporté, devina Pauline qui ne put s’empêcher de rire. Eh bien, mon pauvre ami, je vous souhaite du plaisir ! À moins que vous ne renonciez, vous en avez pour un moment. Elle va déguster avec gourmandise le mets de choix que vous représentez.
    — J’espère gagner du temps en lui proposant une sorte d’échange. Puisque vous la connaissez, vous savez sa passion pour la Pompadour…
    — Prenez garde ! Elle est capable de s’arranger pour avoir les deux…
    Tout en parlant, elle se tournait vers Aldo qui se hâta de déclarer qu’il se proposait de prendre le même train que son ami. Sans lui laisser le temps de s’expliquer, Pauline frappa d’un geste sec le bois de sa table :
    — Oh, par exemple ! Vous allez à Boston vous aussi ?
    — Non. À Newport. Je quitterai le train à Providence, dit Aldo qui s’était renseigné à l’hôtel.
    — Il vous faudra prendre un bus embarqué d’abord sur un ferry pour atteindre l’île et refaire en sens inverse une partie du chemin parcouru en train ? Mais c’est idiot !
    — Ah bon ? Mais pourquoi ?
    — Parce qu’un homme de votre qualité ne voyage pas comme un représentant de commerce. Toutes les familles qui ont une propriété dans le coin s’y rendent sur leur yacht. La nôtre ne fait pas exception et je peux faire mettre à votre disposition…
    — Non, ma chère baronne ! Votre offre est adorable mais je ne veux à aucun prix arriver là-bas à grand fracas…
    — Où serait le fracas ? Les plus beaux bateaux de la côte Est s’y pressent à longueur d’année. C’est simple au contraire. En outre vous descendrez chez nous !
    Coupant le fil de paroles volubiles, la main d’Aldo se posa juste un instant sur celle de Pauline.
    — Merci, merci, et encore merci mais je ne veux rien de ce que vous m’offrez. Il importe que je n’y sois qu’un visiteur anonyme. Un peintre par exemple, décida-t-il soudain se rappelant le rôle qu’il avait assumé en Autriche quand il s’était rendu à Hallstatt à la poursuite de l’opale de l’impératrice Elisabeth.
    — Vous savez manier les pinceaux ?
    — Dans une certaine mesure. Suffisamment pour donner le change et ne pas me ridiculiser. Aussi je tiens essentiellement à voyager comme Monsieur Tout-le-monde et à descendre dans un hôtel. Ou mieux dans une vieille auberge. Je crois me souvenir qu’il y en a.
    — Bien sûr qu’il y en a ! Une en particulier : White Horse Tavern qui date du XVIII e siècle. Les chambres sont en annexe, petites mais agréables et la cuisine pas mal du

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