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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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entendue. Et d’abord donnez-moi les bijoux !
    Une main gantée de cuir sortit du flot de lumière. Aldo y accrocha la poignée de la serviette tout en se traînant sur les fesses pour sortir de la guimbarde.
    — Ça vous ennuierait d’éteindre votre phare ? vous m’aveuglez !
    — Mais comment donc !
    La lampe s’éteignit mais Aldo n’eut pas le loisir de goûter l’obscurité revenue. Un objet lourd le frappa brutalement à la nuque l’envoyant dans des ténèbres plus profondes que n’était la nuit…
    En regagnant son bureau après avoir lancé Aldo dans l’aventure, Lemercier trouva un comité d’accueil inattendu composé d’Adalbert, de Crawford, d’Olivier de Malden et du général de Vernois, et il fut vite évident que l’humeur n’était pas à la jovialité… Fidèle à une tactique éprouvée depuis longtemps, Lemercier attaqua d’emblée :
    — Qu’est-ce qui me vaut votre présence ? Vous vous donnez rendez-vous chez moi à présent ?
    — Nous ne nous sommes pas concertés. Nous sommes seulement arrivés au même moment, expliqua Adalbert.
    — Et vous voulez quoi ?
    — Des explications ! gronda Quentin Crawford. C’est ce soir qu’expire l’ultimatum du ravisseur et vous n’avez convoqué que le prince Morosini alors que nous étions en droit d’espérer être au moins informés !
    — Parce que vous appartenez au Comité ? Sachez, mon cher monsieur, que si je ne l’ai pas fait c’est uniquement pour obéir aux ordres que j’ai reçus par téléphone à la fin de l’après-midi. Seul Morosini, propriétaire d’un des joyaux et mandataire de son beau-père, devait me rejoindre au Petit Trianon pour les recevoir de ma main et se rendre au rendez-vous fixé par ce bandit. Et aucun de vous ne devait être averti…
    — C’est lui qui va procéder à l’échange ? fulmina Adalbert. Et seul ?
    — Qu’est-ce que vous croyez ? Que le ravisseur allait vous faire venir tous en chemise et la corde au cou comme les bourgeois de Calais, en portant les parures sur un coussin ? aboya le policier visiblement enchanté d’avoir une aussi bonne occasion de se mettre en colère. Je ne suis pas à vos ordres, que je sache ! Alors, laissez-moi faire mon métier comme je l’entends !
    — Nul ne songe à vous en empêcher, répliqua Malden d’un ton conciliant, mais admettez au moins que nous soyons inquiets… Comment l’échange devait-il se faire ?
    Il était difficile au commissaire de ne pas s’expliquer. Il s’exécuta mais avec une mauvaise grâce qui n’allégea pas l’inquiétude de ses visiteurs.
    — À quelle heure Morosini est-il parti ? demanda Crawford.
    — Il devait être un peu plus de neuf heures quand il a pris le volant de la voiture.
    — Ce qui fait environ deux heures, dit Adalbert en consultant sa montre… Reste à savoir s’il allait loin ou pas ? Vous dites que la carte indiquait une croisée de chemins ?
    — J’y ai envoyé immédiatement l’inspecteur Bon mais il n’a rien trouvé.
    — Qu’est-ce que vous attendiez ? Vous deviez penser que le vrai rendez-vous aurait lieu ailleurs. Avez-vous pu voir, au moins l’immatriculation de la Citroën ?
    — Mais vous me prenez pour un débutant, brailla Lemercier. Je sais à qui elle appartient et vous allez rire…
    — Ça m’étonnerait !
    — À votre présidente : cette aimable M me  de La Begassière ? Vous êtes content ?
    — Très ! soupira Malden, lugubre. Autrement dit il ne nous reste plus qu’à attendre…
    — Alors, faites-moi le plaisir d’aller patienter ailleurs ! Vous m’encombrez ! Je vous préviendrai quand il y aura du nouveau.
    — Allons chez moi ! proposa Malden. C’est le plus près et, comme personne ce soir n’a envie de dormir et que nous sommes quatre, je propose un bridge. Cela aura l’avantage de nous occuper l’esprit…
    La moue dubitative d’Adalbert indiqua qu’il n’y croyait guère mais c’était mieux que tourner en rond dans sa chambre. Il fallait seulement espérer que la partie serait interrompue rapidement. Il suivit donc les autres, se contentant d’appeler au téléphone le Trianon Palace afin que l’on délivre un message à M lle  du Plan-Crépin, lui demandant d’appeler elle-même chez les Malden pour qu’il puisse lui donner les dernières nouvelles à partager avec M me  de Sommières, mais à doses homéopathiques : la nuit risquait d’être longue et il était préférable

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