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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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une telle vilenie, c’est l’insulter, et je ne l’admettrai jamais !
    — Quand j’aurai prouvé que j’ai raison, vous serez obligé de l’admettre !
    — Au lieu de chercher des preuves inexistantes, il serait plus utile d’essayer de le retrouver. Parce que si c’est à l’état de cadavre vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi ! Je vais d’ailleurs m’occuper de vous sans plus tarder.
    Et sautant sur ses pieds trop vite pour qu’on puisse le retenir, Adalbert sortit sans saluer personne, regagna l’hôtel de toute la vitesse de ses longues jambes, fit une toilette rapide, prévint Marie-Angéline de ce qui se passait en refusant de s’attarder, dégringola au garage, sauta dans sa voiture et prit à une allure d’enfer la route de Paris.
    Trois quarts d’heure plus tard il se rangeait devant le 36, quai des Orfèvres et demandait à parler au commissaire principal Langlois…
    En dépit de son impatience il s’attendait à parlementer ou, au mieux, à être prié d’attendre. Or, il fut introduit aussitôt dans un cabinet à peine moins sévère que celui qu’il connaissait déjà : en montant en grade Langlois était descendu de deux étages mais si son nouveau bureau était plus vaste et mieux meublé, il était peut-être plus encombré que le précédent.
    Le policier n’y étant pas quand on le fit entrer, Adalbert se demanda un instant si c’était bien lui qu’il allait voir mais trois détails le rassurèrent : le tapis aux couleurs chaudes recouvrant le parquet – ciré cette fois ! –, la photographie du commissaire Langevin auquel Langlois vouait une sorte de vénération et le petit vase plein de bleuets et de giroflées posé sur un coin du solide bureau ministre, fonctionnel mais sans grâce. Deux minutes ne s’étaient pas écoulées que l’occupant des lieux entrait en coup de vent. Admirablement habillé selon son habitude – prince-de-galles gris et cravate assortie au bleuet de la boutonnière ! – Langlois visiblement préoccupé tendit à son visiteur une main soignée avant de lui désigner un siège :
    — Vous arrivez de Versailles et les nouvelles ne sont pas bonnes, déclara-t-il d’entrée de jeu.
    — C’est le moins qu’on puisse dire : Morosini a disparu et votre Lemercier l’accuse de vol en attendant de lui coller un meurtre sur le dos. C’est un cas celui-là !
    — Calmez-vous d’abord ! Il est évident que vous êtes en rogne. Et notez au passage que ce n’est pas « mon » Lemercier. Maintenant, racontez en essayant d’être aussi clair et précis que possible !
    — On va essayer… Vous êtes au courant du premier meurtre puisque nous nous sommes rencontrés chez M me  de Sommières ?
    — Et des autres aussi. Dites-vous que ce qui se passe là-bas est trop grave pour que Paris s’en désintéresse.
    — C’est déjà une bonne chose ! Où voulez-vous que je commence alors ?
    — À l’enlèvement de M lle  Autié…
    — Je vois. Et le marquis des Aubiers ?…
    Constatant que Langlois fronçait le sourcil avec un signe de dénégation, Adalbert raconta l’accident du marquis, sa propre visite nocturne chez Ponant-Saint-Germain, la découverte de l’extrait du journal de Léonard, la soirée chez Crawford et ce qui s’était ensuivi. Enfin la disparition d’Aldo et sa dramatique conséquence à laquelle il apporta un corollaire personnel :
    — Je vous jure que je tiendrai parole. Si Morosini n’est pas retrouvé vivant, Lemercier prendra la raclée de sa vie, dussé-je la payer par de la prison.
    — Je ne pense pas que vous y trouveriez une grande consolation. Pour ma part, j’en serais sincèrement désolé. L’ennui c’est qu’officiellement je n’ai pas le droit d’intervenir dans les affaires de la police de Versailles…
    — Comment faites-vous dans ce cas pour être si bien renseigné ?
    Pour la première fois un faible sourire étira les lèvres minces du policier :
    — Depuis l’inauguration de cette damnée exposition, je me suis arrangé pour y avoir des yeux et des oreilles. Malheureusement, leur propriétaire légitime n’a pas le don d’ubiquité et ce que vous venez de m’apprendre arrive à point pour éclairer ma lanterne. Vous n’avez pas parlé à Lemercier de la feuille de papier trouvée chez M lle  Autié ni de la découverte de lady Mendl ?
    — Pour qu’il nous arrête tous les deux ? Moi pour effraction nocturne et elle pour avoir fouillé

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