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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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discours.
    — Évidemment ! soupira Aldo.
    Il n’eut pas le temps d’en dire plus. Un bruit de moteur se fit entendre au-dehors signalant l’arrivée d’une voiture, qui parut soudain assez familier à Aldo : cela ressemblait à l’Amilcar d’Adalbert. Mais aussitôt, Caroline saisie de frayeur se leva :
    — C’est lui qui revient ! Il faut que je vous quitte !…
    La porte d’ailleurs s’ouvrait sous la main d’un des hommes masqués. Il fit signe à la jeune fille de se hâter et l’emmena sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit. Pour Aldo il n’eut pas un regard. Seulement un geste impératif lui intimant l’ordre de se recoucher. Ce qu’il fit en adoptant la position du chien de fusil qui lui permettait de garder un œil entrouvert. Quelques secondes plus tard Delaunay entrait. Il fit le tour de la pièce, examina Aldo qui ne réagit pas quand il souleva l’une de ses mains. Persuadé que son prisonnier dormait profondément, il appela :
    — François ! Viens lui faire sa piqûre !
    — Déjà ? Mais il ne va plus se réveiller !
    — Ce ne serait pas une grosse perte. Les choses bougent à Versailles et je me demande si j’aurai le temps de le réduire à l’état que je lui ai promis. Le mieux serait peut-être de l’envoyer dans le Trou, après lui avoir prélevé son alliance… avec le doigt bien sûr… ou alors la main entière. Si la situation se gâtait il faudrait en venir à notre position de repli.
    — Et… elle ?
    Sylvain eut un ricanement fort désagréable :
    — Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ? Elle est tombée amoureuse de ce type et je n’ai plus d’influence sur elle. On les ligotera ensemble pour faire le plongeon. Elle sera contente !… Ah, pendant que j’y pense, il faut que je dise à Nestor de repeindre la Renault ! Comme on partira avec, on n’a déjà que trop tardé à la débarrasser de son cannage ridicule…
    — On ne tiendra jamais tous dedans !
    — Aussi nous ne serons que quatre ! J’ai trouvé de l’occupation pour les autres : une bonne lettre anonyme à la police lancera cet âne de Lemercier sur ce vieux fou de Ponant-Saint-Germain et sa bande…
    — Sous quel prétexte ?
    — Trafic de drogue ! On veillera à ce que les flics en trouvent ! Mais assez parlé ! Il faut que je reparte : grouille-toi de lui faire sa piqûre ! Et mets-en une bonne dose !

CHAPITRE XIII
UN ALLER SIMPLE VERS L’ENFER…
    À Versailles, l’inquiétude faisait place à l’angoisse depuis l’arrivée chez la présidente du Comité du lugubre trophée prélevé sur Caroline Autié. Ce qui était une cruauté inutile et tellement imméritée ! En ouvrant le paquet, la pauvre femme s’était écroulée avec un cri d’horreur sur le tapis de son boudoir. Aussi, son maître d’hôtel appela-t-il, dans l’ordre : son médecin habituel, le commissaire Lemercier et le général de Vernois, qui était un intime. Le premier prodigua les soins nécessaires et ordonna le transport immédiat dans une clinique privée afin de retrancher la malade de l’atmosphère délétère régnant alors autour d’elle. Le second, plus bourru que jamais, fourra le sinistre envoi – contenant et contenu – dans un sac en papier, expédia le tout au laboratoire de la Sûreté puis, avant de partir en claquant les portes, intima au général l’ordre de « fermer une fois pour toutes cette foutue exposition » qui était en train de tourner au cauchemar. Ajoutant que, faute d’exécution immédiate, il s’adresserait au préfet et même au ministre de l’Intérieur.
    Rentré chez lui, Vernois réunit le Comité. Réduit, puisque à part lui-même il ne réussit qu’à trouver Malden, Elsie Mendl et une Plan-Crépin livide avec des besaces sous les yeux. Gilles Vauxbrun n’était pas revenu de Strasbourg, quant à Crawford, il était impossible à joindre : personne ne répondait au téléphone ou à l’entrée. Les volets étaient clos et la maison semblait inhabitée. Enfin, le professeur Ponant-Saint-Germain fit savoir qu’il avait la grippe. Une vraie rareté au mois de juin ! Restait Polignac à Paris ! Bien qu’on ne le vît jamais, il pouvait être utile. Hélas, il n’y était pas lui non plus, il prenait ses quartiers d’été dans l’un de ses châteaux. Le quorum n’étant pas atteint on décida de fermer momentanément Trianon pour « travaux d’urgence ».
    — Ce qu’il faut, c’est gagner

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