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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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entre 4 et 9°). Les sujets furent retirés de l’eau lorsque leur température rectale eut atteint 30°. Au cours de huit expériences différentes, ils furent placés entre deux femmes nues, dans un lit spacieux. Les femmes devaient se serrer autant que possible contre le sujet refroidi. Les trois personnes étaient alors recouvertes de couvertures.
    Résultats :

1° Quand la température des sujets fut enregistrée, il fut surprenant de constater que la baisse supplémentaire de température avait atteint 3° ce qui constitua une baisse supplémentaire, plus considérable que celle constatée avec les autres méthodes de réchauffement. Cependant la reprise de connaissance se produisit plus tôt. Les sujets se rendirent très vite compte de la situation et se pelotonnèrent contre les femmes nues. L’élévation de la température corporelle se produisit à peu près à la même vitesse que dans le cas des sujets réchauffés par enveloppement dans des couvertures. Quatre sujets firent exception ; à des températures de 30 à 32° ils pratiquèrent un acte sexuel. Chez ces sujets la température s’éleva plus rapidement après l’acte sexuel, d’une façon comparable à l’élévation de température qui se produit dans un bain chaud.
    2° Une autre série d’expériences fut constituée par le réchauffement au moyen d’une seule femme. Dans tous ces cas, le réchauffement fut nettement plus rapide que lorsqu’il était produit par deux femmes. On peut attribuer la cause à la disparition de toute inhibition personnelle, la femme se pelotonnait beaucoup plus intimement contre le sujet refroidi. Dans ce cas également, le retour à la connaissance complète fut rapide. Un seul sujet ne reprit pas connaissance et le réchauffement fut très faible. Ce sujet mourut avec des symptômes d’hémorragie cérébrale confirmés à l’autopsie.
    Rascher concluait que cette méthode de réchauffement était très lente et que l’on devait lui préférer le bain chaud.
    *
    * *
    Rascher se précipita, tête baissée, dans de nouvelles recherches. Les plus cruelles sans doute, si l’on admet une hiérarchie dans l’horreur.
    Le commandant du camp choisit comme cobayes des officiers russes. Prisonniers de guerre, ils n’étaient au camp de déportation que depuis quelques jours. Rascher avait demandé :
    —  Je veux les deux hommes les plus robustes du camp… des taureaux de préférence.
     



À Dachau, le Dr Rascher simulait des vols en haute altitude dans une chambre à basse pression où étaient reconstituées les conditions atmosphériques dans lesquelles pouvaient se trouver les aviateurs. Ces expériences étaient destinées à déterminer la résistance humaine et elles étaient réalisées sur l'ordre de l'armée de l'Air.
    Archives Bernadac

Ils furent sortis de la prison. Il était interdit aux autres déportés et aux assistants de laboratoire de leur adresser la parole sous peine de mort. Rascher voulait savoir combien de temps pouvait survivre, dans l’eau glacée, un homme normalement constitué, en excellente forme physique. Les deux officiers se déshabillèrent en silence et se lancèrent dans la piscine. Pendant deux heures ils souffrirent sans crier. Walter Neff demanda à Rascher :
    —  On pourrait peut-être leur faire une injection.
    Rascher se contenta de hausser les épaules. L’un des officiers s’adressa à son camarade :
    —  Dis à cet officier qu’il peut nous achever d’une balle.
    —  N’attends rien de ce chien !
    —  Qu’est-ce qu’ils racontent, interrogea Rascher ?
    Un infirmier polonais donna une traduction approximative, expurgée. Rascher sortit :
    —  N’y touchez pas. On va voir s’ils battent le record de durée.
    Dès qu’il eut disparu, le jeune polonais se pencha sur le bassin pour essayer de chloroformer ces hommes méconnaissables. Leurs lèvres ressemblaient à deux gros poings noueux. Rascher ouvrit brusquement la porte. Il tenait à la main son revolver.
    —  J’en étais sûr. Tu voulais saboter mon expérience. Je devrais t’abattre comme un chien. Vous tous sachez bien que vous mourrez dans l’eau, comme eux, si vous vous approchez du bassin sans en avoir reçu l’ordre.
    Les deux officiers russes luttèrent désespérément contre la mort, cinq heures. Le record de la « piscine » était établi, il ne devait jamais être battu.
    Pour élargir le champ de ses investigations, le petit médecin s’attaqua au

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