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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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la chambre à basse pression ou la « piscine ». Le gardien SS, comme tous les soirs, frappa au guichet de la lourde porte en sapin. Rascher se leva pour prendre la gamelle de soupe aux épluchures de rutabagas. Le gardien était prêt ; le revolver pointé il attendait. Rascher s’approcha. Le SS de la main gauche ouvrit le guichet. Il avança lentement le bras droit, se baissa pour viser et tira. Puis il ouvrit la porte et donna au petit docteur le coup de grâce que ce dernier avait si souvent refusé à ses victimes.

4
opération new york
     
    Les grands dignitaires du Reich entendirent au moins une fois Himmler avancer :
    —  Vous verrez ; avant la mise au point des armes spéciales nous enverrons des avions sur les États-Unis. Et ils tomberont sur le cul, ces naïfs qui se croient à l’abri dans leur île. Nous ferons de l’Amérique une seconde Angleterre.
    Et si quelqu’un demandait :
    —  Mais les pilotes ?
    —  Les équipages n’auront pas assez d’autonomie de vol pour revenir en Allemagne. Mais nous les sauverons tous. Je ne veux pas que l’on nous accuse d’envoyer des hommes au suicide.
    Depuis 1935, les services de Recherche de la Marine et de l’Aviation, étudiaient l’eau de mer en laboratoire et se posaient cette simple question :
    —  Comment rendre potable ces milliards de litres d’eau, au milieu desquels on meurt, en général, de soif ?
    Himmler et les stations expérimentales SS posaient cette question d’une tout autre manière.
    —  Combien de temps un homme peut-il tenir en absorbant de l’eau de mer seulement ?
    Nous ne saurons jamais si Hitler et Himmler désiraient réellement envoyer des bombardiers sur New York et remporter ainsi une éclatante victoire psychologique. C’est probable. L’intérêt particulier qu’Himmler apporta aux expériences sur l’eau de mer, est, pour certains, un début de preuve.
    Il existait en Allemagne, à l’époque, deux moyens de rendre l’eau de mer potable. La méthode Schaefer, médecin chimiste mais sous-officier ; la méthode Berka, ingénieur célèbre, officier. Le dossier Berka se présentait au départ en meilleure position que la découverte de Schaefer.
    Les services techniques de l’Armée de l’Air conseillèrent à Himmler de faire expérimenter l’eau de Berka : la méthode Schaefer nécessiterait la construction d’une gigantesque usine qui « brûlerait » trois tonnes d’argent par mois. Berka, par contre, avait inventé une méthode simple, « pratiquement gratuite » et de plus son eau traitée était très agréable au goût.
    —  Pardon, réclama Schaefer, Berka est un charlatan. Sa méthode ne fait que changer le goût de l’eau. En une demi-heure, je vous apporte la preuve par analyse chimique que son sirop est en réalité de l’eau de mer, moi par contre…
    Il était sous-officier…
    L’Armée de l’Air fut chargée de l’expérimentation. Les SS fourniraient les cobayes. Dachau « camp rodé à ce genre de travail » abriterait les chercheurs dirigés par le professeur Beiglböck, de la clinique médicale de l’Université de Vienne. Il était l’adjoint du docteur Hans Eppinger, considéré comme l’un des plus grands médecins vivants en Autriche xvii .
    Beiglböck croyait en Schaefer ; il décida d’expérimenter également son eau.
    *
    * *
    Karl Holleinreiner et Joseph Laubinger avaient tous deux échoué à Buchenwald. Depuis le temps qu’on leur répétait :
    —  Vous les tziganes vous ne valez guère mieux que les Juifs…
    … Ils attendaient chaque jour leur transport au four crématoire. À moins qu’une corvée spéciale ne les éloigne à jamais de cet enfer où les morts devaient être plus heureux que les vivants. Ce matin-là, le haut-parleur hurla leur nom et leur matricule, au milieu d’une longue liste d’autres tziganes. Karl qui songeait souvent à se précipiter dans les barbelés pour mettre fin à ses souffrances se sentit soulagé : il n’aurait pas à se suicider ; cette « sélection » annonçait sa mort prochaine, la disparition, l’effacement d’une race.
    —  Vous avez une sacrée veine « les moins que rien », claironna le Kapo, vous partez déblayer les rues, après les bombardements…

—  Quelle ville ?
    —  Vous verrez bien !
    Les petits yeux gris et les profondes balafres ouvertes dans les joues, accueillent les tziganes à Dachau. Le professeur Beiglböck réclame à ses assistants un examen

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