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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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c’est pourquoi je refusai d’appeler Sauerbruch et Morell. Heydrich mourut.
    Hitler me fixa rendez-vous puis refusa de me recevoir. Il m’adressa à Himmler. J’eus avec lui une discussion très rapide : il m’indiqua clairement la situation :
    « —La mort de Heydrich équivaut à la perte d’une bataille telle que nous n’en avons pas encore subie…»
    Himmler ne faisait que répéter les termes d’Hitler. Quant à Morell il avait conclu :
    « Si mes sulfamides modernes avaient été administrés les choses auraient été différentes. »
    Et Gebhardt poursuit devant le tribunal de Nuremberg, sans se rendre compte de l’importance capitale d’une simple petite phrase : « Quant à moi, ma réhabilitation dépendait des preuves cliniques de mon traitement à Prague et des résultats des expériences sur les sulfamides. »
    Voici l’aveu : Gebhardt pour survivre politiquement devait prouver que les sulfamides étaient inefficaces. Ces expériences envisagées depuis les désastres de la campagne de Russie où chaque blessé grave n’avait aucune chance de se rétablir, pouvaient débuter. Heydrich mort, condamnait les déportés car il n’était pas question pour Gebhardt d’expérimenter dans son propre hôpital sur les nombreux blessés allemands rapatriés de Russie. Son hôpital de Hohenlychen n’était éloigné que de douze kilomètres du camp d’expérimentation qu’il avait choisi : Ravensbrück.
    *
    * *
    Gebhardt voulait des « petits lapins » jeunes… L’âge de ses soldats et de préférence d’une même nationalité.
    —  C’est plus pratique pour les graphiques.
    —  Justement, lui signala le commandant du camp, plusieurs centaines de Polonaises sont arrivées au mois de septembre dernier.
    —  Des filles solides, aussi dures que des hommes.
    *
    * *
    Vladislawa Karolewska est appelée le 25 juillet 1942 xx à l’hôpital de Ravensbrück. Elles sont là, soixante-quinze à attendre la décision des quatre médecins qui dirige l’adjoint de Gebhart : Fischer.
    Dix femmes sont retenues. Karolewska apprendra la semaine suivante, par une prisonnière, que toutes les Polonaises du premier groupe sont couchées, les jambes prises dans le plâtre.
    —  Le 14 août, je fus moi-même convoquée à l’hôpital avec huit de mes camarades ; on me mit au lit et on nous enferma après nous avoir fait une piqûre. Puis on me transporta à la salle d’opération. Là, les médecins du camp me donnèrent une deuxième injection intraveineuse. Je remarquai le docteur Fischer qui avait des gants et je perdis connaissance.
    Lorsque je me réveillai, ma jambe était dans le plâtre jusqu’au genou et je ressentis une très forte douleur. Ma température était très élevée et du liquide s’écoulait de ma jambe.
    Le commandant rendit visite aux opérées et leur présenta un papier :
    —  Ce n’est rien, vous signez que vos blessures proviennent d’un accident du travail.
    Toutes refusèrent.
    Le lendemain Vladislawa Karolewska était transportée à la salle d’opération.
    —  On me mit une couverture sur les yeux. J’avais l’impression qu’on coupait quelque chose dans ma jambe.
    Deux semaines d’attente, de craintes, d’espoir aussi et puis Gebhardt arrive : Vladislawa ne songe qu’à sa jambe :
    —  Je regarde… l’incision était si profonde qu’on voyait l’os.
    Le 8 septembre, elle est renvoyée au block.

Elle se traîne ; sa blessure baigne dans le pus. Nouvelle opération à l’hôpital.
    —  Comme je faisais remarquer à mes camarades les mauvaises conditions des soins, le docteur Oberheuser me fit aller seule à la salle d’opération, à cloche-pied.
    Les Polonaises rédigèrent une lettre de protestation. Elles ne reçurent aucune réponse.
    —  Une femme est revenue me chercher. On me demandait à l’hôpital. Je refusai et marchai jusqu’au block n° 9. La surveillante dit :
    —  Pourquoi vous tenez-vous ainsi, comme si vous alliez être exécutée ?
    La surveillante revint un peu plus tard avec des SS. Quatre Polonaises sont traînées au Bunker, la prison. Des cellules minuscules, sales et obscures.
    —  Ils me donnèrent du café noir et un morceau de pain noir, puis je fus conduite dans le bureau du médecin SS Trommel. Il me demanda.
    — V oulez-vous accepter une petite opération.
    Je lui répondis que les opérations ne pouvaient pas être pratiquées sur des détenues politiques sans leur acceptation.

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