Les Médecins Maudits
punis.
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Au mois de juillet 1942, le professeur Kliewe dirigea un nouveau bombardement aux environs du terrain d’aviation de Munsterlager.
— Cent cinquante litres de bouillon avec du Bacillus Prodigiosus comme stimulant furent lâchés d’une hauteur de cinq cents mètres à l’aide d’une bombe à retardement. Ils se répandirent sur une surface de mille mètres sur quatre cents mètres. Ils ne poussèrent pas. Tous les germes furent emportés par le vent.
Seconde expérience : une lessive de sciure de bois et de cellulose fut lâchée à l’aide d’une bombe à retardement (dispersion deux cent trente mètres sur cinquante mètres). Dans la troisième série, quatre bombes à fragmentation remplies de paille de deux à dix centimètres de longueur, éclatèrent à une altitude de cent cinquante mètres : la surface couverte fut de quatre-vingts mètres à cent quatre-vingts mètres.
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Le chimiste Heinrich Schmitt proposa à son Führer le moyen infaillible d’écraser la Russie :
— Il suffit d’infecter tous les prisonniers russes en leur inoculant avant leur libération une maladie grave qui ne se déclarerait que deux semaines plus tard.
Kliewe répondit :
— Il n’existe pas d’agent connu remplissant ces conditions. Le retrait subit de plusieurs millions de travailleurs atteindrait durement notre production.
Si Hitler avait déclenché la guerre bactérienne, voici la liste impressionnante des fléaux qui nous menaçaient :
— L’attaque se portera sur la ligne du front dans le seul cas où nos troupes seront suffisamment protégées par la vaccination. La guerre bactérienne peut être utilisée le long de ce front lorsque certaines régions sont abandonnées. Dans ce cas des rongeurs infectés avec la peste ou de la tularémie peuvent être lâchés. Les puits peuvent être pollués avec des agents du choléra, de la typhoïde ou de la dysenterie ; la nourriture avec des bacilles paratyphoïques ou botuliniques ; le fourrage des chevaux avec des bacilles de l’anthrax ou de la morve. Les forteresses isolées, les centres de production militaire, les ports fournissent d’excellentes occasions aux attaques bactériennes. Mais il ne faut pas oublier que ce genre de guerre est d’abord destiné aux civils et à toutes les troupes stationnées dans les zones de l’arrière.
— Tout ce matériel sera expédié par avion : suspensions, nébulisations, constitutions de nuages artificiels et évidemment bombardements et parachutages de containers. Pour la peste, par exemple, les cages parachutées qui contiennent les rats infectés, s’ouvrent automatiquement au contact du sol.
Continuons la lecture des études du comité « Paratonnerre » :
— En général, les saboteurs travaillent avec de petites quantités de matériel infectieux. Dans des circonstances favorables et en collaboration avec des personnes habitant en pays ennemi, des infections massives peuvent être produites, particulièrement dans les parties mal gardées des villes et sur des populations fragiles. En pays ennemi, l’utilisation d’agents et de saboteurs est prévue comme suit :
1° Jeter des ampoules contenant des pulvérisations d’organes d’animaux infectés (anthrax, fièvre de Malte, tularémie, peste) dans les tunnels de métro, les gares, les toilettes publiques ou pendant la nuit, dans les rues, sous les porches, etc.
2° Utiliser de la même manière toutes les poudres bactériennes ou les suspensions. Ces germes, comme les agents de la typhoïde, de la dysenterie, du choléra, peuvent être déposés au moyen de compte-gouttes sur les boutons de portes, les serviettes éponges, les oreillers, les sièges arrière des voitures de première classe et de deuxième classe ou bien sur la nourriture, particulièrement la bière, le lait, la poudre de pudding et dans l’eau destinée aux bains.
3° Les conduites d’eau lxxv , les puits dans les villes, les villages, les usines de guerre, peuvent être infestés avec des préparations contenues dans des ampoules ou des containers réfrigérés.
4° Des poux infectés par la typhus peuvent être lâchés dans des lieux publics : cafés, cinémas, théâtres.
5° Des excréments de poux typhiques peuvent être mélangés à de la poudre ou à des cendres de cigares pour être dispersés dans les W. C., les théâtres, les restaurants, les salles de réunion, les salles de séchage, les blanchisseries,
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