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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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nous prenions cette mesure, nous ne serions plus dignes d’exister en tant que nation. Une fois de plus, l’Allemagne se trouve au milieu d’une lutte sans merci. Il n’y a pas de retour en arrière possible. La lutte contre un tel ennemi exclut toute pitié et tous les traités deviennent nuls ; cela s’applique également aux échanges de notes entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne selon lesquelles, en accord avec le protocole de Genève du 27 juillet 1925, les deux pays se sont engagés à ne pas utiliser des gaz ou des bactéries dans la guerre. L’arme bactérienne cependant sera le seul moyen de combattre efficacement les Anglais et les Américains sur leur propre sol. Actuellement le nombre des opposants à une guerre bactérienne est encore élevé, moins à cause des raisons morales que par manque du sens de la responsabilité et par peur. La guerre totale ne permet pas de considérations morales. Elle connaît seulement la loi de détruire l’ennemi à tout prix et par tous les moyens qui offrent une chance de succès.



« Un livre ne suffirait pas à raconter les extravagances criminelles » de la femme du commandant de Buchenwald, Ilse Koch. Ces « têtes de la grosseur d'un poing avec moustaches et chevelures, réduites à la manière Jivaro » ont été découvertes en avril 1945 dans son appartement par les Américains.
    Archives Bernadac

 
    Magnifique profession de foi ! Ce n’est pas tout. Après avoir démontré la résistance de plusieurs bacilles « efficaces et reproductifs » malgré un mois de vie au grand air, Winter poursuit :
    —  J’ai travaillé soigneusement aux détails de la technique nécessaire que je ne décrirai pas ici pour la raison du secret. Le plan ultérieur doit être remis à une commission technique dans laquelle il n’y aura pas de place pour les âmes timorées à préoccupations professorales et scientifiques ou objections humanitaires. Une telle action réclame des hommes résolus, déterminés à tout risquer pour leur pays. Dans une lutte pour la vie, je cite le comte Rebenklow, on ne doit pas s’arrêter aux armes qu’on utilise ni aux valeurs qu’on détruit. La seule considération est le succès de la lutte. Après la paix, viendra la réparation des dommages. Je désire également préciser que la guerre bactérienne possède l’avantage du bon marché. Nous pourrions utiliser le bacille de la peste, qui est le plus dévastateur de tous.
    Et comment donc ! Ainsi soit-il ! Kliewe brandit son paratonnerre-parapluie et répond :
    —  Ces réflexions sur la guerre biologique écrites sous le coup d’un ardent amour de la patrie, contiennent des suggestions bien connues qui ont été discutées par les experts. Que la guerre bactérienne soit déclarée sous cette forme ou sous une autre, ou pas du tout, cela dépend du Führer.
    *
    * *
    —  J’en ai un !
    —  Moi je n’ai pas de chance. Rien. Toutes ces sales bêtes sont devenues invisibles.
    Les soldats repartirent à croupetons dans les champs de Speyer. Quelques minutes auparavant un avion venait de larguer dans le ciel, la première bombe à doryphores de l’Histoire. Les « Services scientifiques » de l’Armée répétaient l’opération Bordeaux. Des milliers de parasites seraient lâchés au-dessus du vignoble et sur les cultures environnantes si l’expérience Speyer réussissait. Six heures après que les containers à doryphores aient touché le sol, les résultats n’étaient guère encourageants :
    —  Nous en avons retrouvé vingt-trois.
    La chasse reprit. À la tombée de la nuit les officiers baissaient les yeux. Sur les quatorze mille doryphores qu’ils devaient ramasser, treize mille neuf cent quarante-trois s’étaient volatisés.
    —  Cinquante-sept présents mon colonel !
    Les pommes de terre du Bordelais et de la Grande-Bretagne venaient d’échapper à une mort cruelle. Le comité « Paratonnerre » ne désarma pas. Les services vétérinaires des troupes d’occupation en France furent chargés de récolter plusieurs milliers de ces coléoptères friands de nos seules pommes de terre. Le comité allait affamer la Grande-Bretagne ! Comment ? En expédiant des doryphores aux prisonniers allemands de Churchill. Conclusion laconique du rapporteur (professeur Kliewe) :
    —  L’envoi de doryphores de France à des prisonniers de guerre a été essayé. Les doryphores étaient morts en arrivant. Les prisonniers de guerre ont été

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