Les Médecins Maudits
Droit criminel de toutes les nations civilisées et de la loi numéro 10 du Conseil de Contrôle. Ces expériences furent réalisées dans des conditions contraires aux principes juridiques des nations, tels qu’ils résultent, chez les peuples civilisés, des usages établis du droit des gens et des commandements de la conscience publique.
Annexe IV
CONDAMNATION DE L’EUTHANASIE
PAR L’ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES DE FRANCE
— Paris, 14 novembre 1949, l’Académie :
1) Rejette formellement toutes les méthodes ayant pour dessein de provoquer la mort de sujets estimés monstrueux, mal formés, déficients ou incurables, parce que, entre autres raisons, toute doctrine médicale ou sociale qui ne respecte pas de façon systématique les principes mêmes de la vie, aboutit fatalement, comme le prouvent des expériences récentes à des abus criminels et même au sacrifice d’individus qui, malgré leurs infirmités physiques, peuvent comme le montre l’Histoire, contribuer magnifiquement à l’édification permanente de notre civilisation.
2) Considère que l’euthanasie et d’une façon générale toutes les méthodes qui ont pour effet de provoquer par compassion, chez les moribonds une mort « douce et tranquille » doivent également être écartées. Il est assurément du devoir du médecin d’atténuer dans toute la mesure de ses possibilités techniques les angoisses et les affres de l’agonie quand elles existent. Dans ces circonstances, la crainte de voir la mort intervenir au cours de ses soins ne doit pas inhiber ses initiatives thérapeutiques mais il ne peut cependant considérer comme licite le fait de la provoquer délibérément.
Cette opinion catégorique repose, entre autres raisons, sur le fait que l’incurabilité de ces sujets ne peut être toujours établie médicalement avec une certitude absolue et que même dans l’hypothèse où cette incurabilité serait certaine, la mise en œuvre de telles méthodes aurait pour effet d’octroyer au médecin une sorte de souveraineté contraire à son rôle réel qui est de guérir, contraire à ses traditions professionnelles, à l’ordre public et aux principes mêmes d’une morale millénaire qui reconnaît l’espérance pour un de ses fondements.
3) Considère que, dans ces conditions, l’état actuel de la législation française ne semble pas, sur ce point, devoir être modifiée.
BIBLIOGRAPHIE
J’ai contacté, pour ce livre, toutes les associations françaises d’anciens déportés ou résistants. Par ce canal, j’ai pu retrouver une centaine de « cobayes survivants » et recueillir une trentaine de témoignages. Il faut comprendre le drame vécu par ces hommes et ces femmes. Beaucoup ne veulent plus en entendre parler, les femmes stérilisées surtout :
— Monsieur. Oui j’ai été stérilisée. Depuis ce jour horrible, je me réveille chaque nuit en pleurant. Je vous en prie, ne m’écrivez pas. Laissez-moi avec ma peine et mes souffrances. Je vous en prie… (Lettre reçue en mars 1967).
Que tous ceux qui ont accepté de me recevoir ou de me répondre, trouvent ici mes remerciements sincères. Ce livre leur doit tout.
En rencontrant des médecins français qui avaient « travaillé sous les ordres » des expérimentateurs allemands, j’ai pu découvrir des faits inconnus jusqu’à ce jour et prendre contact avec des déportés belges, luxembourgeois, néerlandais et allemands qui avaient subi des expériences.
L’ambassade de la République populaire de Pologne m’a fourni de précieuses indications sur les « petits lapins de Ravensbrück ». Le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale et le Centre de Documentation Juive m’ont ouvert leurs archives.
Marie-Madeleine Fourcade pour le camp de Natzweiler-Struthof m’a communiqué ses notes, ses enquêtes.
M me Aubry pour Neuengamme a contacté tous les médecins, les infirmiers du camp.
Il m’est impossible de remercier tous ceux (plus de trois cents personnes) qui m’ont apporté leur témoignage ou des éclaircissements sur des points précis. Je dois signaler qu’une seule association d’anciens déportés a refusé de m’aider dans ce travail (malgré deux visites à son siège, cinq lettres et certainement une dizaine d’appels téléphoniques).
*
* *
En dehors de trois livres essentiels sur ce sujet : Croix Gammée contre Caducée du docteur François Bayle ; Doctors of Infamy de Mitscherlich
Weitere Kostenlose Bücher