Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
Vom Netzwerk:
et s’apprêtait à le lui rendre.
    — Voyons donc ce petit paquet, dit Médon en s’avançant vers Dienekès.
    Il s’empara du bébé et le confia à Harmonia. Il tendit son doigt couturé vers le bébé, qui s’en empara vigoureusement et tira dessus avec énergie. Le doyen hocha la tête, satisfait. Il caressa le crâne du bébé avec tendresse et se tourna vers les époux Dienekès.
    — Tu as un fils maintenant, Dienekès, annonça-t-il. On peut te choisir.
    Mon maître considéra le doyen d’un air étonné, n’étant pas sûr d’avoir compris.
    — Parmi les Trois Cents, dit Médon. Pour les Thermopyles.

LIVRE CINQUIÈME
    POLYNICE

1
    Sa Majesté a lu avec grand intérêt les propos du Grec Xéon que, moi, Son historien, j’ai soumis à Ses yeux sous leur forme écrite. À cette date, l’armée de la Perse a avancé profondément en Attique et a dressé son camp à la croisée de chemins que les Hellènes appellent la Voie des Trois Coins, à deux heures de marche au nord-ouest d’Athènes. Là, Sa Majesté a fait un sacrifice au dieu Ahoura Mazda et a remis des insignes de courage à différents chefs des forces de l’Empire. Sa Majesté n’avait pas depuis plusieurs jours convoqué le captif Xéon pour l’entendre personnellement faire son récit, car Elle était absorbée par les innombrables aspects de l’avance de l’armée et de la marine. Pendant ses heures de loisir, toutefois, Sa Majesté n’a pas manqué d’accorder Son attention au récit, en prenant connaissance sous la forme que Son historien Lui transmettait jour après jour.
    En fait, Sa Majesté a été indisposée pendant plusieurs nuits précédentes. Son sommeil a été troublé. Les services du chirurgien royal ont été requis. Le sommeil de Sa Majesté a été troublé par des rêves dont Elle n’a révélé la teneur à personne, sauf aux Mages et au cercle de Ses conseillers les plus intimes : le général Hydarne, commandant des armées et vainqueur aux Thermopyles, Mardonius, maréchal des forces terrestres de Sa Majesté, Démarate, le roi Spartiate déposé et désormais hôte de la Cour, et la reine Artémise d’Halicarnasse, dont Sa Majesté apprécie la sagesse et les conseils plus que tous autres.
    L’objet de ces rêves tourmentés, a rapporté Sa Majesté, semble avoir été Son propre remords d’avoir profané le corps du Spartiate Léonidas, après la victoire aux Murailles de Feu. Sa Majesté a réitéré son regret d’avoir fait mutiler le cadavre, qui était avant tout celui d’un roi.
    Le général Mardonius a prié Sa Majesté de se rappeler qu’Elle avait scrupuleusement observé tous les rituels sacrés pour expiation d’un crime de sang, à supposer qu’il y eût eu pareil crime. Sa Majesté n’avait-elle pas ordonné la mise à mort de tous les membres de la Maison royale, y compris son propre fils, le prince Rhéodon, qui avaient participé à cette mutilation ? Que fallait-il donc faire de plus ? Mais en dépit de tout cela, déclara Sa Majesté, Son sommeil demeurait agité et peu profond. D’un ton pensif, Sa Majesté exprima l’hypothèse que, peut-être dans des visions induites ou dans une transe spirite, Elle pourrait rencontrer personnellement l’ombre de Léonidas et partager avec elle une coupe de vin.
    Un long silence suivit ces propos.
    — Cette affaire, s’aventura à dire le général Hydarne, a émoussé le commandement de Sa Majesté et compromis son acuité. Je supplie Sa Majesté de ne plus parler de la sorte.
    — Oui, oui, comme toujours tu as raison, mon ami, a répondu Sa Majesté.
    Les commandants ont alors débattu des affaires militaires et diplomatiques. Des rapports ont été soumis. Les forces de tête de l’infanterie et de la cavalerie perses, cinquante mille hommes, étaient entrées à Athènes et avaient pris possession de la cité. Les citoyens avaient totalement déserté la ville, n’emportant que les biens qu’ils pouvaient porter sur eux ; ils avaient pris des bateaux pour le détroit de Trézène et l’île de Salamine ; là, ils vivaient comme des réfugiés, allumant des feux sur les collines et se lamentant sur leur sort.
    La cité même n’avait offert aucune résistance, à l’exception de celle d’une bande de fanatiques qui avaient occupé la ville haute ou Acropole, jadis entourée d’une enceinte de bois. Ces défenseurs désespérés s’y étaient retranchés, se fiant semble-t-il à un oracle d’Apollon qui avait

Weitere Kostenlose Bücher