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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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moi. Thémistocle, Aristide, Xanthippe le fils d’Ariphron, ce sont là des noms dont le prestige est établi, des gens ardents et désireux de gagner encore plus de gloire.
    » Quant à la pauvreté de la Grèce, ce que dit Mardonius est certain. Il n’y a ni or ni trésors sur des rivages arides, pas de terres fertiles ni de gras troupeaux. Mais est-ce là pourquoi nous sommes venus ? Sont-ce les raisons pour lesquelles Ta Majesté a levé cette armée, la plus puissante que le monde ait jamais vue ? Non. Ta Majesté est venue ici pour mettre ces Grecs à genoux, pour les contraindre à offrir la terre et l’eau, et ça, ces dernières cités grecques ont refusé et refusent toujours de le faire.
    » Rejette donc ce rêve issu de ta fatigue, Majesté. C’est un mauvais rêve, un fantasme. Laisse aux Grecs le déshonneur de la superstition. Il nous faut être des hommes et des chefs, exploiter les oracles et les présages quand ils servent les desseins de la raison et les rejeter quand ce n’est pas le cas. Considère l’oracle qui fut donné aux Spartiates, que toute l’Hellade connaît et qu’ils savent que nous savons. C’est qu’ou bien Sparte perdrait un roi dans la bataille, calamité qui ne leur était jamais advenue en six cents ans, ou bien que la cité elle-même tomberait.
    » Bon, ils ont perdu un roi. Quel usage les devins en feront-ils, Majesté ? À l’évidence, ils prétendront que la cité ne tombera pas. Si tu Te retires maintenant, Seigneur, les Grecs penseront que c’est parce que Tu as eu peur d’un rêve et d’un oracle.
    Artémise s’arrêta devant Sa Majesté et Lui adressa face à face les propos suivants.
    — Contrairement à ce que dit notre ami Mardonius, Ta Majesté n’a pas encore proclamé sa victoire. Celle-ci se présente devant Toi comme un fruit mûr qui attend d’être cueilli. Si Ta Majesté se retirait maintenant dans l’opulence de ses palais et qu’Elle laissait d’autres s’emparer de ce prix, même ceux qu’Elle respecte le plus et qui Lui sont le plus chers, la gloire de son triomphe serait ternie. La victoire ne peut pas être simplement proclamée, elle doit être gagnée. Et, si je puis le dire, gagnée personnellement. Alors, et seulement alors, Ta Majesté pourra honorablement prendre son navire et rentrer chez Elle.
    Son discours achevé, la reine guerrière alla s’allonger sur son divan. Mardonius n’avait pas d’objection à formuler. Le regard de Sa Majesté alla de l’un à l’autre.
    — Il semble que mes femmes soient devenues des hommes et mes hommes, des femmes.
    Sa Majesté s’exprimait sans amertume ni désapprobation. Elle étendit son bras droit et le posa affectueusement sur l’épaule de son ami intime Mardonius, comme pour assurer le général que celui-ci jouissait toujours de toute sa confiance.
    Puis Sa Majesté se redressa et d’une voix forte reprit son ton royal.
    — Demain, annonça-t-il, nous brûlerons Athènes jusqu’à ses fondations et ensuite, nous marcherons sur le Péloponnèse. Nous renverserons toutes les pierres de Sparte et n’aurons de repos que nous ne les ayons réduites pour toujours en poussière.

2
    Sa Majesté ne dormit pas cette nuit-là. Elle commanda que le Grec Xéon fût amené devant Elle sur-le-champ. Elle voulait l’interroger personnellement, afin d’en apprendre davantage sur ces Spartiates qui, plus que les Athéniens, occupaient toutes ses pensées. La guerrière Artémise avait, comme Mardonius, pris congé et elle allait se retirer lorsqu’elle entendit les ordres de Sa Majesté. Elle se retourna et, par souci de Sa Majesté, dit ceci :
    — Sire, je t’en prie, au nom de l’armée et de ceux qui t’aiment, je te supplie de prendre soin de ta Royale Personne. Même si ton esprit est divin, il est enfermé dans une enveloppe mortelle. Dors un peu. Ne te laisse pas agiter par des soucis qui ne portent que sur des fantasmes.
    Le général Mardonius la soutint avec force.
    — Pourquoi Te tourmenter, Seigneur, avec les récits d’un esclave ? Quelle importance peuvent revêtir les histoires d’officiers obscurs et leurs querelles intestines, alors que nous nous trouvons à un moment suprême ? Ne Te laisse pas troubler davantage par les racontars d’un sauvage qui Te déteste et déteste la Perse de toutes ses fibres. Tout ce qu’il raconte n’est que mensonges, si Tu veux mon avis.
    Sa Majesté sourit.
    — Au contraire, mon ami, je crois que le récit de

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