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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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déclaré quelques semaines plus tôt : « Seuls les murs de bois ne vous feront pas défaut. »
    Ces misérables résistants furent éliminés aisément par les archers impériaux, qui les occirent à distance.
    — Autant pour la prophétie, observa Mardonius.
    Les feux de bivouac de l’Empire brûlaient désormais sur l’Acropole. Demain Sa Majesté Elle-même entrerait dans la ville. Des plans pour la destruction de tous les temples et sanctuaires des dieux helléniques et pour l’incendie du reste de la ville avaient été approuvés. La fumée et les flammes seraient, selon l’officier de renseignements, visibles de l’autre côté du détroit et des Athéniens qui se tapissaient dans les hauts pâturages de chèvres, sur Salamine.
    — Ils seront aux premières places, dit en souriant ce lieutenant, pour assister à la destruction de leur univers.
    Il se faisait tard et Sa Majesté commençait à montrer des signes de fatigue. Le mage suggéra donc de mettre un terme à la soirée. Tout le monde quitta ses divans, se prosterna profondément et partit, à l’exception du général Mardonius et de la reine Artémise, que Sa Majesté pria discrètement de rester. Sa Majesté souhaita que Son historien demeurât également pour coucher les minutes des entretiens. Il était évident que Sa Majesté était troublée. Seule avec ses deux confidents et moi sous sa tente, Elle raconta un rêve.
    — Je me trouvai sur un champ de bataille qui semblait s’étendre à l’infini et que jonchaient une immensité de cadavres. Des cris de victoire de généraux et de soldats emplissaient l’air. Soudain j’aperçus le cadavre de Léonidas. Sa tête décapitée était fichée sur une pique, comme nous l’avions fait aux Thermopyles. Le corps était cloué à un arbre au milieu de la plaine. Je fus saisi de chagrin et de honte. Je courus vers l’arbre et criai à mes hommes de détacher le Spartiate. Il me sembla dans ce rêve que, si je pouvais remettre la tête du roi sur son corps, tout irait bien. Il reprendrait vie et nous deviendrions même amis, ce que j’espérais profondément. J’atteignis la pique sur laquelle était fichée sa tête…
    — Et la tête était celle de Ta Majesté ? demanda Artémise.
    — Le rêve est-il donc à ce point évident ? demanda à son tour Sa Majesté.
    — Ce n’est rien et cela ne veut rien dire, déclara la reine guerrière d’un ton emphatique. Et elle continua de parler d’une manière qui minimisait toute l’affaire, priant Sa Majesté de se défaire au plus tôt de cette obsession. Cela signifie simplement que Sa Majesté, qui est un roi, s’avise de la mortalité de toutes choses, y compris d’Elle-même. C’est de la sagesse, comme Cyrus le Grand en a témoigné lorsqu’il a épargné le vie de Crésus de Lydie.
    Sa Majesté réfléchit longuement aux propos d’Artémise. Il souhaitait en être convaincu, et cependant il était évident que ce n’était pas tout à fait le cas.
    — La victoire est à Toi, Majesté, et rien ne Te l’arrachera, dit alors le général Mardonius. Demain, nous brûlerons Athènes, comme avait voulu le faire Ton père Darius et comme Tu projetais Toi-même de le faire. C’est la raison pour laquelle Tu as réuni cette armée et cette flotte magnifiques et que Tu as travaillé si longtemps et surmonté tant d’obstacles. Réjouis-Toi, Mon Seigneur ! Toute la Grèce est agenouillée devant Toi. Tu as défait les Spartiates et Tu as tué leur roi. Tu as repoussé devant toi les Athéniens comme du bétail, Tu les as contraints à abandonner les temples de leurs dieux, leurs terres et toutes leurs possessions. Tu triomphes, Sire, la semelle de Ta sandale sur la gorge de la Grèce !
    La victoire de Sa Majesté était si totale, déclara Mardonius, que la Personne Royale n’avait plus besoin de s’attarder fût-ce une heure dans ces affreux antipodes de la terre.
    — Laisse-moi faire le travail pénible, Majesté. Prends le bateau pour rentrer demain à Suse et t’offrir à l’adoration de Tes sujets, et pour T’attacher aux plus pressantes affaires de l’Empire, que tu as négligées trop longtemps pour t’occuper de cette peste hellénique. Je ferai le ménage pour toi. Ce que tes forces font pour toi est fait par toi.
    — Et le Péloponnèse ? demanda Artémise, parlant de la péninsule méridionale de la Grèce, qui demeurait inconquise. Qu’est-ce que tu en feras, Mardonius ?
    — Le

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