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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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les Grecs étaient là, tout comme les Grecs voyaient leur présence. Le soir, Léonidas convoqua mon maître et les autres chefs de pelotons, les énotomarques, sur le monticule qui s’élevait devant le Mur Phocidien, là où il avait établi son poste de commandement. Il s’adressa aux officiers spartiates et les commandants des autres cités alliées, également convoqués pour ce conseil, commencèrent à arriver. Cela se déroula selon le programme prévu par le roi. Il voulait que les officiers alliés entendissent ce qu’il n’était censé dire qu’aux Spartiates.
    — Frères et camarades, déclara Léonidas aux Lacédémoniens autour de lui, il semble qu’en dépit de nos impressionnantes démonstrations, le Perse n’ait pas été convaincu de la sagesse de refaire ses bagages et de rentrer chez lui. Il semble qu’après tout nous soyons obligés de nous battre contre lui. Voici donc ce que j’attends de chacun de vous. Vous êtes l’élite de l’Hellade, officiers et commandants de la nation de Lacédémone, choisis par le Congrès Isthmique pour asséner le premier coup pour la défense de notre pays. Rappelez-vous que nos alliés prendront exemple sur vous. Si vous montrez de la peur, ils auront peur. Si vous montrez du courage, ils rivaliseront avec vous. Notre comportement ici ne doit pas être différent de nos autres campagnes. D’une part, il sera inutile de prendre des précautions extraordinaires et de l’autre, il faudra se garder de la témérité. D’abord, veillez aux détails. Maintenez sans changements les heures d’entraînement de vos recrues. N’omettez aucun sacrifice aux dieux. Continuez votre gymnastique et vos exercices. Prenez le temps de soigner votre chevelure, comme toujours et même, consacrez-y plus de temps.
    Les officiers alliés étaient débout autour du feu et parmi les Spartiates. Léonidas poursuivit comme s’il ne parlait qu’aux siens, mais attentif aux Alliés.
    — Rappelez-vous que nos alliés ne se sont pas entraînés toute leur vie pour la guerre, comme nous. Ce sont des fermiers et des marchands, citoyens-soldats de leurs milices civiles. Néanmoins, leur valeur est certaine, sans quoi ils ne seraient pas ici. Pour les Phocidiens et les Locriens de l’Opontide, ceci est leur pays ; ils se battent pour défendre leurs foyers et leurs familles. Quant aux hommes des autres cités, les Thébains, les Corinthiens, les Tégéates, les Orchoméniens, les Arcadiens, les Phliontes, les Thespiens, les Mantinéens et les Mycéniens, ils apparaissent à mes yeux comme dotés de vertus viriles encore plus grandes, car ils viennent de leur propre gré, non pour défendre leur territoire, mais la Grèce entière.
    Il indiqua d’un geste les nouveaux arrivants.
    — Bienvenue, mes frères. Puisque me voici parmi des Alliés, j’ai donc fait un long discours.
    Les officiers émirent de petits rires.
    — Je dis aux Spartiates, reprit Léonidas, ce que je vous dis. Vous êtes les commandants. Vos hommes auront les yeux sur vous. Qu’aucun officier ne reste seul ni se cantonne à la compagnie des autres officiers, mais qu’il circule sans cesse parmi ses hommes. Qu’ils vous voient et vous trouvent sans peur. S’il y a une tâche à accomplir, mettez-y la main les premiers, les hommes vous suivront. Quelques-uns d’entre vous, je l’ai vu, ont érigé des tentes. Faites-les replier immédiatement. Nous dormirons tous comme je le fais, à la belle étoile. Tenez vos hommes occupés. S’il n’y a pas de travail, inventez-en, car, lorsque les soldats ont le temps de parler, leurs propos se laissent gagner par la peur. L’action, en revanche, engendre le désir d’encore plus d’action. Maintenez constamment la discipline. Qu’aucun homme n’aille vaquer à ses besoins naturels sans avoir son bouclier et sa lance près de lui.
    » Gardez en mémoire, poursuivit-il, le fait que les armes les plus formidables des Perses, leur cavalerie et leurs masses d’archers et de frondeurs ne peuvent rien ici en raison du terrain. C’est pourquoi nous avons choisi ce site. L’ennemi ne peut pas faire passer plus d’une douzaine d’hommes à la fois par le défilé et il ne peut pas en masser plus d’un millier devant le mur. Nous sommes quatre mille, nous valons quatre fois plus qu’eux.
    Cela suscita le premier accès de rire sincère. Léonidas cherchait à exciter le courage non seulement par ses propos, mais également par son ton calme et

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