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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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Des ordres pour les troupes et encore des ordres, du parchemin pour les rapports et les réquisitions, pour les appels et les dépêches, pour les cours martiales et les récompenses pour le courage. Du parchemin pour enregistrer toutes les fournitures qu’expédiait le Grand Roi, et tout le butin qu’il se proposait de ramener chez lui. Du parchemin pour établir la liste des pays incendiés et des cités mises à sac, des prisonniers, des esclaves enchaînés…
    À ce moment-là, mon maître arriva près du cercle des auditeurs. Il saisit sur-le-champ la terreur sur leurs visages et, sans un mot, il s’avança au milieu du cercle. Quand il vit qu’il comptait parmi ses auditeurs un officier Spartiate, le conteur redoubla de brio. Il se délectait de la peur que ses mots répandaient dans l’auditoire.
    — Mais le plus effrayant reste à dire, mes frères, reprit le Trachinien. Ce même jour, alors que nos geôliers nous emmenaient souper, nous sommes passés devant les archers perses qui s’entraînaient. Même les dieux de l’Olympe n’auraient pu en réunir autant ! Je vous jure, mes amis, qu’ils étaient si nombreux que, lorsqu’ils tiraient leurs volées, la masse des flèches obscurcissait le soleil !
    Les yeux de ce bavard brillaient de plaisir. Il se tourna vers mon maître, comme pour savourer l’angoisse que son récit aurait pu allumer, même chez un Spartiate. Mais il fut déçu. Dienekès le regarda froidement, l’air presque ennuyé.
    — Bien, dit-il. Alors nous nous battrons à l’ombre.
    Ce fut au milieu de la seconde veille que la première alarme se répandit. Je ne m’étais pas encore endormi, et j’étais occupé à mettre le bouclier de mon maître dans son étui, pour le protéger contre la pluie qui s’annonçait ; puis j’entendis le remous révélateur des corps qui se mettaient en mouvement et le changement dans le rythme des voix. Un camp en alerte dégage un bruit complètement différent de celui d’un camp au repos. Dienekès s’éveilla d’un sommeil profond, comme un chien de berger qui perçoit de l’agitation parmi ses moutons.
    — Bande de chiens, marmonna-t-il, ça commence déjà.
    Les premières patrouilles dépêchées au nord étaient revenues au camp. Elles avaient vu les torches des patrouilleurs à cheval perses et elles avaient prudemment battu en retraite avant d’être coupées de leur base. On apercevait distinctement l’ennemi du haut de la montagne, rapportèrent-elles, à une vingtaine de stades ou moins, le long de la piste. Quelques éclaireurs, partis pour leur compte en reconnaissance, étaient aussi rentrés au camp et confirmèrent ce rapport.
    Au-delà de la crête du Kallidromos, sur la vaste plaine trachinienne, les premières unités perses arrivaient.

5
    Dès qu’il vit apparaître l’avant-garde perse, Léonidas commanda que tout le contingent Spartiate fût sur pied et armé ; les Alliés reçurent l’ordre de se mettre ensuite en formations et de se préparer à avancer. Le reste de la nuit et le lendemain furent consacrés à dévaster entièrement la plaine trachinienne et les collines alentour, et poussant au nord vers la côte, aussi loin que la rivière Spercheios et, à l’intérieur des terres, jusqu’à la citadelle et aux falaises voisines. Des feux de camp furent allumés sur toute la plaine, pas des feux à rôtir les lapins comme d’habitude, mais d’énormes brasiers, afin de donner l’impression que les Alliés étaient très nombreux. Les unités alliées échangeaient des invectives et des insultes dans la nuit, pour paraître aussi confiantes et joyeuses que possible. Le matin, toute la plaine était recouverte de la fumée de ces feux et de la brume marine, exactement comme le souhaitait Léonidas. Je fus parmi les quatre dernières équipes occupées à attiser les feux, tandis qu’une aube trouble se levait sur le golfe. On voyait les Perses sur la rive fertile du Spercheios, des unités de reconnaissance à cheval et des archers marins des navires rapides de l’ennemi. Nous leur criâmes des injures et ils rétorquèrent de même.
    Un jour passa, puis un autre. Les unités principales ennemies commençaient à arriver et à remplir la plaine. Tous les Grecs battirent en retraite devant cette marée mède. Les éclaireurs virent les officiers de Xerxès réclamer les meilleurs sites pour les pavillons de Sa Majesté et occuper les meilleurs pâturages pour Ses chevaux.
    Ils savaient que

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