Les Mythologies
demi-dieu ; contrairement à eux, il n'a pas ce côté violent ou soumis à la fatalité. Ulysse est la Grèce, sa civilisation, son intelligence et c'est sans doute ce qui fera son succès.
Voir : Sirènes
Ht Zeus
Outre ses multiples et pittoresques aventures amoureuses, le dieu des dieux est loin d'être la plus intéressante des divinités grecques. Sans doute parce qu'il n'est jamais que le symbole, le représentant d'une mythologie policée, plus humaine quand la mythologie archaïque, représentée par les Titans et tous les anciens dieux, plonge dans le naturel, dans le cercle de la vie et de la mort. Pourtant, Zeus conserve un intérêt : celui d'avoir établi une hiérarchie entre les dieux et entre les hommes. Une hiérarchisation que l'on retrouve chez les Scandinaves où, sur ordre d'Odin, Heimdall établi les trois classes sociales séparant le genre humain. Enfin, si Zeus acquit une telle prépondérance dans le monde antique, grec ou romain, c'est certainement en raison de ses attributs originels qui font de lui le maître du ciel... et donc de la terre. Parce que les Grecs et les Romains étaient des peuples de paysans, de cultivateurs plus que de marins, parce qu'ils étaient particulièrement sensibles aux aléas du temps - dans le sens de la météorologie -, il prit le pas sur son frère Poséidon. Voir : Jupiter, Odin, Heimdall
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PARTIE II
LA MYTHOLOGIE
R0MAN0ÉTRUSQUE
Parce qu'elle reprend les noms et souvent les fonctions des divinités grecques, on a tendance à faire de la religion romaine une pâle imitation de la religion grecque. Pourtant, la religion romaine existe. Elle est même assez particulière, d'abord du fait de son héritage étrusque, un héritage qu'elle revendiquera, pour lequel elle se passionnera et qui, jusqu'à l'apparition des cultes orientaux « importés » en quelque sorte par les légions romaines, sera le fondement même de la pratique religieuse et cultuelle. Une pratique particulièrement intense d'ailleurs, à l'image de celle des Etrusques. En effet, les premiers Romains, comme les Etrusques avant eux, avaient un véritable don pour faire de chaque instant de leur vie un sujet de pratique religieuse. Au point que la moindre action quotidienne, comme sortir de sa maison, se laver ou manger pouvait donner lieu à un rite cultuel. Trop de rites tue-t-il le rite ? C'est la question que l'on pourrait se poser, notamment lorsque l'on sait quel sera le destin de la religion romaine primitive, rapidement cantonnée à des libations, des gestes ou des prières dénués de sens pour la plupart de ceux qui les pratiquaient, une religion qui perdra de son intérêt au point que les Romains se tourneront avec ferveur et intérêt vers d'autres religions, plus orientales, plus mystiques, plus exotiques aussi. Une religion qui, de fait, pâtira d'être incomprise plus qu'inintéressante. Seul peut-être l'aspect le plus « ésotérique », le plus sujet au mystère de la religion romano-étrusque perdurera, dans la pratique purement romaine ellemême, mais également dans la pratique de cultes importés d'Orient. Cette pratique est celle de la divination. Haruspices, astrologie, lecture des livres sacrés constituent la base même de la divination romano-étrusque. Une divination qui est même en soi une forme de religion, la connaissance de l'avenir, plus ou moins proche, ne constituant pas le fondement de cette pratique. Dans toutes les religions orientales ou antiques - qui toutes la pratiquent -, elle en est plutôt une conséquence, la conséquence de l'acquisition de la connaissance. Car c'est cela la divination : la communication avec le monde divin, la connaissance que l'on peut en retirer, un pas dans le divin en quelque sorte. Ce désir, cette volonté de connaissance divine constitue la base même de la religion étrusque, dont Macrobe dit un peu sévèrement qu'elle est la « mère de toutes les superstitions ». Une réflexion qui confirme la méconnaissance du sens réel des pratiques cultuelles héritées de l'antique Etrurie. De fait, la religion étrusque est une des rares religions révélées de l'Antiquité. Contrairement aux religions du Livre cependant, cette révélation ne concerne nullement celle de l'existence de Dieu ou du destin de l'homme, 69
mais uniquement des rites cultuels à suivre. Des rites qui permettent d'entrer en contact avec les dieux, de pénétrer leur monde, notamment par les rites divinatoires. De fait, il s'agit donc de
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