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Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Titel: Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre De Lacretelle
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connaît leurs raisons, et d'ailleurs lui-même en fut un peu responsable, car de bonne heure il se réfugia dans la solitude morale, hautain et découragé.
Cette adolescence difficile servit son génie : l'amertume, les heurts, stimulent Lamartine. Ses Méditations, écrites fiévreusement, en pleine crise, au moment des pires froissements avec sa famille, des maladies et des difficultés qui l'accablent, en sont le meilleur témoignage. De 1820 à 1830, alors qu'il coule on paix des jours heureux, son œuvre poétique s'en ressent : les Nouvelles Méditations—à part quelques pièces antérieures à 1820—n'égalent pas les premières : la Mort de Socrate, le Chant du Sacre ne sont que des œuvres facilement rimées et dont lui-même ne pensait pas grand'chose. Les Harmonies même, écrites au jour le jour de 1825 à 1830, sont d'une autre manière, adoucie et plus paisible.
    Il faut remonter jusqu'à Némésis, plus loin encore à l'Ode au comte d'Orsay, à la Vigne et la Maison et à cette admirable Invocation à la Croix qui ne fut publiée qu'après sa mort pour retrouver l'inspiration mélancolique, désespérée et hautaine des premières Méditations.

CHAPITRE III - LES LAMARTINE PENDANT LA TERREUR. LES PREMIÈRES ANNÉES.
    À s'en tenir au seul témoignage de Lamartine, il serait difficile de connaître le véritable lieu de sa naissance, puisque dans ses poèmes et ses souvenirs il a tour à tour indiqué Saint-Point, Mâcon et Milly comme son berceau. Toutefois, grâce à son acte de baptême, on sait qu'il naquit à Mâcon le 10 octobre 1790, fut baptisé le lendemain par le curé de Saint-Pierre, et eut pour parrain et marraine son grand-père de Lamartine, malade et représenté par son fils aîné, et sa grand'mère maternelle Mme Des Roys. Mme de Lamartine nous apprend que quelques heures après sa naissance l'enfant fut porté au couvent des Ursulines où la supérieure, Mme de Luzy, une bonne vieille grand'tante, présenta l'enfant à la chapelle de la Vierge, et que toute la communauté pria pour lui.
Des doutes se sont élevés au sujet de la maison natale du poète [On trouvera le détail de la question dans une étude de M. Paul Maritain, la Maison natale de Lamartine (Annales de l'Académie de Mâcon, iiie série, t. VI). M. Maritain, qui ignorait l'existence des documents que nous citons plus loin, a conclu que la maison natale du poète était l'hôtel de la rue Bauderon-de-Senecé.] : en effet, les Lamartine possédaient alors deux immeubles à Mâcon. L'un, l'hôtel familial, était situé au numéro 3 de l'actuelle rue Bauderon-de-Senecé, au xviiie siècle rue de la Croix-Saint-Girard, et sous la Révolution rue Solon ; l'autre occupait le numéro 18 de la rue des Ursulines, devenue pendant la Terreur rue Jean-Jacques-Rousseau. Dans laquelle de ces deux maisons Lamartine vit il le jour ? La question en soi est de peu d'importance, car toutes deux ne formaient en réalité qu'un même immeuble compris dans l'angle formé par les deux rues à leur intersection, et il existait entre elles une cour, un passage et des jardins communs.
    Néanmoins, la maison de la rue des Ursulines est bien la maison natale du poète et il existe deux témoignages qui devraient clore la discussion.
Le 21 décembre 1819, Mme de Lamartine a noté dans son journal que son mari, gêné par une mauvaise récolte, songeait à vendre la maison qu'ils habitaient à Mâcon et à vivre désormais uniquement à Milly, ou peut-être, ajouta-t-elle, dans l'ancienne petite maison que nous avons habitée les premiers temps de notre mariage et qui est à l'abbé de Lamartine. Cette maison est bien celle de la rue des Ursulines : nous savons en effet, par le testament de Louis-François de Lamartine, qu'elle échut à l'abbé ; celui-ci, d'ailleurs, n'y logea jamais et la louait ordinairement. Le poète la trouva en 1826 dans sa succession, et la vendit aussitôt car elle était inhabitable. Enfin, on lit dans la déclaration d'immeubles faite en décembre 1790 par Louis-François au cadastre de Mâcon et parmi l'énumération de ses propriétés, une maison rue des Ursulines occupée par M. de Pra [Nous donnons ici le texte complet de cette pièce, copié sur le brouillon de Louis-François de Lamartine, et qui donne quelques détails curieux sur son train de maison au début de la Révolution.
Déclaration de maison, etc., faite en 1790. Décembre.
Maison rue des Ursulines, occupée par M. de Pra.
32 pieds de

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