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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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à
consommer à peu près tout ce qu’elle produisait. Philip voulait voir chaque
ferme se concentrer sur une seule denrée. Tout le grain serait cultivé dans un
groupe de village du Somerset, où le prieuré possédait également plusieurs
moulins. Les fertiles collines du Wiltshire engraisseraient du bétail qui
donnerait du beurre et de la viande. La petite communauté de
Saint-John-de-la-Forêt élèverait des chèvres et ferait du fromage. Mais le
projet le plus important de Philip était de transformer toutes les fermes de
moyenne importance – celles établies sur un sol ingrat ou pas très fertile, en
particulier dans les collines, en élevage de moutons.
    Il avait
passé sa jeunesse dans un monastère où l’on élevait des moutons (comme un peu
partout dans cette région du pays de Galles), et il avait vu le prix de la
laine monter lentement mais régulièrement, année après année, depuis aussi
longtemps qu’il pouvait se souvenir. Les moutons, à la longue, résoudraient de
façon permanente les problèmes d’argent du prieuré.
    Voilà pour
le deuxième point du plan. Le troisième était de démolir la cathédrale et d’en
bâtir une nouvelle.
    Vieille,
laide et peu pratique, la présente église démontrait avec sa tour nord-ouest
écroulée le manque de solidité de l’ensemble de l’édifice. Plus hautes, plus
grandes et – surtout – moins sombres, les églises modernes conçues pour mettre
en valeur les tombes importantes et les saintes reliques que les pèlerins
venaient voir. Aujourd’hui, de plus en plus, les cathédrales comportaient des
autels secondaires et des chapelles spéciales consacrées à des saints
particuliers. Une église bien conçue répondant aux multiples exigences des
congrégations d’aujourd’hui attirerait beaucoup plus de fidèles et de pèlerins
que Kings-bridge ne pouvait en accueillir pour l’instant ; et, par là même
deviendrait très rentable. Quand Philip aurait remis en ordre les finances du
prieuré, il bâtirait une nouvelle église qui symboliserait la renaissance de
Kings-bridge.
    Ce serait
le couronnement de sa carrière. Cette reconstruction, il ne pourrait la
financer que dans une dizaine d’années. Une perspective pas très
encourageante : il aurait alors près de quarante ans ! Mais, d’ici un
an, il espérait pouvoir entreprendre un programme de réparations qui rendrait
le bâtiment actuel respectable, sinon impressionnant, pour la Pentecôte
suivante.
    Maintenant
qu’il avait un plan, il se sentait de nouveau joyeux et optimiste. Songeant aux
détails, ce fut à peine s’il entendit un bruit au loin, comme le claquement
d’une grande porte. Il se demanda vaguement si quelqu’un se promenait déjà dans
le dortoir ou le cloître. De toute manière, s’il y avait un problème, on l’en
informerait assez tôt, et ses pensées revinrent aux loyers et aux dîmes. Une
autre importante source de richesse pour les monastères, c’étaient les dons des
parents des jeunes novices, mais, pour attirer les novices, le monastère avait
besoin d’une école florissante.
    Ses
réflexions furent une fois de plus interrompues, cette fois par un bruit plus
fort qui fit légèrement trembler sa maison. Il ne s’agissait assurément pas
d’une porte qui claquait. Que se passait-il donc ? Il s’approcha de la
fenêtre et poussa le volet. Laissant entrer le froid de la nuit, frissonnant,
Philip contempla l’église, la salle capitulaire, le cloître, le dortoir et les
bâtiments de la cuisine : tout semblait paisible sous le clair de lune.
L’air était si glacé que ses dents lui faisaient mal lorsqu’il respirait. Mais
il y avait quelque chose dans cet air. Il renifla. Cela sentait la fumée.
    Il fronça
les sourcils, inquiet, mais il ne voyait pas de feu.
    Il rentra
la tête dans sa chambre et huma de nouveau l’air, pensant que la fumée
provenait peut-être de sa cheminée, mais ce n’était pas le cas.
    Intrigué
et soucieux, il enfila rapidement ses bottes, prit son manteau et sortit en
courant.
    Comme il
se hâtait sur la pelouse vers le cloître, l’odeur de fumée se fit plus forte.
Sans aucun doute, une partie du prieuré brûlait. Philip pensa tout d’abord à la
cuisine : presque tous les incendies partaient des cuisines. Il traversa
en courant le passage reliant le transept sud à la salle capitulaire, puis
traversa le cloître. De jour, il aurait pris par le réfectoire pour gagner la
cour de la cuisine mais, la

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