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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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l’égard des deux parties, mais Jack l’évita
avec agilité. Il traversa en courant les ruines du chœur, contournant les piles
de décombres et sautant par-dessus les poutres effondrées. Il entendait
derrière lui les pas lourds et le souffle haletant d’Alfred. La peur lui
donnait des ailes.
    Quelques
instants plus tard, il comprit qu’il était parti dans la mauvaise direction. Il
n’y avait pas d’issue de ce côté-là de la cathédrale. Il se rendit compte, le
cœur serré, que son erreur allait lui coûter une raclée.
    La partie
supérieure du mur est s’était effondrée et les pierres s’entassaient au pied.
N’ayant nulle part d’autre où aller, Jack se mit à escalader les décombres.
Alfred sur ses talons. Il arriva en haut et vit devant lui un vide d’une
quinzaine de pieds. Il hésita craintivement au bord : c’était trop haut
pour qu’il saute sans se blesser. Alfred voulut lui empoigner la cheville. Jack
perdit l’équilibre. Un instant, il resta un pied sur le mur et l’autre dans le
vide, battant l’air de ses bras pour essayer de s’agripper à quelque chose.
Alfred lui bloquait la cheville. Jack se sentit tomber inexorablement du
mauvais côté. Alfred maintint encore un moment sa prise, puis lâcha. Incapable
de se redresser Jack tomba et s’entendit hurler. Il atterrit sur le côté
gauche. Le choc fut épouvantable. Par malchance, son visage heurta une pierre.
Tout devint noir.
    Lorsqu’il
ouvrit les yeux, Alfred était planté devant lui, à côté d’un moine âgé. Jack
reconnut Remigius, le sous-prieur, qui le voyant reprendre conscience lui
dit : « Lève-toi, mon garçon. » Incapable de bouger son bras
gauche, le visage meurtri Jack parvint à s’asseoir. Il avait cru qu’il allait
mourir et il fut surpris de pouvoir remuer. Se servant de son bras droit pour
se redresser, il se remit péniblement sur ses pieds, en faisant peser son poids
sur sa jambe droite. Remigius le prit par le bras gauche et Jack poussa un cri
de douleur, ce qui n’émut nullement le sous-prieur, lequel saisit également
Alfred par l’oreille. Sans doute allait-il leur infliger une sévère punition à
tous les deux, songea Jack. Mais il avait trop mal pour s’en inquiéter.
« Dis-moi, mon garçon, pourquoi essaies-tu de tuer ton frère ?
    — Ce
n’est pas mon frère », répondit Alfred. L’expression de Remigius changea.
« Pas ton frère ? fit-il. Vous n’avez donc pas la même mère et le
même père ?
    — Elle
n’est pas ma mère, dit Alfred. Ma mère à moi est morte.
    — Quand
ta mère est-elle morte ? dit Remigius d’un ton doucereux.
    — A
Noël.
    — A
Noël dernier ?
    — Oui. »
    Jack sentit
malgré sa souffrance que pour une raison inconnue, l’information intéressait
prodigieusement Remigius. Frémissant d’excitation réprimée, le moine
demanda : « Ton père n’a donc rencontré que récemment la mère de ce
garçon ?
    — Oui.
    — Et
depuis qu’ils sont… ensemble, ont-ils consulté un prêtre pour faire sanctifier
leur union ?
    — Euh…
Je ne sais pas. » Alfred ne comprenait pas très bien ce que voulait dire
le moine. Jack non plus, d’ailleurs.
    « Enfin,
se sont-ils mariés ? reprit Remigius avec impatience.
    — Non.
    — Je
vois. » Remigius eut l’air ravi de cette nouvelle, alors que Jack
s’attendait à une réaction contraire. Il demeura un moment silencieux et
songeur, puis il parut se rappeler l’existence des deux garçons. « Eh
bien, si vous voulez rester au prieuré et manger le pain des moines, ne vous
battez pas, même si vous n’êtes pas frères. Nous autres, hommes de Dieu, nous
ne devons pas voir le sang versé : c’est une des raisons pour lesquelles
nous vivons à l’écart du monde. » Là-dessus, Remigius les lâcha tous les
deux, tourna les talons, et Jack enfin put aller clopin-clopant rejoindre sa
mère.
    Il lui
avait fallu trois semaines, et non pas deux, mais Tom était parvenu à
transformer la crypte en une église improvisée.
    Aujourd’hui
l’évêque élu venait y célébrer la première messe. Une fois le cloître déblayé,
Tom en avait réparé les parties endommagées. Un travail assez facile car les
cloîtres étaient des constructions peu compliquées, guère plus que de simples
allées couvertes. Le reste de l’église se résumait à des tas de ruines et
certains des murs encore debout risquaient toujours de s’effondrer, mais Tom
avait dégagé un passage qui

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