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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Après tout, ce n’est peut-être pas une si bonne
idée.
    — Quelles
autres solutions avez-vous ?
    — Aucune.
    — Alors
il faut essayer celle-ci en espérant que tout ira bien.
    — C’est
cela, dit Philip. Espérer que tout ira bien.

IX
    La nuit
précédant le dimanche de la Pentecôte, Philip ne ferma pas l’œil.
    Le soleil
avait brillé toute la semaine – une chance car un plus grand nombre de gens se
porteraient volontaires par beau temps – mais, à la tombée de la nuit le samedi
soir, il s’était mis à pleuvoir. Le prieur resta éveillé, écoutant avec
consternation les gouttes frapper sur le toit et le vent siffler dans les
arbres. Il avait le sentiment d’avoir assez prié : maintenant Dieu devait
être parfaitement au courant des circonstances.
    Le
dimanche précédent, chaque moine du prieuré s’était rendu dans les églises de
la paroisse pour annoncer aux fidèles qu’ils pouvaient obtenir la rémission de
leurs péchés en travaillant sur le chantier de la cathédrale. Le dimanche de
Pentecôte, ils obtiendraient le pardon des péchés de l’an passé ; ensuite
un jour de travail vaudrait une semaine de péchés de routine, à l’exclusion du
meurtre et du sacrilège. Philip lui-même s’était réservé les quatre églises de
Shiring, tandis qu’il chargeait deux moines de visiter le plus possible des
innombrables petites églises de Winchester. La ville était à deux jours de
voyage, mais les gens n’hésiteraient pas – espérait Philip – à utiliser les six
jours de vacances de Pentecôte pour répondre à l’appel. Au total, des milliers
de gens avaient entendu le message. Restait à savoir combien se laisseraient
convaincre.
    Toute la
semaine, le monastère entier avait travaillé sur le chantier. Le beau temps et
les longues journées du début de Fête avaient facilité les choses. On avait
fini les fondations du mur côte est du chœur. Côté nord, il ne restait plus que
les pierres à poser. Tom avait construit quantités d’appareils de levage en
prévision des dizaines de volontaires qu’on attendait pour creuser le reste. En
outre, la berge de la rivière disparaissait sous la masse de bois envoyée au
fil de l’eau par les forestiers. Il faudrait le monter, ainsi que les pierres
de la carrière, jusqu’au chantier. Il y avait du travail pour des centaines de
gens.
    Mais
viendraient-ils ?
    A minuit,
Philip se leva et sous la pluie gagna la crypte pour les matines. Après
l’office, l’averse cessa. Au lieu de se recoucher, il resta assis à lire. Ces
temps-ci, il n’avait que les quelques heures entre minuit et l’aube à consacrer
à l’étude et à la méditation, sa journée étant prise intégralement par l’administration
du monastère et du chantier.
    Il avait
du mal à se concentrer car ses pensées revenaient sans cesse à la journée qui
s’annonçait. En un jour, il jouait le travail d’une année, et davantage encore.
Il se demandait parfois s’il ne péchait pas par orgueil ; puis il pensait
à tous les gens qui dépendaient de lui, attendaient sa protection, la sécurité
de leur emploi : les moines, les serviteurs du prieuré, les carriers, Tom
et Alfred, les villageois de Kings-bridge et les fidèles de toute la région.
Waleran ne se soucierait pas d’eux comme le faisait Philip. Non, ce n’était pas
la volonté de Dieu que l’évêque Waleran l’emportât dans cette épreuve. Il y
avait trop d’âmes dans la balance de la justice.
    L’aube
enfin se leva et Philip rejoignit les moines à la crypte pour l’office de
prime. Ils étaient tous nerveux et agités, conscients que la journée serait
cruciale pour leur avenir. Le sacristain célébra hâtivement l’office et pour
une fois Philip lui pardonna.
    Au sortir
de la crypte, ils constatèrent, en se rendant au réfectoire pour le déjeuner,
que le ciel était bleu et clair. Dieu leur envoyait le temps pour lequel ils
avaient tant prié, c’était un bon début.
    Tom le
bâtisseur n’était pas tranquille, lui non plus. Tout son avenir dépendait d’une
petite journée de quelques heures. Philip lui avait montré la lettre du prieur
de Canterbury. Il avait tout de suite compris que, si la cathédrale se
construisait à Shiring, Waleran engagerait son propre maître bâtisseur. Il ne
se risquerait pas à employer un partisan de Philip, pas plus qu’à se servir de
ses plans.
    Pour Tom,
c’était Kings-bridge ou rien. La seule occasion qu’il aurait dans sa

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