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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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vie de
bâtir une cathédrale se trouvait aujourd’hui gravement menacée.
    Le matin,
on l’invita à assister au chapitre avec les moines. Cela arrivait de temps en
temps, lorsqu’on devait discuter du programme de construction, pour lequel il
fallait son avis éclairé sur les questions de plans, de coût, ou de dates.
Aujourd’hui, on parlerait des dispositions à prendre pour organiser les
travailleurs volontaires… s’il s’en présentait. Tom voulait transformer le
chantier en ruche bourdonnante d’activité pour le moment où l’évêque Henn
arriverait.
    Il écouta
machinalement les épîtres et les prières sans comprendre les mots latins, tout
en pensant à ses projets du jour. Puis Philip lui demanda d’esquisser
l’organisation du travail.
    « Je
m’occuperai d’élever le mur est de la cathédrale, pendant qu’Alfred posera les
pierres des fondations ailleurs », commença Tom. Il faut avancer au maximum
ces travaux de base.
    — De
combien d’hommes aurez-vous besoin tous les deux pour vous aider ? demanda
Philip.
    — Pour
Alfred, deux ouvriers qui lui apporteront les pierres provenant des ruines de
l’ancienne église. Il lui faudra aussi quelqu’un pour préparer le mortier.
Quant à moi, j’aurai besoin aussi d’un fabricant de mortier et de deux
ouvriers. Alfred peut utiliser n’importe quelles pierres dans les fondations,
dès l’instant qu’elles sont plates dessus et dessous, mais les miennes doivent
être impeccablement taillées, puisqu’elles formeront le mur extérieur. J’ai
fait venir deux tailleurs de pierre de la carrière.
    — Votre
travail, dit Philip, ne manquera pas d’impressionner l’évêque Henry. Mais la
plupart des volontaires creuseront les fondations, je suppose ?
    — C’est
exact. Sauf les deux parties sur lesquelles Alfred et moi travaillerons,
partout ailleurs on n’en est encore qu’à quelques pieds de profondeur. Les
moines manœuvreront les treuils – j’ai expliqué le fonctionnement à plusieurs
d’entre vous – et les volontaires empliront les tonneaux.
    Remigius
intervint :
    « Et
si nous avons plus de volontaires que nécessaire ?
    — Nous
pouvons en employer tant qu’il s’en présentera, à peu près sans limite,
répondit Tom. Si on manque de treuils, les gens transporteront la terre dans
des seaux et des paniers. Le charpentier se tient prêt à confectionner des
échelles supplémentaires : nous avons le bois qu’il faut.
    — Mais
le trou des fondations ne peut pas accueillir un nombre illimité de
travailleurs, insista Remigius.
    — Plusieurs
centaines, en tout cas, dit Tom avec agacement. C’est un énorme trou.
    — Du
reste, renchérit Philip, il y a d’autres travaux à faire que de creuser.
    — En
effet, dit Tom. Il faut transporter le bois et les pierres du bord de la
rivière jusqu’au chantier. Vous, les moines, vous vérifierez que les matériaux
sont déposés au bon endroit sur le site : les pierres près des trous des
fondations, mais à l’extérieur de l’église, là où elles ne gêneront pas ;
le charpentier vous dira où entasser le bois.
    — Croyez-vous,
demanda Philip, que parmi les volontaires se trouveront quelques professionnels
qualifiés ?
    — Peut-être
bien. J’espère même qu’il se trouvera quelques artisans. Les charpentiers
peuvent bâtir des chalets en prévision du travail d’hiver. Les maçons
tailleront les pierres et poseront les fondations. Si on a la chance d’avoir un
forgeron, nous lui demanderons d’utiliser la forge du village pour fabriquer
des outils. Ce serait extrêmement utile. »
    Milius, le
trésorier, prit la parole : « Tout cela est très clair. J’aimerais
que nous commencions. Quelques villageois sont déjà sur place, attendant qu’on
leur donne des instructions.
    Pourtant
Tom n’avait pas terminé. Il lui restait à dire quelque chose d’important, mais
de délicat, et il cherchait les mots appropriés. Les moines risquaient de se
montrer arrogants avec les volontaires, de les heurter. Or il fallait que la
journée se passe dans la joie et la bonne humeur.
    « J’ai
déjà eu l’occasion de travailler avec des volontaires, commença le bâtisseur.
Il est important de ne pas… de ne pas les traiter comme des serviteurs. Même si
nous pensons qu’ils espèrent une récompense céleste et qu’ils doivent donc
faire plus d’effort que pour de l’argent, rappelons-nous qu’ils voient
peut-être les choses autrement.

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