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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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leurs terres depuis le début de la guerre civile.
    « Ainsi,
reprit Stephen d’un ton songeur, Robert a confié à Ranulf le commandement de
l’opération ? Dommage. Je connais bien Robert – j’ai quasiment grandi avec
lui – et je pourrais deviner sa tactique. Mais Ranulf est un étranger pour moi.
Peu importe. Qui tient le flanc droit ?
    — Les
Gallois, seigneur.
    — Des
archers, je suppose. » Les hommes de la Galle du Sud avaient la réputation
d’être de fins tireurs.
    « Pas
ceux-là, corrigea l’éclaireur. C’est une foule déchaînée, des créatures au
visage peint, qui chantent des chansons barbares et sont armés de marteaux et
de massues. Très peu possèdent des chevaux.
    — Ils
doivent venir de Galle du Nord, conclut Stephen. Ranulf leur a sûrement promis
un beau pillage. Dieu protège Lincoln s’ils pénètrent à l’intérieur des murs.
Mais non ! Ils n’entreront pas. Comment t’appelles-tu, éclaireur ?
    — Roger
dit Lackland, déclara l’homme.
    — Lackland ?
Tu recevras dix arpents, pour ta peine.
    — Merci,
seigneur ! s’écria l’homme, ravi.
    — Allons. »
Stephen se tourna vers ses comtes. William, tendu, attendait de connaître le
rôle que le roi allait lui confier. « Où est mon seigneur Alan de
Bretagne ? » Alan poussa son cheval en avant. Il dirigeait une force
de mercenaires bretons, des hommes déracinés qui se battaient pour leur solde
et n’étaient loyaux qu’à eux-mêmes.
    « Je
vais te mettre avec tes braves Bretons en première ligne, sur ma gauche »,
annonça Stephen.
    « William
comprit la sagesse de cette mesure : les mercenaires bretons contre les
aventuriers gallois, c’était brigands contre brigands.
    « William
d’Ypres, appela Stephen.
    — Monseigneur ? »
Un homme brun montant un destrier noir leva sa lance. Il menait un autre groupe
de mercenaires, des Flamands, à peine plus fiables que les Bretons, disait-on.
    « Tu
seras sur ma gauche aussi, dit Stephen, derrière les Bretons d’Alan. »
    Les deux
chefs de mercenaires tournèrent bride et s’en furent organiser leurs hommes. William
se demandait encore où serait sa place. Il n’avait aucune envie d’être en
première ligne. Il s’était déjà assez distingue en amenant son armée. Une bonne
position sans risque, à l’arrière-garde, lui conviendrait parfaitement.
    Le roi
poursuivit : « Mes seigneurs de Worcester, Surrey. Northampton, York
et Hertford, avec vos chevaliers, vous formerez mon flanc droit. »
    William,
une fois de plus, reconnut l’intelligence du dispositif. Les comtes et leurs
chevaliers, pour la plupart montés, feraient face à Robert de Gloucester et aux
Déshérités qui le soutenaient, également à cheval.
    Cependant
William commençait à s’inquiéter de n’être pas dans les rangs des comtes. Le
roi ne l’aurait quand même pas oublié ?
    « Je
tiendrai le centre, à pied, avec des fantassins », annonça Stephen.
    Pour la
première fois, William s’insurgea intérieurement. Mieux valait rester à cheval
aussi longtemps qu’on pouvait. Mais puisque Ranulf, paraît-il, combattait à
pied, son sens exagéré de l’équité obligeait Stephen à affronter son adversaire
sur un mode d’égalité.
    « Je
prendrai avec moi William de Shiring et ses hommes », déclara le roi.
    William
devait-il se réjouir ou s’inquiéter ? C’était un grand honneur d’être
ainsi choisi – Mère serait enchantée – mais outre qu’il occuperait la position
la plus dangereuse, cela signifiait aussi qu’il serait en permanence sous l’œil
du roi. Il devrait cacher ses craintes, attaquer l’ennemi sans hésiter.
William, qui ne se battait que contraint et forcé, selon sa tactique de
prédilection, se trouvait pris au piège.
    « Les
loyaux citoyens de Lincoln fermeront la marche », annonça enfin Stephen.
Cette décision relevait de la prudence et du bon sens militaire. Les civils ne
serviraient à grand-chose nulle part, sinon à l’arrière où ils feraient quelques
dégâts en subissant un minimum de pertes.
    William
brandit la bannière de Shiring. Encore une idée de sa mère. Il n’y avait pas
droit, à strictement parler, il n’était pas officiellement comte : mais
les hommes qui l’accompagnaient étaient habitués à suivre cet étendard – du
moins William l’affirmerait-il si on l’interrogeait. De plus, à la fin de la
journée, si la bataille se déroulait bien, il serait peut-être

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