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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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argument à employer avec Stephen, William le savait. Le roi avait l’âme
très chevaleresque. « Trop équilibrées ? répéta-t-il avec mépris.
Justement, je préfère un combat égal. » Il passa les gantelets de cuir
recouverts de mailles. Le valet lui tendit un long bouclier de bois renforcé de
cuir, dont il passa la courroie autour de son cou et qu’il ajusta à sa main
gauche.
    « Nous
n’avons pas grand-chose à perdre en nous retirant maintenant, insista Hugh.
Nous ne sommes même pas maîtres du château.
    — Vous
voudriez que je laisse passer ma chance de rencontrer Robert de Gloucester sur
le champ de bataille ? dit Stephen. Voilà deux ans qu’il m’évite.
Maintenant que j’ai l’occasion de régler une fois pour toutes mon compte avec
ce traître, je ne vais pas reculer sous prétexte que nous sommes de la même
force. »
    Un garçon
d’écurie lui amena son cheval déjà prêt. Comme Stephen allait monter en selle,
une certaine agitation du côté de la porte ouest attira l’attention ; un
chevalier remonta la nef en courant, couvert de boue et de sang, il apportait
de mauvaises nouvelles, William l’aurait juré. Comme l’homme s’inclinait devant
le roi, on reconnut un des hommes d’Edward dépêchés pour garder le gué.
« Nous sommes arrivés trop tard, seigneur, dit le messager tout essoufflé.
L’ennemi a traversé la rivière. »
    Un vilain
signe de plus. William sentit le froid de l’angoisse tomber sur lui. Il n’y
avait plus que des champs vides, maintenant, entre l’ennemi et la ville de
Lincoln.
    Stephen,
momentanément abattu, retrouva vite son sang-froid. « Peu importe !
dit-il. Nous n’en rencontrerons nos adversaires que plus tôt ! » Et
il sauta en selle. Le valet lui tendit une lance en bois terminée par une
pointe de fer aiguisée, qui, avec la hache d’armes accrochée à sa selle,
complétait son armement. Le roi claqua la langue et le cheval se mit en marche.
    Derrière
lui, les comtes, les barons et les chevaliers lui emboîtèrent le pas et ce fut
une procession qui quitta la cathédrale, à laquelle, dehors, les hommes d’armes
se joignirent. Beaucoup, en proie à la peur de ce qui les attendait, auraient
bien renoncé. Mais la solennité de l’instant, l’atmosphère presque
cérémonieuse, le regard des habitants de la ville, tout cela interdisait à
quiconque de se dérober.
    Pendant la
traversée de la ville, la troupe s’accrut d’une centaine d’hommes :
boulangers bedonnants et tisserands myopes, brasseurs rougeauds, piètrement
armés et montant de pauvres bidets. Leur présence témoignait du peu de
popularité de Ranulf.
    L’armée ne
pouvant passer devant le château, sous le tir des archers postés aux créneaux,
elle quitta la ville par la porte nord, qu’on appelait l’arche de Newport,
avant d’obliquer vers l’ouest. C’était là qu’on allait s’affronter.
    William
inspecta le terrain d’un regard expert. Bien que la colline au sud de la ville
descendît en pente abrupte vers la rivière, ici, sur le flanc ouest, une longue
corniche menait doucement jusqu’à la plaine. William se rendit compte que
Stephen avait choisi un excellent point stratégique de défense car, de quelque
côté que s’approchât l’ennemi, il se trouverait toujours en contrebas de
l’armée du roi.
    Stephen
avait parcouru près de deux cents toises depuis la sortie de la ville, lorsque
deux éclaireurs, remontant la pente à toute allure, se dirigèrent vers lui.
William s’approcha pour ne rien manquer de leur rapport.
    « L’ennemi
avance rapidement, seigneur », dit l’un des messagers.
    William
tourna son regard vers la plaine. En effet, une masse noire en mouvement se
distinguait au loin : l’ennemi ! William frissonna. La peur le
tenaillait. Elle ne le lâcherait qu’au moment du combat.
    « Quel
est leur dispositif ? demanda Stephen.
    — Ranulf
et les chevaliers de Chester forment le centre, seigneur, expliqua l’éclaireur.
Ils sont à pied. »
    Pour en
savoir tant, observa William, l’homme avait dû pénétrer jusque dans le camp
ennemi et espionner les ordres de marche. Joli sang-froid…
    « Ranulf
au centre ? dit Stephen. C’est donc lui le chef, pas Robert !
    — Robert
de Gloucester tient le flanc gauche, avec un groupe d’hommes qu’on appelle les
Déshérités », poursuivit l’éclaireur.
    William
connaissait leur existence. Ils tenaient leur nom du fait qu’ils avaient perdu
toutes

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