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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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comte.
    Ses hommes
se groupèrent autour de lui, Walter, en premier comme toujours – présence solide
et rassurante – ainsi que Gervase le Vilain, Hugh la Hache et Miles les Dés.
Gilbert, tué lors de l’incident de la carrière, avait été remplacé par
Guillaume de Saint-Clair, un jeune homme au frais visage et à l’air mauvais.
    Dans la
foule des combattants qui se mettaient en place, William aperçut avec un
sursaut de colère Richard de Kingsbridge, portant une armure flambant neuve et
montant un superbe destrier. Il accompagnait le comte de Surrey. Bien qu’il
n’eût pas réuni une armée comme l’avait fait William, il ne manquait pas
d’allure, et s’il faisait de grandes choses dans cette bataille décisive, rien
ne l’empêcherait d’obtenir la faveur du souverain. Les batailles ménagent
d’imprévisibles surprises, tout comme les rois.
    Et si
Richard était tué ? Quelle chance ! William désirait cette mort plus
fort qu’il n’avait jamais désiré aucune femme.
    Il regarda
à l’horizon. La masse ennemie grossissait.
     
    Du toit de
la cathédrale. Philip voyait Lincoln déployée devant lui comme une carte. Au
sommet de la colline, la vieille ville entourait la cathédrale, avec ses rues
droites, ses jardins soignés et le château fort dans l’angle sud-ouest. La
partie plus neuve, bruyante et surpeuplée, occupait la pente abrupte qui
reliait la vieille ville à la rivière Withan. Ce quartier, qui d’ordinaire
bourdonnait d’activités, restait aujourd’hui enveloppé d’un lourd silence comme
d’un linceul. Tout le monde avait grimpé sur les toits pour suivre la bataille.
La rivière, qui venait de l’est, suivait le pied de la colline avant de
s’élargir en un vaste port naturel qu’on appelait l’étang de Brayfield, entouré
de quais et couvert de bateaux et de canots. Un canal, le Fosdyke, partait de
l’étang de Brayfield jusqu’à la rivière Trent, avait-on expliqué à Philip. En
le découvrant ainsi d’en haut, Philip s’émerveillait de son tracé parfaitement
rectiligne sur des lieues. D’après ce qui se disait, il aurait été creusé
longtemps auparavant, dans l’ancien temps.
    Le canal
formait la lisière du champ de bataille. Philip regarda l’armée du roi Stephen
sortir de la ville en un cortège désordonné et se former lentement en trois
colonnes sur la crête. Philip reconnaissait les comtes, sur sa droite, à leurs
tenues plus colorées, leurs tuniques rouges et jaunes et leurs bannières
éclatantes. C’était aussi les plus actifs, montant et descendant la colline,
donnant des ordres, tenant des consultations et tirant des plans. A la gauche
du roi, sur la pente qui descendait jusqu’au canal, le groupe d’hommes vêtus de
gris terne et de brun disposait de moins de chevaux et s’agitait moins. A coup
sûr, des mercenaires. Par-delà l’armée de Stephen, là où le canal se perdait
dans les haies, l’armée rebelle envahissait le champ comme un essaim
d’abeilles. Ils avançaient d’un mouvement imperceptible, mais inexorable. Que
valaient ces forces ? De prime abord, tout indiquait que les deux camps
s’équilibraient.
    Philip ne
pouvait rien faire pour influencer le dénouement – situation qu’il avait en
horreur. Il essaya de se calmer, de faire preuve de fatalisme. Si Dieu voulait
une nouvelle cathédrale à Kingsbridge, il donnerait à Robert de Gloucester la
victoire sur le roi Stephen. Alors Philip demanderait à l’impératrice Maud,
victorieuse, de le laisser reprendre possession de la carrière et de rouvrir le
marché. En revanche, si Stephen devait l’emporter, Philip n’aurait qu’à
accepter la volonté de Dieu, renoncer à ses plans ambitieux et laisser
Kingsbridge retomber une fois de plus dans l’obscurité.
    C’était
cela que Philip n’arrivait pas à admettre. De toutes ses forces, il voulait la
victoire de Robert.
     
    L’armée
rebelle fit halte à une demi-lieue environ de la première ligne du roi. C’était
exaspérant de pouvoir en contempler la masse sans en discerner les détails.
William aurait voulu savoir si ces gens étaient bien armés, pleins d’entrain et
d’agressivité, ou bien fatigués et peu désireux de se battre. Ils continuaient
d’avancer lentement, tandis que ceux de l’arrière, poussés par la même angoisse
que William, se pressaient vers l’avant pour découvrir l’ennemi.
    Dans l’armée
de Stephen, les comtes et leurs chevaliers attendaient, bien en

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