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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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s’affirma,
puis se précipita ; et, sous les yeux mêmes de Philip, la retraite se
transforma en déroute. Par dizaines, les hommes du roi tournaient bride et
commençaient à fuir le champ de bataille.
    Philip
aurait sauté de joie : telle était donc la volonté de Dieu !
    Cependant,
si les rebelles avançaient sur les deux flancs, le centre tenait toujours bon.
Autour du roi Stephen on se battait avec plus d’acharnement que dans le camp
adverse. Les troupes du roi réussiraient-elles à renverser la situation ?
Et si Stephen et Robert de Gloucester s’affrontaient l’un l’autre ? Un
combat singulier entre deux chefs décidait souvent du sort de la bataille, quel
que fût l’état du combat sur le terrain. Philip refréna son enthousiasme :
rien n’était encore fini.
    Et,
justement, la situation se renversa avec une incroyable rapidité. Un moment,
les deux armées étaient à égalité, luttant farouchement : l’instant
d’après, les hommes du roi cédaient du terrain. William, au désespoir, se
rendit compte que sur sa gauche les mercenaires bretons dévalaient la colline,
poursuivis jusque dans le canal par les Gallois. Sur sa droite, les comtes,
malgré leurs destriers et leurs bannières, rompaient le combat et essayaient de
s’échapper vers Lincoln. Seul le centre tenait : le roi Stephen, au cœur
de la mêlée, abattait sa lourde épée de tous les côtés, tandis que les hommes
de Shiring luttaient autour de lui comme des loups. La situation demeurait
instable. Si les flancs continuaient à reculer, le roi finirait encerclé. Mais
le roi était plus brave que sage et il ne lâcherait pas prise tant qu’il serait
en vie.
    William
sentit soudain la bataille se déplacer vers la gauche. Les mercenaires
flamands, arrivant par-derrière, tombèrent sur les Gallois qui durent renoncer
à poursuivre les Bretons sur la pente de la colline pour faire demi-tour et se
défendre. La mêlée sombra dans la confusion. Puis les hommes de Ranulf de
Chester réagirent en attaquant les Flamands qui, du coup, se trouvèrent coincés
entre les hommes de Chester et les Gallois.
    Le roi
Stephen encourageait ses troupes, les poussait en avant. William pensa que
Ranulf avait peut-être commis une erreur. Si les forces du roi pouvaient
disposer maintenant des hommes de Ranulf, ce serait au tour de celui-ci de se
trouver coincé sur ses deux flancs.
    Brusquement,
comme un de ses chevaliers qui le protégeait tombait devant lui, William se
retrouva au cœur de la bataille. Un robuste homme du Nord, brandissant une épée
pleine de sang, plongea sur lui. William l’esquiva sans mal : il était
frais, au contraire de son adversaire déjà épuisé. William visa le visage de
l’homme, manqua son coup et para un second assaut. Il éleva son épée aussi haut
que possible, s’exposant délibérément à un coup de poignard ; ainsi qu’on
pouvait s’y attendre, l’autre avança et William profita de son mouvement pour
abattre son épée, qu’il tenait à deux mains, sur l’épaule de l’ennemi. Sous le
choc l’armure se fendit et la clavicule se fracassa.
    William
connut un moment de griserie, débarrassé de toute peur. D’une voix tonitruante,
il rugit : « Venez, chiens ! Approchez ici ! »
    Deux
combattants, prenant la place du chevalier à terre, se lancèrent simultanément
contre William qui réussit tout juste à les contenir, mais fut obligé de céder
du terrain.
    William
sentit une poussée sur sa droite. Un de ses attaquants le délaissa pour
répondre à l’assaut d’un homme au visage rougeaud, armé d’un couperet, et l’air
d’un boucher en folie. William n’avait donc plus qu’un adversaire sur lequel il
fonça et qui, affolé, essaya de frapper William à la tête. Celui-ci esquiva le
coup et plongea sa lame dans la cuisse de son ennemi, juste sous la frange de
la courte cotte de mailles. L’homme s’écroula.
    Un instant
libéré. William s’arrêta, le souffle court. Alors qu’il croyait l’armée du roi
en déroute, les soldats s’étaient repris et de nouveau personne n’avait
l’avantage. Sur sa droite, les citoyens de Lincoln menaient courageusement
bataille à l’ennemi. Certes, ils défendaient leurs propres maisons, ce qui leur
donnait une énergie particulière. Mais, depuis que les comtes, sur ce flanc
droit, avaient fait défection, qui donc les avait ralliés ? Sa question
trouva aussitôt réponse : consterné, il vit Richard de Kingsbridge,

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