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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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disposé envers ma requête. »
    Stephen
fronça les sourcils, irrité. Il allait dire quelque chose quand une nouvelle
voix s’éleva.
    « Monseigneur ! »
    Le cœur de
Philip se serra. William Hamleigh !
    « William,
mon garçon ! dit le roi de ce ton cordial qu’il employait souvent avec ses
guerriers. Tu arrives juste à temps ! »
    William
s’inclina : « Monseigneur, j’ai amené cinquante chevaliers et deux
cents hommes de mon comté. »
    Philip
sentit ses espoirs s’évanouir en fumée.
    Stephen,
visiblement ravi, congratulait le jeune homme. « Quel brave tu es !
dit-il avec chaleur. Tu m’apportes un sérieux avantage sur
l’ennemi ! »
    Un bras
passé autour des épaules de William, il s’éloigna avec lui en lui parlant à
l’oreille.
    Philip,
immobile, les regarda un moment. Il avait frôlé le succès de près, mais l’armée
de William comptait plus que la justice, songea-t-il amèrement.
    Le
courtisan qui avait aidé le roi à ôter son habit de moine tendit sa robe à
Philip. Celui-ci la prit machinalement et l’enfila, profondément déçu. En
contemplant les trois grands portails de la cathédrale, il pensait à son espoir
d’en bâtir de pareils à Kingsbridge. Hélas ! Le roi Stephen prenait le
parti de William Hamleigh. Le choix était simple : la justice contre la
victoire. Philip contre William. L’évêque avait échoué.
    Il ne lui
restait qu’une chance : que le roi Stephen perde la bataille qui
s’annonçait.
     

V
    Tandis que
l’évêque célébrait la messe dans la cathédrale, le ciel commença à virer du noir
au gris. Les chevaux étaient sellés, les chevaliers vêtus de leur cotte de
mailles, on avait nourri les hommes d’armes et servi à tous une mesure de vin
pour leur donner du courage.
    William
Hamleigh était agenouillé dans la nef avec les autres chevaliers et les comtes,
tandis que, sur les bas-côtés, les destriers piaffaient et renâclaient. La peur
et l’excitation étourdissaient le jeune Hamleigh. Si le roi remportait la
victoire, le nom de William y serait à jamais associé, grâce aux renforts qu’il
avait amenés pour faire pencher la balance. Si le roi perdait… Tout pouvait
arriver. Il frissonna.
    Stephen se
tenait devant, vêtu d’une robe blanche immaculée, un cierge à la main. Au
moment précis de l’Élévation, le cierge se brisa, la flamme s’éteignit. William
frissonna : mauvais présage ! Un prêtre apporta un nouveau cierge que
Stephen reçut avec un sourire nonchalant, mais l’impression d’un horrible
avertissement surnaturel persista dans l’esprit de William. En regardant autour
de lui, il vit que les autres partageaient son sentiment.
    Aussitôt
après le service, le roi aidé d’un valet passa son armure. Sa cotte de mailles
qui lui descendait aux genoux était faite de morceaux de cuir sur lesquels on
avait cousu des anneaux de fer. Cette sorte de tunique était fendue jusqu’à la
taille pour qu’il pût s’asseoir à cheval. Quand le valet la lui eut solidement
attachée à la gorge, Stephen coiffa un bonnet ajusté prolongé par un large
capuchon de mailles qui lui couvrait les cheveux et protégeait son cou. Il mit
par-dessus un casque de fer muni d’un nasal. A ses bottes de cuir, on voyait
des revers en mailles et des éperons.
    Cependant
les comtes s’étaient rassemblés autour de lui. Suivant le conseil de sa mère,
William se comportait comme s’il était déjà l’un d’eux, bousculant la foule
pour s’approcher du roi. Dans le brouhaha des répliques échangées, il se rendit
compte qu’ils essayaient de persuader Stephen de se retirer et d’abandonner
Lincoln aux rebelles.
    « Vous
tenez plus de territoires que Maud, vous pouvez lever une armée plus grande,
observa un homme âgé en qui William reconnut lord Hugh. Dirigez-vous au sud,
trouvez des renforts, revenez et écrasez nos ennemis. »
    Après
l’incident du cierge brisé, William aurait presque souhaité lui-même la
retraite, mais le roi ne l’entendait pas de cette oreille. « Nous sommes
assez forts pour les écraser maintenant, dit-il avec entrain. Où est passée
votre ardeur ? » Il boucla une ceinture chargée d’une épée d’un côté
et d’une dague de l’autre, toutes deux protégées de fourreaux en bois et en
cuir.
    « Les
armées sont trop équilibrées, renchérit un homme aux cheveux courts et
grisonnants, le comte de Surrey. L’aventure est trop risquée. » C’était le
dernier

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