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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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dressé
sur ses étriers, encourager du geste et de la voix les villageois. William
sentit son cœur se serrer. Si le roi remarquait la conduite de Richard, c’en
était fini de ses plans à lui, William. Juste à cet instant. Stephen déboucha
sur les lieux et fit un signe de félicitation au valeureux Richard. William
poussa un juron.
    Le
ralliement des habitants de la ville soulagea un peu la pression qui s’exerçait
sur le roi, mais pas pour longtemps. Sur le flanc gauche, les hommes de Ranulf
ayant mis en déroute les mercenaires flamands. Ranulf s’attaquait maintenant au
centre de la formation. En même temps, les Déshérités se regroupaient contre le
groupe de Richard et des civils. La bataille reprit avec plus de rage.
    Attaqué
par un énorme gaillard armé d’une hache. William para le coup au dernier
moment. L’autre récidiva. Chaque fois que la hache s’abattait, William
bondissait en arrière. Avec horreur, il se rendit compte que toute l’armée
reculait comme lui. Sur sa gauche, les Gallois remontaient la colline et, chose
inhabituelle dans un combat de chevaliers, commençaient à lancer des pierres.
C’était ridicule, mais efficace, car il fallait en même temps regarder les
cailloux qui volaient et se défendre contre les adversaires. L’ennemi semblait
augmenter. Les hommes du roi seraient-ils surpassés par le nombre ? Un
sentiment de désespoir envahit William. Une peur folle lui serra la gorge, car
il comprit que la bataille était très près d’être perdue et lui-même en danger
de mort. Le roi ferait mieux d’ordonner la retraite. Pourquoi s’obstinait-il à
se battre ? Folie ! Il allait se faire tuer – ils allaient tous se
faire tuer ! La hache de son adversaire se dressa soudain très haut
au-dessus de la tête de William. Mû par un providentiel instinct guerrier, au
lieu de reculer comme il l’avait fait jusque-là, il bondit en avant et plongea
droit sur le géant. La pointe de son épée s’enfonça dans le cou de l’homme,
juste sous le menton. William poussa de toutes ses forces. Les yeux de l’homme
se fermèrent. En proie à un soulagement proche de l’extase, William retira son
épée et sauta en arrière pour éviter la hache que venaient de lâcher les mains
mortes de l’homme.
    A quelques
pas sur sa gauche, William vit le roi qui abattait de toutes ses forces son
épée sur le casque d’un adversaire. Son arme s’y brisa comme une brindille. Eh
bien, voilà, songea William résigné, la bataille est terminée. Le roi va
ordonner la retraite et se préparer pour combattre un autre jour. A peine
s’était-il formulé cette pensée rassurante qu’il vit son espoir déçu. Un
habitant de la ville tendait au roi une hache de bûcheron à long manche. Sous
l’œil consterné de William, Stephen empoigna l’arme et reprit le combat.
    William
hésita un instant. Allait-il s’enfuir ? Sur sa droite, Richard, à pied, se
démenait comme un diable, bondissant en avant, abattant avec son épée tout ce
qui se trouvait à sa portée, frappant à gauche, à droite, au centre,
aveuglément, furieusement. Non, William ne pouvait pas déserter quand son rival
se battait encore.
    Un homme
de petite taille en armure légère, incroyablement rapide, fonçait sur lui, l’épée
étincelant au soleil. Comme leurs lames se heurtaient, William comprit qu’il
avait affaire à un redoutable combattant. Une fois de plus, l’ombre de la mort
obscurcit son esprit et la certitude de l’issue fatale de cette bataille lui
ôta son énergie. Mécaniquement, il esquivait les coups d’estoc et de taille qui
le visaient, sans jamais trouver l’occasion de placer la violente botte qui
fracasserait l’armure de son attaquant. L’espace d’une seconde, il entraperçut
une ouverture, mais l’ennemi esquiva en plongeant en avant. Au même moment,
William sentit son bras gauche s’engourdir. Il était blessé ! La peur lui
tordait le ventre. Inexorablement, il reculait, pressé par l’avance de
l’adversaire avec l’impression que le sol se dérobait sous lui. Son bouclier,
que son bras gauche inutile ne pouvait plus tenir, pendait à son cou. L’autre
sentit la victoire et appuya son attaque. William vit planer la mort au-dessus
de lui. Une terreur insurmontable l’envahit.
    C’est
alors que Walter surgit à son côté.
    William
recula encore d’un pas. Walter brandit son épée à deux mains. Surpris, le petit
homme tomba, fauché comme une jeune pousse.

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