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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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demanda-t-elle.
    — Pour
quelque chose de très important, tu verras, dit Tom. Fais-les bien. »
    Alfred
avait l’air nerveux et embarrassé. « Va chercher d’autre bois, lui dit
Tom. Il nous faut faire un grand feu. » Le garçon s’éloigna, ravi d’avoir
à s’occuper.
    Le visage
d’Agnès était crispé tandis qu’elle commençait à pousser le bébé au prix d’un
effort dont Tom voyait bien qu’il lui coûtait beaucoup, qu’il épuisait ses
dernières forces ; il aurait voulu de tout son cœur pouvoir la soulager.
La douleur enfin parut s’apaiser. Agnès sombra dans une sorte de somnolence.
Alfred revint avec une pleine brassée de bois.
    « J’ai
si froid, murmura Agnès en se réveillant.
    — Alfred,
dit Tom, entretiens-moi ce feu. Martha, couche-toi auprès de ta mère et
tiens-lui chaud. » Tous deux obéirent, l’air soucieux. Agnès prit Martha
dans ses bras et la serra contre elle en frissonnant.
    Tom était
malade d’inquiétude. Le feu crépitait, mais l’air était de plus en plus froid.
Peut-être serait-il si froid qu’il tuerait le bébé à son premier souffle. Il
arrivait à des enfants de naître en plein air, en fait, cela se produisait
souvent à l’époque des moissons, quand tout le monde était si occupé et que les
femmes travaillaient jusqu’à la dernière minute ; mais, aux moissons, le
sol était sec, l’herbe douce et l’air embaumé. Il n’avait jamais entendu parler
d’une femme mettant un bébé au monde dehors en hiver.
    Agnès se
souleva sur ses coudes et écarta les jambes.
    « Qu’est-ce
qu’il y a ? » dit Tom d’une voix affolée.
    L’effort
était trop grand pour qu’elle pût répondre.
    « Alfred,
dit Tom, agenouille-toi derrière ta mère pour qu’elle puisse prendre appui sur
toi. »
    Quand
Alfred fut en position, Tom ouvrit le manteau d’Agnès et déboutonna la jupe de
sa robe. S’agenouillant entre ses jambes, il vit que l’ouverture commençait
déjà à se dilater un peu. « Il n’y en a plus pour longtemps maintenant, ma
chérie », murmura-t-il en s’efforçant de dissimuler la peur qui faisait
trembler sa voix.
    Elle se
détendit, fermant les yeux et laissant son poids reposer sur Alfred. La forêt
était silencieuse, on n’entendait que le craquement du feu. Tom songea soudain
qu’Ellen, la hors-la-loi, avait mis son fils au monde seule dans la forêt.
C’avait dû être terrifiant. Elle craignait qu’un loup ne surgisse alors qu’elle
était sans défense et ne lui ravisse le nouveau-né, avait-elle raconté. Cette
année les loups étaient plus audacieux que d’habitude, disait-on, mais ils
n’allaient sûrement pas attaquer un groupe de quatre personnes.
    Agnès se
crispa de nouveau et de nouvelles gouttes de sueur apparurent sur son visage.
Ça y est, songea Tom. Il avait peur. Il regarda l’ouverture s’agrandir et cette
fois il distingua, à la lueur du feu, les cheveux humides et noirs de la tête
du bébé qui émergeait. Il pensa à prier, mais il n’avait plus le temps
maintenant. Agnès se mit à respirer en petits halètements rapides. L’ouverture
s’élargit encore, puis la tête commença à passer, le visage vers le bas. Un
moment plus tard, Tom vit les oreilles fripées tout aplaties contre le crâne du
bébé ; puis il aperçut la peau plissée du cou. Il ne pouvait voir encore
si le bébé était normal.
    « La
tête est dehors », dit-il, mais Agnès le savait déjà, bien sûr, et elle
s’était de nouveau détendue. Lentement, le bébé pivota, si bien que Tom aperçut
les yeux et la bouche fermés, humides de sang et de fluide visqueux.
    « Oh !
cria Martha. Regarde son petit visage ! »
    Agnès
l’entendit et eut un bref sourire, puis reprit son effort. Tom se pencha entre
ses cuisses et soutint de sa main gauche la petite tête tandis que les épaules
sortaient l’une après l’autre. Puis le reste du corps émergea très vite et Tom
passa la main sous les hanches du bébé pour le soutenir tandis que les petites
jambes se faufilaient dans cet univers glacé.
    L’ouverture
entre les jambes d’Agnès commença aussitôt à se refermer autour du cordon bleu
rattaché au nombril du bébé.
    Tom
souleva le petit corps et l’inspecta avec angoisse. Il y avait du sang partout
et il redouta tout d’abord qu’il ne fût arrivé quelque chose de terrible ;
mais à l’examen, il ne vit aucune blessure. C’était un garçon.
    « Il
est horrible ! dit

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