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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Les apprentis trouvent
toujours les maîtres durs. Si on discute là-dessus, on se retrouvera avec des
maîtres qui n’adresseront jamais la parole à leurs apprentis de crainte que les
gamins les frappent pour manque de courtoisie. »
    Ce
discours, à l’écœurement de Jack, rallia de nombreux suffrages. Quelle punition
allait-on décider pour lui ? Il n’avait pas d’argent. L’idée d’être fixé
au pilori l’horrifiait : qu’est-ce qu’Aliena penserait de lui ? Mais
ce serait encore pire d’être fouetté.
    « Nous
ne devons pas oublier, reprit Tom, que notre employeur aussi a son avis
là-dessus. Il déclare ne plus vouloir qu’Alfred et Jack travaillent ensemble
sur le chantier.
    — Pourrait-on
le faire changer d’avis ? » interrogea Peter.
    Tom
réfléchit un moment. « Non », conclut-il.
    Jack
sentit son cœur se serrer. Il n’avait pas pris au sérieux l’ultimatum du prieur
Philip.
    Dan
reprit : « Si l’un d’eux doit s’en aller, je pense que la question ne
se pose pas de savoir lequel. » Dan était l’un des maçons qui
travaillaient pour Alfred, plutôt que directement pour le prieuré. Si Alfred
partait, Dan devrait sans doute partir aussi.
    Une fois
de plus, Tom prit le temps de répondre : « Non, la question ne se
pose pas. » Il regarda Jack. « C’est Jack qui doit partir. »
    Jack se
rendit compte qu’il avait sous-estimé les conséquences de la bagarre. Mais il
ne parvenait pas à croire à son expulsion brutale. Que serait la vie sans la
cathédrale de Kingsbridge ? Depuis qu’Aliena lui battait froid, il ne
s’intéressait plus qu’à son travail. Il ne pouvait pas le quitter !
    Peter le
charpentier proposa : « Le prieuré pourrait accepter un compromis :
une suspension d’un mois pour Jack. »
    Oh
oui ! songea Jack. S’il vous plaît !
    « Ça
ne suffit pas, protesta Tom. Nous devons agir avec fermeté. Le prieur Philip
n’acceptera pas l’indulgence.
    — Alors
qu’il en soit ainsi, dit Peter en renonçant à discuter. Cette cathédrale va
perdre le plus talentueux de ses jeunes tailleurs de pierre, tout cela parce
qu’Alfred ne peut pas s’empêcher de dégoiser. » Plusieurs maçons
approuvèrent. Encouragé, Peter ajouta : « Je te respecte, Tom le bâtisseur,
plus que je n’ai jamais respecté aucun maître bâtisseur pour qui j’ai
travaillé, mais il faut bien dire que tu as un faible pour ta tête de mule
d’Alfred.
    — Pas
d’insulte, je te prie, déclara Tom. Tenons-nous-en aux faits.
    — Très
bien, dit Peter. Je maintiens donc qu’Alfred doit être puni.
    — Je
suis d’accord, reconnut Tom à la surprise générale.
    — Pourquoi ?
fit Alfred, indigné. Pour avoir battu un apprenti ?
    — Ce
n’est pas ton apprenti, c’est le mien, répondit Tom. Tu as fait plus que le
battre. Tu l’as poursuivi dans tout le chantier. Si tu l’avais laissé s’enfuir,
la chaux n’aurait pas été répandue, la maçonnerie n’aurait pas été endommagée
et la loge des charpentiers n’aurait pas brûlé. Tu pouvais régler tes affaires
ailleurs. »
    Les maçons
acquiescèrent.
    Dan, qui
semblait défendre les maçons d’Alfred, intervint : « J’espère que
vous ne proposez pas l’exclusion d’Alfred de la loge. Pour ma part, je
m’opposerai à cette décision.
    — Non,
riposta Tom. C’est déjà regrettable de perdre un apprenti de talent. Je ne veux
pas perdre aussi un bon maçon qui dirige une équipe solide. Alfred doit rester…
Mais j’estime qu’il doit être mis à l’amende. »
    Les hommes
d’Alfred poussèrent le même soupir de soulagement.
    « Et
une lourde amende, renchérit Peter.
    — Une
semaine de gages, proposa Dan.
    — Un
mois, répliqua Tom. Je doute que le prieur Philip se contente de moins. »
Plusieurs approuvèrent.
    « Sommes-nous
tous d’accord là-dessus, frères maçons ? demanda Tom, utilisant la forme
traditionnelle.
    — Oui,
répondirent-ils en chœur.
    — Alors
je vais informer le prieur de notre décision. Retournez au travail. »
    Jack les
regarda sortir, consterné. Alfred lui lança un regard triomphant. Tom attendit
qu’ils fussent seuls pour dire à Jack : « J’ai fait de mon mieux pour
toi… J’espère que ta mère le comprendra.
    — Tu
n’as jamais rien fait pour moi ! éclata Jack. Tu n’as jamais été capable
de me nourrir, de m’habiller ni de me loger. Nous étions heureux jusqu’à ce que
tu arrives, et après nous

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