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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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du parchemin, dont
l’un représente la maison qu’il avait commencé à bâtir il y a longtemps pour
Aliena et William Hamleigh. Je m’en inspirerai. »
    Aliena
s’était détournée, écœurée. Quelle grossièreté que de mentionner cette affaire
en un jour pareil ! Tout l’après-midi, Alfred s’était montré exubérant,
versant du vin, racontant des histoires drôles en échangeant des coups d’œil
grivois avec ses compagnons. Il paraissait heureux.
    Maintenant,
assis au bord du lit, il ôtait ses bottes. Aliena dénoua les rubans qui
retenaient ses cheveux. Elle ne savait que penser de la malédiction d’Ellen.
Que voulait-elle dire ? Quelle arrière-pensée avait-elle ? Au
contraire de la majorité des gens. Aliena, quoiqu’un peu choquée, était plus
intriguée qu’effrayée.
    On ne
pouvait pas en dire autant d’Alfred. Quand le coq sacrifié était retombé sur
lui, il avait failli s’évanouir. Richard avait dû le secouer, littéralement, en
le saisissant par le plastron de sa tunique. Il avait assez vite retrouvé ses
esprits et, ensuite, il s’était forcé à un entrain factice qui cachait mal son
angoisse.
    Aliena se
sentait étrangement calme. Elle n’attendait aucun plaisir de ce qui allait
suivre, mais du moins n’y était-elle pas contrainte et forcée. Ce serait
déplaisant, mais pas humiliant. Surtout, il n’y aurait pas de témoins.
    Elle ôta
sa robe.
    « Par
le Christ, dit Alfred, quel long couteau ! »
    Elle
détacha la courroie qui fixait le poignard à son avant-bras gauche puis se
glissa dans le lit, vêtue de sa camisole.
    Alfred se
débarrassa de ses chausses et, debout devant le lit, lança à Aliena un regard
paillard. « Ote ton vêtement, dit-il. J’ai bien le droit de voir à quoi
ressemble ma femme. »
    Aliena
hésitait. Elle répugnait un peu à se montrer nue, mais ce serait maladroit de
lui refuser la première chose qu’il demandait. Docilement, elle s’assit et
passa sa camisole par-dessus sa tête, s’efforçant d’oublier que le même geste,
le matin, pour Jack, était un geste de joie.
    « Oh !
La belle paire », s’écria Alfred. Il s’approcha d’elle et lui prit un
sein. Ses grandes mains étaient rugueuses, ses ongles sales. Son mouvement
brutal la fit tressaillir. Il éclata de rire, recula et ôta sa tunique. Puis il
revint près du lit et d’un coup sec tira le drap qui recouvrait Aliena.
    La jeune
femme se sentit instantanément à la merci de l’homme, vulnérable, nue sous son
regard. Il glissa sa main entre les jambes d’Aliena. Elle se crispa, puis
s’obligea à se détendre. « Bonne fille », dit-il moqueusement. Le
doigt qu’il insinua en elle lui fit mal. Alfred poussa un grognement.
    Elle eut
envie de pleurer. Elle s’était doutée qu’elle ne prendrait aucun plaisir, mais
elle ne s’attendait pas à trouver Alfred si insensible. Il ne lui avait même
pas donné le moindre baiser. Il ne m’aime pas, songea-t-elle. Il n’a aucune
affection pour moi. Je suis une jeune et belle pouliche qu’il va chevaucher. En
fait, il traiterait un cheval avec plus de tendresse : il le flatterait et
le caresserait pour l’apprivoiser, il lui parlerait doucement pour le calmer.
Elle refoula ses larmes. C’est moi qui l’ai choisi, se raisonna-t-elle.
Personne ne m’a obligée à épouser cet homme, je n’ai plus qu’à le supporter.
    « Tu
es sèche comme un jour sans bière, murmura Alfred.
    — Pardon… »,
murmura-t-elle.
    Il cracha
sur sa main et répéta sa tentative. Cet acte parut à Aliena d’un épouvantable
mépris. Elle se mordit la lèvre et détourna les yeux.
    Quand il
lui écarta les cuisses, elle se força à le regarder. Après tout, autant
s’habituer à lui, puisqu’elle devrait le supporter jusqu’à la fin de ses jours.
Alfred s’agenouilla entre ses jambes. Une ombre de contrariété passa sur son
visage. Il passa une main sous la camisole qu’il portait encore. « Par le
Christ, marmonna-t-il. Tu es si molle que j’en perds mes moyens. J’ai
l’impression de peloter un cadavre.
    — Je
ne sais pas quoi faire, dit Aliena, au bord des larmes.
    — Il
y a des filles qui aiment ça, grogna-t-il, et qui savent sans qu’on leur
apprenne ! » Qui aiment ça ! répéta-t-elle intérieurement.
Non ! Puis elle se rappela comment le matin même elle avait gémi et pleuré
de bonheur. Mais quel rapport entre ce matin et ce soir ?
    C’était
trop bête. Elle se redressa, écarta la

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