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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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s’étonnait lui-même. Est-ce moi ? se
demandait-il. Est-ce Jack Jackson, le bâtard d’un homme pendu pour vol, qui a
été élevé dans la forêt, puis apprenti maçon, puis moine fugitif ? Est-ce
qu’on m’offre vraiment la superbe fille d’un riche marchand arabe, plus une
existence assurée dans cette ville embaumée ? Ce serait trop beau. J’ai
même de l’affection pour cette fille ! reconnaissait-il en lui-même.
    Le soleil
déclinant, l’ombre gagnait la cour. Il ne restait que deux personnes sous
l’arcade : lui et Josef. Comme par un fait exprès. Raya et Aïcha
apparurent. Malgré une sévérité de façade en ce qui concernait tout contact
physique entre les jeunes gens, la mère des jeunes filles savait exactement ce
qui se passait, et Rachid probablement aussi. On laissait aux amoureux quelques
moments de solitude ; puis, avant qu’ils n’aillent trop loin, la mère
surgirait dans la cour, feindrait la contrariété et ordonnerait à ces
demoiselles de rentrer.
    A l’autre
bout de la cour. Raya et Josef s’embrassaient. Jack se leva en voyant Aïcha
s’approcher. Elle portait une longue robe en coton d’Egypte, un tissu que Jack
n’avait jamais vu avant son arrivée en Espagne. Plus doux que la laine et plus
fin que le lin, il soulignait souplement les mouvements d’Aïcha, et sa
blancheur semblait lumineuse dans le crépuscule.
    La jeune
fille s’approcha de Jack avec un sourire malicieux. « Qu’est-ce qu’il t’a
dit ? » demanda-t-elle.
    Jack
comprit qu’elle parlait de son père. « Il a proposé de m’aider à
m’installer comme bâtisseur de maisons.
    — Quelle
dot ! lança-t-elle avec mépris. Je n’arrive pas à y croire ! Il
aurait pu au moins t’offrir de l’argent. »
    Jack
aimait la franchise d’Aïcha, qui tranchait sur les manières contournées de la
diplomatie sarrasine traditionnelle. « Je n’ai pas tellement envie de
passer ma vie à bâtir des maisons », déclara-t-il.
    La voix
d’Aïcha devint grave. « Tu m’aimes bien ?
    — Tu
sais bien que oui. »
    Elle fit
un pas en avant, se dressa sur la pointe des pieds et l’embrassa. Elle sentait
le musc et l’ambre gris. Elle ouvrit la bouche et sa langue vint en jouant
pointer entre les lèvres de Jack qui, instinctivement, prit la jeune fille dans
ses bras. Le coton de sa robe était si léger qu’il avait l’impression de
toucher sa peau nue. Elle lui saisit la main et la porta à son sein. Elle avait
un corps mince et musclé, les seins menus, fermes. La respiration de la jeune
fille s’accéléra, révélant la montée de son désir. Un peu choqué, Jack sentit
qu’elle glissait une main au bas de son ventre, entre ses jambes… Il caressa
les seins offerts, pinça légèrement la pointe. Aïcha sursauta et s’écarta,
haletante.
    « Je
t’ai fait mal ? murmura-t-il.
    — Non ! »
    L’image
d’Aliena surgit dans l’esprit de Jack, en même temps qu’une onde de
culpabilité. Allons ! Il était ridicule. Pourquoi s’accuser de trahir une
femme qui en avait épousé un autre ?
    Aïcha ne
le quittait pas des yeux. Malgré la pénombre du crépuscule, on voyait son
visage rayonnant de désir. Elle se serra contre Jack. « Caresse-moi
encore, chuchota-t-elle, plus fort… »
    Quand il
se pencha pour l’embrasser, elle se cambra en arrière, faisant saillir ses
seins menus. Jack en devina les pointes dressées sous le tissu léger de la
tunique. A travers le coton, il les prit entre ses lèvres, puis les mordilla du
bout des dents.
    Elle
tressaillit, frissonna et, redressant la tête, l’embrassa avec passion. Il
sentit la forme de son jeune corps s’imprimer contre le sien. Il était excité,
affolé et même un peu désemparé : Aïcha brûlait d’un feu qu’il n’avait
jamais connu jusque-là. Elle gémissait tout bas, prononçant des mots
incompréhensibles d’une douceur enivrante.
    Une voix
impérieuse retentit, qui coupa court à leurs fiévreux élans. « Raya !
Aïcha ! Venez tout de suite ! » appelait leur mère.
    Aïcha leva
vers Jack un regard éperdu de désir, et l’embrassa une dernière fois avec
violence, lèvres contre lèvres, jusqu’à le meurtrir. « Je t’aime »,
murmura-t-elle avant de partir en courant vers la maison.
    Jack la
suivit des yeux. Raya la rejoignit d’un pas plus calme. Leur mère lança un
regard désapprobateur à Jack et à Josef, puis passa derrière ses filles et
ferma la porte d’un geste ferme.

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