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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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lettres. »
    Philip
regarda son frère, songeant combien la vie de Francis devait être différente de
la sienne. Puis il se rappela quelque chose. « Le comte Robert est le fils
aîné du vieux roi, n’est-ce pas ?
    — Oui,
et il est très ambitieux ; mais il accepte l’opinion générale qui veut que
les bâtards doivent conquérir leurs royaumes et non pas les recevoir en
héritage.
    — Qui
d’autre peut prétendre au trône ?
    — Le
roi Henry avait trois neveux, les fils de sa sœur. L’aîné est Théobald de
Blois, puis il y a Stephen, que le défunt roi aimait beaucoup et à qui il a
fait don de vastes domaines ici en Angleterre ; et le benjamin de la
famille, Henry, que tu connais comme l’évêque de Winchester. Les barons étaient
en faveur de l’aîné, Théobald, suivant une tradition que tu estimes sans doute
parfaitement raisonnable. »
    Francis
regarda Philip d’un air taquin.
    « Parfaitement
raisonnable, dit Philip avec un sourire. Théobald est donc notre nouveau
roi ? »
    Francis
secoua la tête. « Il croyait l’être, mais nous autres fils cadets avons
une façon de nous pousser au premier rang. »
    Arrivés au
coin le plus éloigné de la clairière, ils revinrent sur leurs pas.
« Pendant que Théobald acceptait gracieusement l’hommage des barons,
Stephen traversait la Manche pour gagner l’Angleterre, fonçait sur Winchester
et, avec l’aide du petit frère Henry, l’évêque, il s’est emparé du château
là-bas et – plus important que tout – du trésor royal. »
    Philip
faillit lancer : Alors, c’est Stephen notre nouveau maître. Mais il se
mordit la langue : il s’était déjà trompé à deux reprises à propos de Maud
et de Théobald.
    « Stephen,
poursuivit Francis, n’avait besoin que d’un atout de plus pour assurer sa
victoire : le soutien de l’Église. Car, tant qu’il n’aurait pas été couronné
à Westminster par l’archevêque, il ne serait pas vraiment roi.
    — Mais
c’était sûrement facile, dit Philip. Son frère Henry est un des plus importants
prélats du pays – l’évêque de Winchester, abbé de Glastonbury, riche comme
Crésus et presque aussi puissant que l’archevêque de Canterbury. Si Henry
n’avait pas l’intention de soutenir Stephen, pourquoi l’aurait-il aidé à
prendre Winchester ? »
    Francis
hocha la tête. « Je dois dire que l’évêque Henry a brillamment agi durant
cette crise. Tu comprends, il n’a pas aidé Stephen par amour fraternel.
    — Alors,
quel était son mobile ?
    — Je
t’ai rappelé il y a quelques minutes que le feu roi Henry avait traité l’Eglise
comme un vulgaire fief. L’évêque Henry veut s’assurer que notre nouveau roi,
quel qu’il puisse être, la traitera mieux. Alors, avant de promettre son
soutien, Henry a fait jurer solennellement à Stephen de préserver les droits et
les privilèges de l’Église. »
    Philip
était impressionné. Les relations de Stephen avec l’Église étaient donc
définies dès le début de son règne, suivant les termes fixés par le clergé.
Mais plus important sans doute était le précédent que cela créait. S’il avait
toujours appartenu à l’Église de couronner les rois, elle n’avait jamais eu
cependant encore le droit d’imposer ses conditions. Le temps viendrait
peut-être où aucun souverain ne pourrait accéder au pouvoir sans passer d’abord
un accord avec le clergé. « Ceci pourrait beaucoup pour nous, dit Philip.
    — Bien
entendu, dit Francis, Stephen peut ne pas tenir ses promesses. Pourtant, tu as
raison, il lui sera difficile de se montrer aussi impitoyable avec l’Église que
le fut Henry. Il y a un autre danger. Deux des barons ont été vivement
chagrinés par ce qu’a fait Stephen. L’un était Bartholomew, le comte de
Shiring.
    — J’ai
entendu parler de lui. Shiring n’est qu’à une journée de voyage d’ici. On dit
Bartholomew un homme pieux.
    — Peut-être
l’est-il. Je sais seulement que c’est un homme obstiné qui se pique de vertu et
qui ne reviendra pas sur le serment de loyauté qu’il a prêté à Maud, malgré la
promesse d’un pardon.
    — Et
l’autre baron mécontent ?
    — C’est
mon maître Robert de Gloucester. Je t’ai dit qu’il était ambitieux. Son âme est
tourmentée à l’idée que, si seulement il était un enfant légitime, il serait
roi. Il veut mettre sa demi-sœur sur le trône, persuadé qu’elle s’appuiera si
fortement sur son frère

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