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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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vous dirai tout. »
    William
sentit la victoire à portée de la main. Il s’adressa à Walter :
« Écarte ses pieds du feu. »
    En le
tirant par sa tunique Walter maintint Gilbert à l’abri des flammes.
    « Alors ?
dit William.
    — Le
comte Bartholomew a cinquante chevaliers à Sherborne et dans les environs, fit
Gilbert d’une voix hoquetante. Je dois les rassembler et les ramener à
Earlscastle. »
    William
sourit. Ce qu’il avait deviné se révélait exact. « Et qu’envisage le comte
de faire avec ces chevaliers ?
    — Il
ne l’a pas dit. »
    William
ordonna à Walter : « Lâche-le, qu’il grille encore un peu.
    — Non !
hurla Gilbert. Je vais parler ! » Walter hésita.
    « Vite,
insista William.
    — Ils
doivent se regrouper autour de l’impératrice Maud pour éliminer Stephen »,
avoua enfin Gilbert.
    Enfin la
preuve ! William savoura son succès. « Quand je vous poserai la
question devant mon père, répondrez-vous de même ? reprit-il.
    — Oui,
oui.
    — Quand
mon père vous questionnera en présence du roi, direz-vous encore la
vérité ?
    — Oui !
    — Jurez
sur la Croix.
    — Je
le jure sur la Croix, je dirai la vérité !
    — Amen »,
dit William très content. Et il se mit à disperser le feu.
    Ils
attachèrent Gilbert à sa selle, prirent son cheval par la bride et repartirent
au pas. Le chevalier pouvait à peine se tenir droit. William ne voulait surtout
pas le voir mourir, car mort il ne servirait plus à rien, aussi s’efforça-t-il
de le traiter avec ménagement. Au passage d’un ruisseau, il jeta de l’eau
froide sur ses pieds brûlés. Gilbert faillit s’évanouir.
    William
éprouvait un merveilleux sentiment de triomphe mêlé d’une étrange frustration.
Lui qui n’avait jamais tué un homme, il aurait voulu tuer Gilbert. Torturer
quelqu’un sans le tuer, c’était comme déshabiller une fille sans la violer.
Plus il y pensait, plus il ressentait le besoin urgent d’une femme.
    Peut-être
quand ils seraient rentrés… Non, il n’aurait pas le temps. Il devrait raconter
ce qui s’était passé à ses parents, qui exigeraient que Gilbert répète ses
aveux devant un prêtre et peut-être quelques autres témoins ; puis il
faudrait préparer la capture du comte Bartholomew, probablement pour le
lendemain, avant que Bartholomew ait eu le temps de rassembler trop de
guerriers. William n’avait pas encore trouvé le moyen de prendre ce château par
la ruse et d’éviter ainsi un siège prolongé…
    Il
s’énervait à la pensée qu’un long moment se passerait peut-être avant qu’il ne
voie même une jolie femme. Au même moment, il en vit une apparaître sur la
route devant lui. Un groupe de cinq personnes s’avançait vers William, dans
lequel se trouvait une femme aux cheveux bruns d’environ vingt-cinq ans, encore
presque une jeune fille. Comme elle approchait, l’intérêt de William
s’accentua : elle était très belle, avec des cheveux bruns qui formaient
une pointe sur son front et des yeux profondément enfoncés dans les orbites,
d’une étonnante couleur dorée. Elle avait une silhouette mince et souple, et la
peau joliment hâlée.
    « Attends-moi
là, dit William à Walter. Garde le chevalier derrière toi pendant que je leur
parle. »
    Le groupe
s’était arrêté et le regardait avec méfiance. De toute évidence, il s’agissait
d’une famille : un homme de haute taille, sans doute le mari, un jeune
garçon bien planté, mais qui n’avait pas encore de barbe et deux gamins.
L’homme lui rappelait quelqu’un, se dit William. « Je te connais ?
demanda-t-il.
    — Moi,
je vous connais, répliqua l’homme. Et je connais votre cheval, car à vous deux
vous avez failli tuer ma fille. »
    La mémoire
revenait à William. Son cheval n’avait pas touché l’enfant mais n’était pas
passé loin. « C’est toi qui construisais ma maison, dit-il. Et quand je
t’ai congédié, tu as réclamé paiement, tu m’as même presque menacé. »
    L’homme
prit un air de défi et ne nia pas.
    « Tu
n’es pas si faraud maintenant », dit William en ricanant.
    Toute la
famille semblait affamée. Décidément, c’était le jour pour régler ses comptes
avec ceux qui l’avaient offensé, lui, William Hamleigh. « Vous avez
faim ?
    — Oui,
nous avons faim », reconnut le bâtisseur d’un ton où perçait une sourde
colère.
    William
regarda de nouveau la femme. Les pieds un peu écartés, le menton

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