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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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décret, de leur donner la sépulture, et
de pleurer leur mort.
    39 Le dictateur L. Papirius Cursor
voulait que l’on battît de verges et que l’on fît mourir sous la
hache Fabius Rullus, maître de la cavalerie, pour avoir, quoique
avec succès, combattu malgré ses ordres. Sans rien accorder ni aux
prières, ni aux instances des soldats, il le poursuivit à Rome, où
il s’était réfugié ; et là le dictateur ne fit grâce du
supplice à Fabius, que lorsque celui-ci vint avec son père se jeter
à ses genoux, et que le sénat et le peuple [120] , d’un
commun accord, intercédèrent pour lui.
    40 Manlius, qui dès lors fut surnommé
Imperiosus, fit battre de verges et frapper de la hache son fils,
qui avait engagé, contrairement à ses ordres, un combat où
cependant il avait été vainqueur [121] .
    41 Le jeune Manlius, voyant les soldats
disposés à se révolter en sa faveur contre son père, leur dit qu’il
n’y avait personne dont la vie fût assez précieuse pour faire
renverser la discipline ; et il obtint d’eux qu’ils lui
laisseraient subir sa peine.
    42 Q. Fabius Maximus fit couper la main
droite à des transfuges.
    43 Lorsque le consul C. Curion allait
faire la guerre aux Dardaniens, une des cinq légions qu’il
commandait se révolta près de Dyrrachium, en se refusant au
service, et en déclarant qu’elle ne suivrait pas ce chef téméraire
dans une expédition si pénible et si dangereuse, il ordonna aux
quatre autres légions de sortir du camp, et de se mettre en ordre
de bataille, les armes à la main, comme pour combattre ;
ensuite il fit avancer la légion rebelle, sans armes et sans
ceinturons, en présence de toute l’armée, et l’obligea de faucher
la litière pour les chevaux. Le lendemain il ôta encore les
ceinturons aux soldats, leur fit creuser un fossé, et, insensible à
toutes les prières de cette légion, il lui enleva ses enseignes,
abolit même son nom, et incorpora dans les autres légions les
soldats qui la composaient.
    44. Sous le consulat de Q. Fulvius et
d’Appius Claudius, les soldats qui, après la bataille de Cannes,
avaient été relégués en Sicile par ordre du sénat,
supplièrent [122] M. Marcellus de les envoyer
contre l’ennemi. Marcellus consulta le sénat. Il lui fut répondu
qu’on ne jugeait pas à propos de confier les intérêts de la
république à des hommes qui les avaient abandonnés. Toutefois, on
autorisa Marcellus à faire ce qui lui paraîtrait convenable, à
condition qu’aucun de ces soldats ne serait exempté du service, ne
recevrait ni solde, ni récompense, et ne repasserait en Italie,
tant que les Carthaginois y resteraient.
    45 M. Salinator, après son consulat,
fut condamné par le peuple, pour avoir partagé inégalement le butin
entre les soldats.
    46 Le consul Q. Petillius ayant été tué
dans un combat contre les Liguriens, il fut décrété par le sénat
que la légion à la tête de laquelle ce consul était mort serait
tout entière signalée comme ayant manqué à son devoir [123]  ; qu’on lui retrancherait la
solde d’une année, et que ce temps de service ne lui serait pas
compté.

II. Effets de la discipline.
     
    1 On rapporte que pendant la guerre
civile, lorsque les armées de Brutus et de Cassius traversaient
ensemble la Macédoine, celle de Brutus arriva avant l’autre près
d’une rivière sur laquelle il fallait jeter un pont, et que
cependant celle de Cassius eut le sien plus tôt achevé, et passa la
première. Une discipline ferme avait donné aux soldats de Cassius
la supériorité sur ceux de Brutus, non seulement pour de semblables
ouvrages, mais encore pour les actions les plus importantes de la
guerre.
    2 C. Marius, pouvant choisir entre deux
armées qui avaient été commandées, l’une par Rutilius, l’autre par
Metellus, et toutes deux par lui-même, opta pour celle de Rutilius,
quoiqu’elle fût la moins nombreuse, sachant qu’elle était la mieux
disciplinée.
    3 Domitius Corbulon, n’ayant que deux
légions, et fort peu de troupes auxiliaires, fut en état, grâce à
la discipline qu’il avait rétablie, de soutenir la guerre contre
les Parthes.
    4 Alexandre, à la tête de quarante mille
hommes, que déjà Philippe [124] , son
père, avait habitués à la discipline, entreprit la conquête du
monde, et vainquit des armées innombrables.
    5 Cyrus, faisant la guerre aux Perses
avec quatorze mille hommes, surmonta les plus grandes
difficultés [125]

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