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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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visage et
dans les yeux. Il réussit par ce moyen à leur faire prendre la
fuite.
    33 Les Vaccéens, pressés dans un combat
par Sempronius Gracchus, formèrent autour d’eux une enceinte de
chariots, dans lesquels ils placèrent leurs meilleurs soldats
habillés en femmes. Sempronius, croyant n’avoir affaire qu’à des
femmes, s’avança témérairement pour les envelopper ; mais ceux
qui étaient sur les chariots reprirent l’offensive, et mirent ses
troupes en fuite.
    34 Eumène, de Cardie, un des successeurs
d’Alexandre, étant assiégé dans un château où il ne pouvait exercer
ses chevaux, avait soin, chaque jour, et aux mêmes heures, de les
suspendre de telle manière, que, appuyés sur leurs pieds de
derrière, et ayant en l’air ceux de devant, ils s’agitaient
violemment en tout sens, et se mettaient en sueur pour reprendre
leur position naturelle.
    35 M. Caton, à qui des barbares
s’engageaient à fournir des guides, et même des renforts, pourvu
qu’on leur donnât une somme considérable, n’hésita point à la
promettre, parce que, s’ils étaient vainqueurs, il pouvait les
payer avec le butin fait sur l’ennemi, et que, s’ils périssaient
dans le combat, il était dégagé de sa promesse.
    36 Statilius, cavalier recommandable par
ses services, se disposant à passer du côté de l’ennemi, Q. Fabius
Maximus le fit appeler, et, après lui avoir dit, par forme
d’excuse, que la jalousie de ses camarades lui avait laissé
jusqu’alors ignorer son mérite, lui fit présent d’un cheval et
d’une somme d’argent. Cet homme, que le sentiment de ses torts
avait amené tremblant, sortit plein de joie ; et, de
chancelant, il devint dès lors aussi fidèle qu’il était brave.
    37 Philippe, ayant appris qu’un certain
Pythias, excellent guerrier, était devenu son ennemi, parce que,
dans sa pauvreté, ayant peine à nourrir ses trois filles, il ne
recevait de ce roi aucun subside, répondit à ceux qui lui
conseillaient de se défaire de cet homme : « Quoi !
si un de mes membres était malade, le couperais-je plutôt que de le
guérir ? » Ensuite il fit venir secrètement ce Pythias,
le reçut avec bonté ; et, après lui avoir fait exposer l’état
malheureux de ses affaires, il lui donna de l’argent, et le rendit
par là plus fidèle et plus dévoué qu’il n’était avant qu’il eût à
se plaindre.
    38 Après le malheureux combat contre les
Carthaginois, où Marcellus perdit la vie, T. Quinctius Crispinus,
ayant appris que l’anneau de son collègue était entre les mains
d’Hannibal, informa toutes les villes d’Italie qu’elles avaient à
se défier des lettres qu’elles recevraient sous le sceau de
Marcellus. Cette précaution fit échouer les tentatives d’Hannibal à
Salapie et dans d’autres villes.
    39 Après le désastre de Cannes, le
courage des Romains était tellement abattu, qu’une grande partie
des débris de l’armée, entraînée par plusieurs citoyens des
premières familles, formait la résolution de quitter l’Italie. F.
Scipion, encore très jeune, accourut, et, dans l’assemblée même où
l’on délibérait, déclara qu’il allait tuer de sa propre main
quiconque ne jurerait pas de ne point abandonner la république.
Après avoir lui-même prononcé le serment, il tira son épée, menaça
d’immoler un de ceux qui étaient le plus près de lui, s’il n’en
faisait autant, et força celui-ci par la crainte, les autres par
l’exemple, à prendre le même engagement.
    40 Les Volsques étant campés dans un lieu
environné de broussailles et de bois, Camille incendia tout ce qui
pouvait porter la flamme jusqu’à leurs retranchements, et les
obligea ainsi d’abandonner le camp.
    41 Pendant la guerre Sociale, P. Crassus
fut surpris de la même manière avec toute son armée.
    42 En Espagne, Q. Metellus étant sur le
point de lever son camp, et ses soldats se tenant renfermés dans
l’intérieur des retranchements, Hermocrate profita de leur inaction
pour ne les faire attaquer que le lendemain par ses troupes, alors
plus capables de combattre, et termina ainsi la guerre [141] .
    43. Miltiade, ayant défait à Marathon une
multitude innombrable de Perses, et voyant que les soldats
athéniens perdaient le temps à recevoir des félicitations, les fit
marcher à la hâte au secours de leur ville, vers laquelle se
dirigeait la flotte ennemie. Quand il y fut accouru, et qu’il eut
garni les murs de défenseurs, les

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