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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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enlever, il réussit
à faire éloigner de là, par les Germains, tous les troncs d’arbres
qu’ils y avaient réunis.
    9 Dans un combat naval, Cn. Scipion lança
sur les vaisseaux ennemis des vases remplis de poix et de résine,
dont la chute devait faire un double mal, et par leur pesanteur, et
par les matières inflammables qu’ils répandaient.
    10 Hannibal enseigna au roi
Antiochus [133] à jeter sur les vaisseaux ennemis de
petits vases pleins de vipères, pour épouvanter les soldats, et
leur faire abandonner le combat et la manœuvre.
    11 Prusias recourut à ce moyen au moment
où sa flotte commençait à fuir.
    12 M. Porcius, ayant pris de vive
force un vaisseau carthaginois, fit main basse sur ceux qui le
montaient, donna leurs armes à ses soldats, qu’il revêtit de leurs
dépouilles ; et, trompant l’ennemi par ce déguisement, il
parvint à couler à fond plusieurs de leurs navires.
    13 Les Athéniens, dont le territoire
était de temps en temps ravagé par les Lacédémoniens, profitèrent
des jours pendant lesquels on célébrait, hors de leur ville, les
fêtes de Minerve, pour sortir avec toute l’apparence du culte
ordinaire, mais avec des armes cachées sous leurs habits. Au lieu
de rentrer à Athènes quand leurs cérémonies furent achevées, ils
allèrent tout à coup se jeter sur le pays des Lacédémoniens au
moment où ceux-ci craignaient le moins cette irruption, et
ravagèrent à leur tour les terres de ces ennemis, qui avaient si
souvent dévasté les leurs.
    14 Cassius, ayant des vaisseaux de charge
qui ne lui étaient plus d’une grande utilité, y mit le feu, et les
dirigea, par un vent favorable, sur la flotte ennemie, qu’il
incendia de cette manière.
    15 Lorsque M. Livius eut défait
Hasdrubal, on lui conseillait de poursuivre et de détruire
entièrement les débris de l’armée ennemie : « Laissons –
en échapper quelques-uns, répondit-il, pour annoncer notre
victoire. »
    16 Scipion l’Africain disait souvent
qu’il fallait non seulement laisser la retraite libre à l’ennemi,
mais encore la lui rendre sûre.
    17 Pachès, général athénien, promit aux
ennemis de leur laisser la vie sauve, s’ils déposaient le
fer ; et, quand ils se furent soumis à cette condition, il fit
mettre à mort tous ceux qui avaient des agrafes de fer [134] à leurs manteaux.
    18 Hasdrubal, étant entré sur le
territoire des Numides dans l’intention de les soumettre, et les
ayant trouvés prêts à se défendre, leur affirma qu’il était venu
dans le seul but de prendre des éléphants, animaux communs dans
cette contrée. Ils lui permirent cette chasse, à condition qu’il ne
les inquiéterait point ; et quand, sur la foi de sa promesse,
leur armée se fut dissoute, il les attaqua et les réduisit sous sa
domination.
    19 Alcétas, général de Lacédémone,
voulant enlever aux Thébains un convoi de vivres, tint sa flotte
prête, mais cachée, et se mit à exercer ses rameurs tour à tour sur
la même galère, comme s’il n’eût pas eu d’autres navires. Quelque
temps après, lorsque les vaisseaux des Thébains passèrent, il
s’élança sur eux avec, toute sa flotte, et s’empara du convoi.
    20 Ptolémée, ayant en tête Perdiccas,
dont l’armée était plus forte que la sienne, attacha du sarment à
tous ses bestiaux, pour le leur faire traîner, les mit sous la
conduite de quelques cavaliers, et les précéda lui-même avec ses
troupes. La poussière soulevée par ces animaux ayant fait croire
aux ennemis que Ptolémée était suivi d’une armée nombreuse, ils en
prirent l’épouvante et se laissèrent vaincre.
    21 Myronide, général athénien, sur le
point d’en venir aux mains avec les Thébains, qui lui étaient
supérieurs en cavalerie, apprit à ses soldats que dans les combats
en plaine on peut sauver sa vie si l’on tient ferme, mais qu’il est
très dangereux de lâcher pied. Il leur donna par là de la
résolution, et remporta la victoire.
    22 L. Pinarius commandait la garnison
romaine à Henna, en Sicile, lorsque les clefs des portes, dont il
s’était emparé, lui furent redemandées par les magistrats de la
ville. Comme il les soupçonnait d’être disposés à embrasser le
parti des Carthaginois, il demanda une nuit pour réfléchir ;
et, après avoir instruit ses soldats de la perfide intention des
Siciliens, il leur ordonna de se tenir prêts pour le lendemain, et
d’être attentifs au signal qu’il leur donnerait. Les

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