Les refuges de pierre
à feu par
ici ? demanda la doniate.
— Oui, confirma Jondalar, enthousiaste. Nous en avons
ramassé le plus possible dans la vallée d’Ayla, et nous espérions en trouver
aussi en chemin, mais nous n’en avons pas vu. Ayla en a découvert près de la
rivière de la Vallée des Bois. Pas beaucoup, mais il doit y en avoir ailleurs.
— Cela paraît logique, approuva Zelandoni.
— Ce serait excellent pour le troc, estima Willamar.
La Première fronça légèrement les sourcils. Elle avait songé
avant tout à l’effet spectaculaire qu’elle pourrait tirer de ces pierres
pendant les cérémonies mais cela supposait qu’elles demeurent inaccessibles à
tous, Zelandonia exceptés, et il était déjà trop tard.
— Tu as sans doute raison, Maître du Troc, mais pas tout de
suite. Je préférerais que l’existence de ces pierres reste un secret pour le
moment.
— Pourquoi ? demanda Ayla.
— Nous pourrions en faire usage lors de certaines
cérémonies.
Elle se rappela tout à coup le jour où Talut avait réuni la
communauté pour proposer l’adoption de la jeune étrangère par les Mamutoï. A la
surprise de Talut et de Tulie, frère et sœur, Homme et Femme Qui Ordonnaient au
Camp du Lion, un seul homme s’y était opposé, Frébec. Il avait fallu, pour le
faire changer d’avis, une démonstration improvisée mais spectaculaire de l’utilisation
des pierres à feu, et la promesse de lui en donner une.
— Pourquoi pas ? convint Ayla.
— Quand pourrai-je les montrer à mes amis ? supplia
Folara. Mère m’a fait jurer de n’en parler à personne, mais je meurs d’envie de
les montrer.
— Ta mère a été sage, dit Zelandoni. Je te promets que tu
auras l’occasion de les montrer, mais pas maintenant. Il vaut mieux que tu
attendes, si tu es d’accord.
— D’accord, bougonna la jeune fille.
— J’ai l’impression que nous avons eu plus de festins
et de cérémonies en quelques jours, depuis leur arrivée, que pendant tout l’hiver,
grommela Solaban.
— Proleva m’a demandé de l’aider et je n’ai pas pu refuser,
dit Ramara. Pas plus que tu ne peux dire non à Joharran. De toute façon,
Jaradal joue toujours avec Robenan, cela ne me dérange pas de le surveiller.
— Nous partirons pour la Réunion d’Été dans un jour ou
deux. Pourquoi cela ne peut-il pas attendre que nous soyons là-bas ? se
plaignit son compagnon.
Il avait disposé sur le sol de leur habitation un éventail d’objets
parmi lesquels il devait choisir ceux qu’il emporterait, corvée qu’il remettait
toujours au dernier moment, et maintenant qu’il s’y était attelé, il voulait
finir sans avoir d’enfants autour de lui pour le déranger.
— Je crois que c’est lié à leur union, répondit Ramara.
Elle songea à sa propre Matrimoniale et jeta un coup d’œil à son
compagnon. Il avait probablement les cheveux les plus bruns de toute la
Neuvième Caverne ; quand elle l’avait rencontré, elle avait aimé le
contraste qu’ils formaient avec ses cheveux à elle, blond clair. Solaban avait
une chevelure presque noire, malgré ses yeux bleus, et une peau si pâle qu’il
recevait souvent des coups de soleil, surtout au début de l’été. Elle trouvait
que c’était le plus beau de tous les hommes de la Caverne, Jondalar compris.
Elle comprenait l’attrait du grand blond aux extraordinaires yeux bleus et,
plus jeune, elle s’était entichée de lui, comme la plupart des femmes. Mais
elle avait appris ce qu’était l’amour avec Solaban. D’ailleurs, depuis son
retour, Jondalar ne lui semblait plus aussi séduisant, peut-être parce qu’il
accordait toute son attention à Ayla. Et Ramara avait de la sympathie pour
cette femme.
— Ils ne pourraient pas s’unir comme tout le monde ?
grogna Solaban, d’humeur grincheuse.
— Ils ne sont pas comme tout le monde. Jondalar vient de
rentrer d’un Voyage si long que personne ne l’attendait plus et Ayla n’est pas zelandonii.
Elle veut le devenir. C’est du moins ce que j’ai entendu dire.
— Quand elle s’unira à lui, elle deviendra quasiment zelandonii.
Pourquoi faire en plus une cérémonie d’acceptation ?
— Ce serait différent. Elle serait « Ayla des Mamutoï,
unie à Jondalar des Zelandonii ». Chaque fois qu’on la présenterait, tout le
monde saurait qu’elle est étrangère.
— Il suffit qu’elle ouvre la bouche pour ça, répliqua
Solaban. Qu’elle devienne une Zelandonii n’y changerait
Weitere Kostenlose Bücher