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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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mère accorde beaucoup d’importance aux questions de
rang. Tu as vu, à l’enterrement de Shevonar ? En tant qu’étrangère, Ayla
aurait dû prendre place en queue de cortège, mais Jondalar a prévenu qu’il se
mettrait à côté d’elle, où qu’elle soit placée. Ta mère n’a pas voulu que son
fils marche derrière Laramar, cela aurait donné l’impression que la femme à qui
il s’unira est d’un rang inférieur. Zelandoni a réglé la question en déclarant
qu’en sa qualité de guérisseuse Ayla marcherait en tête avec la Zelandonia.
Cela n’a pas plu à Laramar, qui a fait en sorte d’embarrasser Marthona.
    — Je l’ignorais, dit Joharran.
    — L’ennui, c’est que nous ne savons pas comment évaluer la
condition d’Ayla. Apparemment, elle a été adoptée par des Mamutoï de haut rang,
mais que savons-nous d’eux ? Si encore c’étaient des Lanzadonii ou même
des Losadunaï... Mais je n’avais jamais entendu parler d’eux avant. Et elle a
été élevée par des Têtes Plates ! Tu peux me dire quelle position cela lui
donne ? Si on ne lui reconnaît pas un rang élevé, cela pourrait rabaisser
le statut de Jondalar et affecter tous nos « noms et liens », ceux de
Marthona, les tiens, les miens : toute la famille.
    — Je n’y avais pas pensé, admit Joharran.
    — Zelandoni tient elle aussi à ce qu’elle soit reconnue.
Elle traite Ayla en égale, comme si elle appartenait à la Zelandonia. J’ignore
quelles sont ses raisons mais elle semble résolue à en faire une femme de haut
rang.
    Entendant un léger bruit, Proleva tourna de nouveau la tête en
direction de son fils. C’était une réaction machinale dont elle avait à peine
conscience. Il doit avoir des rêves agités, pensa-t-elle.
    Considérant les commentaires de Proleva, Joharran se félicita d’avoir
une femme à la fois accomplie et fine. Elle était d’une grande aide et il
appréciait ses talents. Lui-même savait écouter et communiquer à sa
manière ; c’était un des traits qui faisaient de lui un chef compétent,
mais il n’avait pas son sens inné des conséquences d’une situation.
    — Cela suffira-t-il si nous sommes les seuls à l’accepter ?
demanda Marthona en se penchant en avant.
    — Joharran est l’Homme Qui Ordonne, tu es ancienne Femme
Qui Ordonne et conseillère, Willamar est Maître du Troc.
    — Et tu es la Première, enchaîna Marthona. Mais nous sommes
tous de la famille, à part toi, Zelandoni, et tout le monde sait que tu es une
amie.
    — Qui s’y opposerait ?
    — Laramar, répondit Marthona. (Elle était encore irritée et
quelque peu embarrassée que l’ivrogne l’eût surprise en flagrant délit de
manquement à l’étiquette, et son visage montrait son agacement.) Il soulèverait
le problème, dans le seul but de nous causer des ennuis. Il ne s’en est pas
privé, à l’enterrement.
    — Comment ? Je ne le savais pas, dit l’obèse.
    Les deux femmes étaient chez elle et buvaient une infusion en
bavardant. Le dernier malade de la doniate étant enfin rentré chez lui, elle
avait retrouvé son intimité.
    — Il m’a fait savoir qu’Ayla aurait dû se trouver en queue
de cortège.
    — Elle est guérisseuse, sa place était avec les Zelandonia.
    — Elle est peut-être guérisseuse mais elle ne fait pas
partie des Zelandonia, et il le sait.
    — Que peut-il faire ?
    — Il peut soulever le problème, il est membre de la
Neuvième Caverne. D’autres partagent peut-être son avis sans oser l’exprimer. S’il
parle, ils pourraient le soutenir. Je pense que nous devrions gagner d’autres
personnes à l’acceptation d’Ayla, dit Marthona d’un ton définitif.
    Zelandoni but une gorgée, plissa le front.
    — Tu as peut-être raison. Qui suggères-tu ?
    — Stelona et sa famille offrent une possibilité
intéressante, dit l’ancien chef. D’après Proleva, elle a été la première à
accepter d’allaiter le bébé de Tremeda. Elle est respectée, appréciée, et n’a
aucun lien avec notre famille.
    — Qui lui parlerait ?
    — Joharran, ou moi, peut-être. De femme à femme. Qu’en
penses-tu ?
    Zelandoni reposa sa coupe et les rides de son front se
creusèrent de nouveau.
    — Je crois que tu devrais d’abord lui parler, pour tâter le
terrain. Ensuite, si elle semble bien disposée, Joharran pourrait lui poser la
question, mais en qualité de membre de la famille, pas en tant qu’Homme Qui
Ordonne. Cela ne doit pas prendre

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