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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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tour à tour les petites flammes. Personne ne dit
mot quand elles s’éteignirent. L’obscurité envahit l’espace, créant un
sentiment angoissant d’épaisseur impénétrable. Il faisait noir comme dans une
grotte, mais, dans une habitation éclairée l’instant d’avant par une chaude
lueur dorée, l’effet était plus étrange et, curieusement, plus effrayant que
dans les galeries glacées d’une caverne. Dans une grotte, le noir allait de
soi. Il arrivait que les feux meurent dans une habitation, mais on ne les
éteignait jamais tous.
    Au bout de quelques instants, leurs yeux s’accoutumèrent, et l’obscurité
parut moins profonde. Zelandoni ne distinguait toujours pas la forme de sa main
devant elle, mais, par-dessus l’habitation sans toit, la lueur de feux voisins
se reflétait faiblement sur le surplomb.
    La doniate fut tirée de ses réflexions par une lumière qui s’alluma
non loin d’elle et éblouit ses yeux déjà habitués à l’obscurité. Elle éclaira
un long moment le visage d’Ayla puis s’éteignit, aussitôt remplacée par une
autre petite flamme.
    — Comment faites-vous ? voulut-elle savoir.
    — Quoi donc ? fit Jondalar, radieux.
    — Comment allumez-vous, un feu aussi vite ?
    — C’est la pierre à feu ! jubila Jondalar, qui lui en
tendit une. Si tu la frappes contre un silex, elle projette une longue
étincelle brûlante, et si tu sais la faire tomber sur de l’amadou ou de l’herbe
bien sèche, tu obtiens une flamme. Laisse-moi te montrer.
    Il prépara un petit tas d’herbes sèches mêlées de copeaux de
bois. La Première se leva de ses coussins, s’assit par terre près de l’âtre.
Elle préférait les sièges surélevés, parce qu’ils lui permettaient de se
remettre debout plus facilement, mais elle était encore capable de s’asseoir
par terre quand elle en avait envie ou quand elle l’estimait nécessaire.
Jondalar fit une démonstration puis lui remit les pierres. Elle essaya
plusieurs fois sans succès, le front plus plissé à chaque tentative.
    — Tu y arriveras, l’encouragea Marthona. Ayla, montre-lui,
toi.
    La jeune femme prit le silex et la pyrite de fer, plaça l’herbe
sèche au bon endroit, montra à la doniate la position de ses mains puis,
frappant les deux pierres entre elles, fit jaillir une étincelle qui tomba sur
le tas d’herbe. Un filet de fumée monta, Ayla écrasa le brin d’herbe qui
rougeoyait et rendit les pierres à Zelandoni.
    La doniate les tint devant elle, commença à frapper, mais Ayla l’arrêta
pour modifier la position de ses mains. Elle fit un nouvel essai, vit cette
fois une étincelle tomber à côté de l’herbe, déplaça ses mains, frappa encore.
L’étincelle trouva l’herbe sèche. Zelandoni savait comment agir ensuite. Elle
approcha l’herbe de son visage, souffla. Le brin qui fumait rougeoya. Quand
elle souffla une seconde fois, une petite flamme s’éleva, mit le feu aux
copeaux. La doniate reposa le tas d’herbe, alimenta la flamme avec des
brindilles puis des morceaux de bois plus gros, et sourit, contente d’avoir
réussi. Les autres souriaient eux aussi et commentaient ensemble son succès.
    — Tu as appris vite, la complimenta Folara.
    — Je savais que tu y arriverais, déclara Jondalar.
    — Je te l’avais dit, ce n’est pas très difficile, fit
Marthona.
    — Bien joué ! s’exclama Willamar.
    — Essaie encore, suggéra Ayla.
    — Oui, bonne idée, approuva Marthona.
    La Première parmi Ceux Qui Servaient la Mère s’exécuta. Elle
parvint à allumer un feu une deuxième fois mais eut un problème la troisième
fois. Ayla lui expliqua qu’elle n’obtenait pas une bonne étincelle et lui fit
frapper les pierres sous un autre angle. Au troisième essai réussi, Zelandoni s’arrêta
et retourna s’asseoir sur les coussins.
    — Je m’entraînerai chez moi, dit-elle à Ayla. Je veux avoir
la main aussi sûre que toi la première fois que je m’y risquerai en public.
Mais toi, comment as-tu appris ?
    Ayla raconta qu’un jour, assise sur la rive rocailleuse de la
rivière de sa vallée, elle avait saisi une pierre par mégarde, au lieu du
percuteur avec lequel elle fabriquait un nouvel outil pour remplacer celui qu’elle
avait cassé. L’étincelle et la fumée qui montaient de l’herbe sèche lui avaient
inspiré l’idée d’essayer de rallumer son feu de cette façon. A sa grande
surprise, elle avait réussi.
    — Est-il vrai qu’on trouve de ces pierres

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