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Les révoltés de Cordoue

Les révoltés de Cordoue

Titel: Les révoltés de Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ildefonso Falcones
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ébats et
promesses. Des milliers de promesses ! Ils firent l’amour plus d’une fois,
et Fatima comprit enfin la signification de toutes les anciennes lois du
plaisir ; son corps sensible au moindre contact, son esprit définitivement
livré à la jouissance des sens. Hernando la suivit sur ce chemin, découvrant ce
monde immense de sensations satisfaites seulement par les convulsions et les
spasmes de l’extase. Ensuite, chaque fois, ils se jurèrent de s’abandonner
entièrement l’un à l’autre.
     
    La défaite de Berja ne changea rien à la situation. Après la
bataille, le marquis de los Vélez se retira sur la côte dans l’attente de
nouvelles troupes. Don Juan d’Autriche se contenta de renforcer des quartiers
périphériques comme Órgiva, Guadix et Adra, raison pour laquelle Abén Humeya
conserva le contrôle des Alpujarras. Le roi de Grenade conquit Purchena, où il
célébra des jeux fastueux. Il organisa des concours de danse pour couples ou
juste pour femmes, des concours de chant et de poésie, de combats au corps à
corps, des concours de saut, de poids, de lancer de pierre et d’adresse, à
l’arquebuse, l’arbalète ou la fronde, auxquels participèrent Maures
d’Al-Andalus, Turcs et Arabes, pour l’amour des dames et pour les importants
prix que le roi avait promis aux vainqueurs : chevaux, habits brodés d’or,
épées, couronnes de laurier, écus et ducats en or par dizaines.
    Pendant ce temps, Hernando prolongea sa convalescence à
Ugíjar pour jouir de sa romance avec Fatima. Aisha et Fatima n’avaient pas
suivi l’armée et elles étaient restées à la maison, avec Salah et sa famille.
Bien que le roi ne fût pas en ville, Hernando avait ordonné à l’alguazil
d’Ugíjar de maintenir un Maure de garde dans l’escalier de la cave ;
l’argent du roi s’y trouvait et il pouvait à tout moment revenir et en avoir
besoin.
    De son côté, le petit Yusuf s’occupait des mules restées
avec l’armée et envoyait régulièrement un message à Hernando. Ce dernier
appréciait sa présence à la maison. L’absence de Brahim les avait plongés dans
une douce ambiance : Aisha veillait sur lui et lui montrait une tendresse
sans limites, et Fatima, attentionnée, était aux petits soins. Depuis leur nuit
d’amour, vécue juste avant le départ d’Hernando au combat, leurs relations
s’étaient limitées à des regards chargés de désir et à de fugaces caresses.
    Aisha avait abordé le problème dès que son fils était rentré
de Berja ; les femmes connaissaient bien les lois.
    — Vous devez vous marier, leur avait-elle dit à tous
deux, s’efforçant d’écarter de ses pensées les conséquences pour elle d’une
telle union.
    Ils avaient mutuellement consenti du regard ;
cependant, le visage d’Hernando s’était altéré.
    — Je n’ai pas les moyens de payer son idaq, sa
dot…, avait-il commencé à murmurer.
    Les ducats d’Abén Humeya ? avait-il alors songé,
dirigeant les yeux vers l’intérieur de la maison. Mais Aisha avait deviné ce
qui lui passait par la tête.
    — D’abord tu devras demander au roi son autorisation.
C’est son argent. Ensuite il faudra que tu cherches de quoi constituer la dot
de Fatima, car ton beau-père, qui représente ta famille, contribuera difficilement
à cela. Toi, avait-elle dit en s’adressant à Fatima, tu es une femme libre.
Après la mort de ton mari, tu as suivi les préceptes de notre loi et tu as
respecté les quatre mois et dix joursd’ idda ou veuvage. Je les
ai comptés, avait-elle ajouté avant que l’un ou l’autre entreprenne de faire
des calculs. Certes, tu n’as pas respecté l’obligation de demeurer dans la
maison de ton mari pendant l’idda, mais la situation ne le permettait pas, avec
l’armée du marquis à Terque. Pour ce qui est de l’idaq, avait-elle poursuivi en
s’adressant à présent à Hernando, tu disposes d’environ trois mois pour
l’obtenir. Vous avez couché ensemble sans être mariés, c’est pourquoi désormais
vous ne pouvez pas vous marier avant qu’elle ait eu trois fois ses règles, sauf
si…
    Aisha avait fait claquer sa langue.
    — Si tu étais enceinte, vous ne pourriez pas vous
marier avant l’accouchement, ni faire l’amour pendant toute cette période, la
loi l’interdit. Nous ne trouverions aucun témoin qui accepte de comparaître au
mariage d’une femme enceinte. Souviens-toi, mon fils : tu as trois mois
pour obtenir cette dot.
    Faire l’amour

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