Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
de la Grèce continentale ne disposent pas de forces suffisantes pour résister au rouleau compresseur perse. Les Alliés se tournent alors vers l’extérieur, en particulier vers la Crète et la Sicile. Ils songent en particulier aux puissantes forces armées de Syracuse. Une fois encore, c’est une cruelle déception. Si les Crétois se réfugient derrière les prophéties alarmistes de l’oracle de Delphes pour décliner leur aide, les Syracusains refusent obstinément de placer leurs troupes sous le commandement des Athéniens. Mieux encore, leur tyran, un certain Gélon, exige de diriger l’ensemble des armées de la ligue ; ce à quoi les émissaires d’Athènes et de Sparte répondent qu’ils ont plus besoin de soldats que de généraux. Satisfaire les exigences de Syracuse serait contraire à leurs principes. Et pourtant, l’aide de Gélon serait déterminante. À elle seule, la grande cité de Sicile dispose d’une impressionnante force de frappe. Sans parler de sa flotte, plus de deux cents trières, elle compte dans les rangs de son armée plus de vingt mille hoplites, près de deux mille cavaliers et une quantité non négligeable de frondeurs et d’archers. Assurément, l’entrée en guerre de Syracuse changerait le rapport des forces et donnerait aux Grecs une chance, si minime soit-elle, de tenir en échec leurs ennemis. Quoi qu’il en soit, la fierté des peuples prime sur l’intérêt collectif. Les démarches des ambassadeurs athéniens et spartiates échouent devant l’intransigeance du tyran de Syracuse.
La mégalomanie de Gélon n’explique pas à elle seule le fiasco des négociations. Il existe aussi d’autres raisons, d’ordre plus stratégique. En effet, le tyran de Syracuse sait qu’il ne peut se permettre d’envoyer ses troupes si loin de la Sicile. Son principal rival dans la région, Carthage, pourrait en profiter pour l’attaquer. Xerxès lui-même agit en fin stratège en établissant une véritable alliance de revers avec la cité punique. Il est ainsi prévu qu’en cas d’intervention syracusaine aux côtés des Grecs, les Carthaginois passeraient à l’offensive. La perspective d’une longue guerre contre Carthage empêche ainsi Syracuse d’agir à sa guise…
La retraite de Tempé : chronique d’une défaite annoncée
Le fiasco des missions diplomatiques grecques met surtout à mal la position de l’Athénien Thémistocle. Les États de la Grèce du Nord se ralliant aux Perses, Argos préférant la neutralité et Syracuse craignant par-dessus tout Carthage, la situation de l’ingénieux stratège paraît des plus précaires. Pour couronner le tout, la population d’Athènes elle-même commence à douter de lui et les dieux de l’Olympe semblent avoir abandonné les Grecs. On dit ainsi que Delphes « médise » (car l’oracle épouse la cause des Perses, encore appelés les Mèdes). Dans ce lot de mauvaises nouvelles, la plus désastreuse est sans conteste l’échec des négociations avec les Syracusains. Pour contrecarrer les ambitions de Xerxès, Thémistocle comptait en effet sur la supériorité technique de sa flotte, mais encore fallait-il disposer de suffisamment de trières. Même les Corcyréens, qui avaient promis l’envoi d’une escadre, se ravisent. De plus, les propriétaires terriens d’Athènes sont convaincus que seule une opération terrestre de grande envergure peut arrêter les Perses. Obsédés par le souvenir de Marathon, ils méprisent souverainement « la racaille des matelots » (Peter Green). Soutenus par les Spartiates, les aristocrates athéniens estiment que seule une confrontation militaire mettant en scène la vaillance de leurs hoplites peut sauver la Grèce. C’est au nom de ce même principe sacré, « la bataille terrestre », qu’un premier corps expéditionnaire est envoyé au nord de la Macédoine. Dès le mois de mai -480, avant même que les troupes perses n’entament leur longue marche sur le territoire grec, dix mille hoplites sont chargés de faire barrage aux troupes perses dans le défilé de Tempé. Situé entre les monts Olympe et Ossa, le long du fleuve Pénée, le passage en question garde le nord de la Thessalie. Long de sept kilomètres et large d’une centaine de mètres, c’est l’endroit rêvé pour dresser des embuscades et provoquer des éboulis de pierre. Cela étant, la guérilla n’est pas un type de combat dans lequel les Grecs excellent.
Placée sous
Weitere Kostenlose Bücher