Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
le double commandement du spartiate Evaïnetos et de l’incontournable Thémistocle, l’armée des coalisés attend ses adversaires. Elle est entre autres composée de Corinthiens et de Thespiens, mais aussi d’Arcadiens, de Mantinéens, de Mycéniens et de Tégéates. Ils bivouaquent déjà depuis plusieurs jours quand des éclaireurs leur apprennent que les troupes de Xerxès ont suivi une autre route, située beaucoup plus au nord et à l’intérieur des terres. Informé des risques d’emprunter le défilé de Tempé, Xerxès a en effet opté pour une autre solution : la traversée du pays des Perrhèbes par la ville de Gonnos. Les Grecs tergiversent, doivent-ils se porter au-devant des troupes perses ? Un message en provenance de Macédoine leur conseille alors de se replier. Signé d’Alexandre I er , il met en garde le corps expéditionnaire de s’opposer à l’armada de l’Empire. Selon lui, les Grecs n’ont aucune chance de vaincre, les effectifs de leurs adversaires étant bien supérieurs. En tout état de cause, les hoplites d’Evaïnetos combattraient à un contre trente. Une telle disproportion des forces dissuade les Grecs de tenir plus longtemps le défilé de Tempé. Ils se replient sur l’isthme de Corinthe…
Nouvel objectif grec : tenir la ligne Thermopyles - Artémision
La retraite des forces de la ligue est lourde de conséquences. À commencer par la désillusion des Thessaliens. Après les Thraces et les Macédoniens, c’est au tour des Thessaliens de trahir la cause grecque. Déçues par l’épilogue de l’expédition de Tempé, les villes de Pharsale et de Phères mettent leur cavalerie au service de Xerxès. Pour la ligue hellénique, c’est un nouveau coup dur. Les Grecs sont-ils vraiment réduits à l’impuissance ? Les hordes perses peuvent-elles déferler sur la Grèce sans que la moindre armée ne puisse les arrêter ou tout au moins en retarder la progression ? À Corinthe, les discussions vont bon train. La Thessalie est à son tour sous la botte achéménide, il s’agit maintenant d’interdire l’accès des Perses à la Béotie et à la Grèce centrale. Pour faire échec à Xerxès, on compte en particulier sur la vaillance et l’endurance des hoplites spartiates. Et c’est là que le bât blesse ! Une fois encore, les Lacédémoniens mettent en avant leurs scrupules religieux pour refuser tout engagement d’envergure en dehors des frontières du Péloponnèse. Selon les émissaires spartiates, toute opération militaire de leur part est inenvisageable avant la fin de la pleine lune. D’après eux, leur fête des Karnéia interdit tout déploiement massif de leurs forces avant la fin du mois d’août -480...
Pour les Athéniens, ce nouveau rebondissement est un comble. Dix ans après Marathon, les Spartiates sont toujours retenus par leurs principes religieux et leur isolationnisme traditionnel. Dans son livre portant sur les guerres médiques, Peter Green n’hésite pas à parler « d’un conservatisme prudent à l’excès, et d’une lenteur incurable en cas de crise » . Une action déterminante est pourtant cruciale. Aux dernières nouvelles, les Perses s’apprêtent à investir la Piérie ; autrement dit, ils sont aux portes de la Grèce centrale. Thémistocle emploie alors toute sa force de persuasion pour convaincre Sparte de passer outre à ses principes religieux, il en va du sort de la Grèce et de tous ses habitants. Thémistocle insiste pour un effort militaire substantiel. Sans envoyer l’intégralité de son armée, Sparte pourrait-elle expédier quelques centaines de soldats d’élite, lesquels seraient renforcés de plusieurs milliers de Péloponnésiens ? À défaut de vaincre, ce maigre corps expéditionnaire pourrait retarder l’avance perse, le temps pour la Grèce de réorganiser sa défense. En d’autres termes, il faut avant tout gagner du temps afin de convaincre les cités grecques encore récalcitrantes de rallier les rangs de la ligue hellénique. Le discours de Thémistocle porte ses fruits. À la surprise générale, les Spartiates obtempèrent et votent le plan du stratège athénien. Pour contenir l’avance perse, Thémistocle a songé à combiner les manœuvres des forces navales et terrestres grecques. Si la flotte grecque est dépêchée au nord de l’Eubée, à la hauteur de l’Artémision, avec un effectif total de deux cent soixante et onze trières, le corps expéditionnaire a pour
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