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L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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commandement d’Hollister qui, convaincu alors qu’il n’avait affaire qu’à des ennemis terrestres, prit sa position avec autant de sang-froid que d’habileté. Il se retira avec son peloton à quelque distance des ruines, de manière à être caché par les ténèbres, tandis que les restes de l’incendie l’éclairaient encore suffisamment pour voir les maraudeurs que la soif du pillage pourrait attirer.
    Satisfait de cet arrangement judicieux, le capitaine Lawton fit ses dispositions pour se mettre en marche. Miss Peyton, ses deux nièces et Isabelle furent placées dans la voiture. La charrette de mistress Flanagan, bien garnie de matelas et de couvertures, reçut le capitaine Singleton et son domestique. Le docteur Sitgreaves se chargea de la chaise et de M. Wharton. À l’exception de César et de la femme de charge, on ignore ce que devinrent les autres domestiques de la maison pendant cette nuit fertile en événements, car aucun d’eux ne reparut. Après avoir pris toutes ces mesures, Lawton donna l’ordre du départ. Cependant il resta seul quelques instants sur la pelouse, ramassant quelque vaisselle d’argent, dans la crainte qu’elle n’exposât à une trop forte épreuve l’intégrité de ses dragons, et ne voyant plus rien qui pût les induire en tentation, il monta à cheval dans l’intention vraiment militaire de former lui-même l’arrière-garde.
    – Arrêtez ! arrêtez donc ! s’écria une voix de femme ; voulez-vous me laisser seule ici pour être assassinée ? Il faut que la cuiller soit perdue, mais j’en serai indemnisée s’il y a de la justice dans le pays.
    Lawton tourna ses yeux perçants du côté où la voix se faisait entendre, et vit sortir des ruines une femme chargée d’un paquet qui, pour la grosseur, pouvait être comparé à la balle du fameux colporteur.
    – Qui diable sort ainsi des flammes comme un phénix ? dit le capitaine en approchant d’elle. De par l’âme d’Hippocrate, c’est le docteur femelle, la femme à l’aiguille ! Eh bien ! bonne femme, pourquoi tant de tapage ?
    – Tant de tapage ! répondit Katy tout essoufflée ; n’est-ce donc pas assez d’avoir perdu une cuiller d’argent, faut-il qu’on me laisse ici pour être volée, peut-être assassinée ! Ce n’est pas ainsi qu’Harvey Birch m’aurait traitée quand je demeurais avec lui. Il avait ses secrets, c’est bien sûr ; il n’était pas assez ménager de son argent ; mais il ne manquait jamais d’égards pour moi.
    – Vous avez donc fait partie de la maison de M. Birch ?
    – Dites que j’étais moi seule toute la maison, car il ne s’y trouvait que lui et moi avec son vieux père. Vous-ne l’avez pas connu le vieux père ?
    – Je n’ai pas eu cet honneur. Mais combien de temps avez-vous demeuré dans cette famille.
    – Que sais-je ! huit à neuf ans peut-être. Eh bien ! en suis-je plus avancée ?
    – Non sans doute, et je vois que vous avez gagné peu de chose à cette association. Mais n’y a-t-il pas quelque chose de bien étrange dans la conduite de ce M. Harvey Birch ?
    – Quelque chose de fort étrange, répondit Katy en regardant autour d’elle avec précaution, et en baissant la voix : c’était un homme sans réflexion, et qui ne regardait pas plus à une guinée que je ne regarderais à un fétu de paille. Mais indiquez-moi un moyen de rejoindre miss Jeannette Peyton, et je vous conterai tous les prodiges de Birch, depuis le commencement jusqu’à la fin.
    – Oui-dà ! dit Lawton, rien n’est plus facile. Permettez-moi de vous prendre le bras au dessous de l’épaule ; là ! vous avez des os vigoureux, à ce que je vois. À ces mots, il la fit tourner rapidement, de manière à détruire tout le sang-froid philosophique de son esprit, et en un instant elle se trouva assise en sûreté, sinon fort à son aise, sur la croupe du coursier du capitaine.
    – Maintenant, Madame, lui dit-il, vous avez la consolation de savoir que vous êtes aussi bien montée qu’on puisse le désirer. Mon cheval a le pied sûr, il saute comme une panthère.
    – Laissez-moi descendre ! s’écria Katy, cherchant à se délivrer de la main de fer qui la retenait, mais craignant en même temps de tomber : – Est-ce ainsi qu’on met une femme à cheval ? D’ailleurs, il me faudrait un coussinet.
    – Tout doux, ma bonne dame, tout doux, dit Lawton, car quoique Roanoke ne manque jamais des pieds de devant, il se dresse

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