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L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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mass Harry, – fuir, si vous aimer vieux César. – La cavalerie des rebelles arriver ! – La voici, ajouta-t-il, la terreur donnant à son visage une teinte qui approchait de celle d’un homme blanc.
    – Fuir ! répéta l’officier anglais en se redressant avec un air de fierté militaire ; non, monsieur César, fuir n’est pas mon métier. En parlant ainsi il s’avança avec sang-froid vers la croisée près de laquelle était déjà rassemblée toute la famille plongée dans la consternation.
    À la distance de plus d’un mille, on voyait une cinquantaine de dragons descendant dans la vallée par une de ses issues latérales. À côté de l’officier qui marchait en avant était un homme vêtu en paysan, qui étendait le bras dans la direction des Sauterelles. Un petit détachement se sépara alors du corps principal, et marcha rapidement vers l’endroit qui lui avait été indiqué.
    En arrivant à la route qui traversait le fond de la vallée, ils se dirigèrent vers le nord. Toute la famille Wharton restait en silence, comme enchaînée près de la croisée, et suivait avec inquiétude tous les mouvements de cette troupe. Lorsqu’elle fut en face de la demeure de Birch, elle décrivit un cercle rapide tout autour, et en un instant la maison du colporteur fut entourée par une douzaine de sentinelles.
    Deux ou trois dragons descendirent de cheval et y entrèrent ; mais ils en sortirent au bout de quelques minutes, suivis de Katy, dont les gestes violents prouvaient qu’il ne s’agissait pas d’une petite affaire. Un court entretien avec la femme de charge bavarde suivit l’arrivée du corps principal, et le détachement qui s’était avancé d’abord étant remonté à cheval, toute la troupe marcha au grand trot vers les Sauterelles.
    Jusqu’alors personne n’avait eu assez de présence d’esprit pour imaginer quelque moyen de pourvoir à la sûreté du capitaine Wharton ; mais le danger devenait alors trop urgent pour admettre le moindre délai. Divers moyens de le cacher furent proposés à la hâte, mais il les rejeta avec hauteur, comme indignes de son caractère. Il était trop tard pour qu’il se retirât dans les bois qui étaient derrière la maison, car il était impossible qu’on ne l’aperçût pas, et, poursuivi par une troupe de cavaliers, il aurait été pris inévitablement.
    Enfin les mains tremblantes de ses sœurs le recouvrirent du déguisement sous lequel il était arrivé, et que César avait eu la précaution de conserver avec soin, en cas qu’il survînt quelque danger.
    Cette opération importante se fit à la hâte et fort imparfaitement. Elle finissait à peine quand les dragons arrivèrent avec la rapidité du vent sur la pelouse faisant face à la maison, qui se trouva cernée à son tour.
    Il ne restait autre chose à faire que de soutenir l’examen qui allait avoir lieu avec toute l’indifférence qu’il serait possible d’affecter. Le chef de la troupe mit pied à terre, et suivi d’une couple de soldats, il s’approcha de la porte, que César alla lui ouvrir lentement et bien à contre-cœur. Le bruit des pas de l’officier commandant retentit aux oreilles des trois dames à mesure qu’il approchait ; tout le sang qui animait leur visage se reporta vers leur cœur, et elles furent saisies d’un frisson qui les privait presque de tout sentiment.
    Un homme d’une taille colossale, et dont la vigueur semblait proportionnée à sa stature, se présenta dans le salon, et salua la compagnie qui s’y trouvait avec un air de politesse que son extérieur ne promettait pas. Ses cheveux noirs n’étaient pas poudrés, quoique ce fût alors la mode, et d’énormes moustaches lui couvraient les lèvres et les joues. Ses yeux étaient perçants, mais son regard n’avait rien de dur ni de sinistre. Sa voix était forte, mais sans que les accents en fussent désagréables. Frances jeta sur lui un regard timide lorsqu’il entra ; elle crut sur-le-champ reconnaître l’homme dont Harvey Birch leur avait fait un portrait si redoutable.
    – Ne vous alarmez pas, Mesdames, dit l’officier, qui s’aperçut de l’effroi que sa présence avait inspiré : je n’ai à demander ici qu’une réponse franche à quelques questions, et je pars aussitôt.
    – Et de quoi s’agit-il, Monsieur ? demanda M. Wharton d’une voix agitée, en se levant de sa chaise, et attendant avec impatience une réponse.
    – Avez-vous reçu ici un étranger pendant

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